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Inondations: légumes détruits, aucune amélioration avant fin mai

4 avril 2022, 15:00

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Inondations: légumes détruits, aucune amélioration avant fin mai

Consternation des planteurs. Ils ont presque tout perdu durant les grosses pluies qui ont déferlé sur le pays ces derniers jours. Le secrétaire de la Small Planters Association (SPA), Kreepaloo Sunghoon, ne prévoit pas de baisse des prix des légumes avant fin mai. 

Terrain boueux, eau stagnante qui peine à s’évacuer du terrain, petites plantes déracinées et malmenées par les inondations… C’est le triste constat de ces agriculteurs, au lendemain des pluies torrentielles. Certains n’arrivent même plus à parler face à ce désastre, comme Yudish*. Il s’est rendu sur ses terres à La Marie, tôt hier matin. «90 % des plantations sont perdues.» Le jeune homme peine à regarder ses terres, d’autant que cela fait à peine quelques jours qu’il a semé des graines de carottes dans ses champs. «Tout a été balayé par ces pluies.» Ce qui le rend encore plus triste est que ces semences, il les a achetées grâce à un prêt contracté auprès de la Banque de développement de Maurice (DBM). «J’ai perdu quelque Rs 100 000 dans ces champs. Il me faudra rembourser cette dette, mais avec quoi ?» 

Au niveau des autres agriculteurs de la région, le bilan est le même. «Une boîte de graines de carottes coûte Rs 4 250. J’en ai pris 12 que j’ai semées. Donc, déjà Rs 51 000 perdues. Je ne pense pas que je vais réinvestir dans la plantation. En tout cas, pas avant au moins deux semaines. » C’est l’opinion que partage Asim Jafer. Il a planté récemment des semences de pâtisson à Glen Park et à Dubreuil. «On ne pourra pas investir grandement dans les champs. On va devoir se contenter de cultiver une petite parcelle. Depuis le cyclone Batsirai, on tourne à perte.» Comme tous les planteurs dans la même situation, il espère que le gouvernement va les aider à rebondir. 

Pour la SPA, ces inondations ont affecté les terrains agricoles aussi bien au Sud, qu’au Nord et sur le plateau central. «On avait l’espoir qu’au moins 50 % des récoltes seraient perçues d’ici début mai. Mais ce ne sera pas le cas», avance Kreepaloo Sunghoon. Il faudra au moins cinq à six jours pour faire un réel bilan des pertes engendrées par ces trois jours de fortes pluies. «Les prix ne seront pas réduits avant la fin de mai. Auparavant, le mois de mai était propice à la récolte, mais avec le changement climatique, tout a basculé.» 

(*) le nom a été modifié.