Publicité

Dassen Narayanen victime de brutalité policière présumée: où en est l’enquête ?

5 avril 2022, 12:31

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Dassen Narayanen victime de brutalité policière présumée: où en est l’enquête ?

Son nom a refait surface dans l’actualité. Dassen Narayanen a été une nouvelle fois appréhendé la semaine dernière, le dossier sur le meurtre de Michaela Harte ayant été rouvert. Mais, le suspect avait affirmé qu’il a été victime de brutalité policière lorsqu’il avait été coffré, une première fois, en 2011. Il avait par la suite juré un affidavit après sa libération conditionnelle, décrivant son arrestation dans les moindres détails. L’affaire a même été référée à l’Independent Police Complaints Commission. Désormais, son avocat, Mᵉ Vikash Teeluckdharry, exige de savoir où en est l’enquête sur cette brutalité alléguée. 

Dans l’affidavit en date du 19 décembre 2012, Dassen Narayanen montre du doigt les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT). Il explique qu’il s’était présenté à l’hôpital, le 18 janvier 2011, pour son traitement, lorsque deux officiers de police l’ont contraint à les accompagner jusqu’au bureau de la MCIT. Sur place, il allègue qu’il a été insulté, menacé et tabassé. À aucun moment, dit-il, les policiers ne lui ont dit qu’il avait droit à un avocat. Il avait été placé en détention et, deux jours plus tard, les enquêteurs de la MCIT l’avaient de nouveau interrogé. Ces derniers, selon lui, voulaient qu’il accepte le fait qu’il ait remis la carte magnétique à Sandip Mooneea, qui avait été également arrêté dans l’affaire Harte. 

L’un des enquêteurs aurait même pointé son arme à feu sur la tempe de Dassen Narayanen, lui demandant s’il avait déjà été touché par balle, selon l’affidavit. Il affirme qu’apeuré, il a été forcé de signer la déposition. Le 26 janvier, il avait été tellement battu, que dans la nuit, il a dû se faire admettre à l’hôpital. De plus, l’officier qui le surveillait, avance-t-il, lui a dit qu’il ferait de sa vie un enfer jusqu’à le forcer à se suicider… Le lendemain, alors qu’il avait été autorisé à quitter l’hôpital, un enquêteur lui a fait savoir qu’il allait passer la nuit dans la cellule ou Kaya a trouvé la mort… «Kaya, Ramlogun, trwaziemla pou tomem», aurait balancé le policier. 

Dassen Narayanen avait comparu en cour de Mapou, où il avait dit au magistrat qu’il avait été victime de brutalité policière. Depuis son arrestation, en 2011 – il a été acquitté en 2013 – l’ancien vigile souffre de dépression et doit suivre des traitements à l’hôpital SSRN, à Pamplemousses. Il s’est d’ailleurs senti mal lorsqu’il a de nouveau été arrêté, le 31 mars, et avait été admis à l’hôpital du Nord. Une fois remis, les officiers de la MCIT sont venus le chercher. Il a été présenté au tribunal de Mapou sous une accusation provisoire de conspiracy to commit larceny. 

Les enquêteurs disent avoir retrouvé son ADN sur une serviette mais aussi sur la carte magnétique donnant accès à la chambre d’hôtel où l’Irlandaise avait été retrouvée morte, lors de sa lune de miel, en 2011. De plus, un ancien collègue du vigile avait affirmé l’avoir vu alors qu’il se dirigeait vers la chambre du couple Michaela Harte et John McAreavey. 

Mais déjà, en 2011, Dassen Narayanen avait déjà expliqué qu’il avait remis la carte magnétique aux valets de chambre pour le nettoyage. Pour ce qui est de la serviette, Dassen Narayanen avait déclaré qu’il avait entendu des appels à l’aide provenant de la chambre du couple et qu’il s’y était rendu et avait remis la serviette à John McAreavey, lorsqu’il a découvert le corps inerte de son épouse dans la baignoire…