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Odessa, mon amour !
Les menaces d’utilisation de l’arme nucléaire et/ou chimique par Vladimir Vladimirovitch Poutine (VVP) n’est pas une hypothèse. Elles sont une menace réelle puisque fabriquées pour être utilisées. VVP n’a pas hésité à aider Bachar al-Hassad à en utiliser pour frapper atrocement son peuple en Syrie.
Moscou dispose, selon des estimations récentes de 5 977 têtes nucléaires contre 5 428 pour les États-Unis. Ces deux grandes puissances sont loin devant les autres nations qui en sont équipées aussi comme la Chine, la France, l'Inde et le Pakistan pour ne pas mentionner le dangereux bouffon de la Corée du Nord.
Marguerite Duras, dans le scénario du film Hiroshima mon amour, écrit que «la nuit ne va pas finir et le jour ne se lèvera plus sur personne. Jamais.» après les bombes atomiques (l’autre à Nagasaki) des USA sur le Japon. Et voilà ce que VVP promet aux Ukrainiens mais aussi à ses ennemis de toujours, à l’Europe, au monde occidental libre ainsi qu’à une bonne majorité de la population de l’ex-bloc soviétique. Le titre est tristement étrange malgré son immensité poétique, comme le disaient certains. Il n’y a pas que de la beauté, de la joie ou du bonheur dans la poésie. Il y a aussi de la tristesse et de la cruauté qui s’expriment avec une telle intensité que les mots sensibles finissent par donner une certaine grandeur.
Jamais ? … Jamais plus de fous guerriers ou de bombes atomiques ? La réalité quotidienne n’est pas une illusion en Ukraine en ce moment.
Ainsi, «Odessa, mon amour» n’est pas inapproprié. Cette ville, où l’on peut trouver la Statue du Duc de Richelieu, neveu du Cardinal (un autre symbole impérialiste) est aussi connue pour ses architectures d’influence italienne, pour les 200 (diminués à 192 par la suite) magnifiques marches de l’escalier (Illusion optique) avec des paliers pour éviter le vertige en descendant ou pour ne pas être découragé en les remontant. L’architecte italien Boffo était à l’initiative du projet avec l’ukrainien Avraam Melnikov (certains affirment qu’il y a eu la collaboration sinon l’inspiration d’un ingénieur hollandais aussi). L’Europe était déjà né. Serguei Eisenstein dans son film «Le cuirassé de Potemkine» les utilise mais l’Occident à l’époque a qualifié son film de propagande soviétique.
Mensonges et propagande sont utilisés par VVP, obsédé par la crainte que son pays réclame les mêmes revendications que l’Ukraine. Il délire dans ses velléités de reconstruire la «Grande Russie de Pierre le Grand», son rêve d’empire retrouvé ! Mais il se heurte dans cette voie à l’Europe, son système démocratique et ses libertés, alors que celle-ci est elle-même soumise à l’influence américaine et son mode de vie de surconsommation. Mais, il y a aussi dans une partie de cette Amérique qui n’est pas du côté des hystériques fous et racistes comme Donald Trump ou du Ku Klux Klan. Et on ne va pas en prison en tant qu’opposant au pouvoir en place. Ailleurs, c’est le peloton d’exécution, le Goulag et autre Lao Gai (camp dit de rééducation) qui attendent les dissidents du régime. C’est la dictature et la terreur pour garder le pouvoir, pour certains à vie !
Les Impérialistes d’hier
Car cette Amérique a aussi commis des crimes de guerre, rien qu’en remontant à la conquête du pays lui-même. A commencer par le génocide des peuples autochtones dès que les premiers colons d’Europe sont arrivés pour voler, dans une extrême violence, les terres des Amérindiens. L’injustice commise vis-à-vis des esclaves des colonies d’Afrique ne pourra jamais être pardonnée et n’a jamais été réparée jusqu’aujourd’hui.
Pourtant, on doit reconnaître la participation des USA pour libérer l’Europe du nazisme hitlérien. La suite sera une période de guerre dite « froide » et va placer l’Amérique en position de force vis-à-vis du bloc soviétique, dit l’ex-URSS. Ce même bloc avait aussi participé à la guerre contre ce même nazisme. L’Amérique devient le maître et gendarme du Monde pour imposer sa «supériorité».
A ce titre, ils vont déverser des milliers de tonnes de bombes (y compris chimiques) dans leur obsession anti-communiste dans la guerre du Vietnam. La jeunesse des années 70/80 du monde entier vont scander «US, out of Vietnam !» Les millions de litres de dioxine (et autres Napalm) vont être déversés sur le sol vietnamien pour «raser» la végétation et les Viêt-Cong de la guérilla. Ces armes bactériologiques causent encore beaucoup de dégâts dans le sol du Vietnam, la culture vivrière et les rivières.
Richard Nixon avait dit à son proche collaborateur Henry Kissinger que, s’il le fallait, l’utilisation d’armes nucléaires peut être envisagée. Ce même Nixon fut accueilli par le Président Mao quelques années plus tard pour narguer le «Grand Frère» du bloc soviétique. Mao dira à Nixon qu’il aimait bien «la droite» de l’Occident.
Entretemps, l’ex-bloc soviétique aura été confronté à ses contradictions et ses abus. Les séquelles des atrocités de Josef Staline vont être dévoilées par Nikita Khrouchtchev. Entre autres, celle du Holodomor, la grande famine (ou l’élimination par la faim) provoquée par le «Petit Père des Peuples» en Union Soviétique aussi bien qu’en Ukraine. 5/6 millions de morts estime-t-on mais, dans les régimes communistes, ce genre de chiffres est insignifiant pour les dirigeants-tyrans.
Ça l’est autant pour les évènements de la place Tian Anmen. Un million de morts disait cyniquement Deng Xiaoping, «on s’en fout». Ça l’était déjà pour la grande famine du Grand Bond en avant dans les années 50 quand Mao avait lancé sa campagne complètement folle du Grand Bond en avant. De toutes les façons, même si ces régimes fournissent des chiffres, ils sont forcément «travaillés». C’est encore le cas actuellement : on ne sait jamais et on ne saura vraisemblablement jamais.
Par la suite, les Soviétiques vont réprimer férocement les contestataires à Budapest, en Hongrie. La résistance héroïque des jeunes du «Printemps de Prague» verra les chars soviétiques dans les rues sans pour autant les intimider. C’est à partir de là que va naître cette notion de «socialisme à visage humain» dans le Monde entier, jusqu’à la chute du mur de Berlin, la naissance de la Perestroïka et l’éclatement du bloc soviétique
Les Impérialistes de nos jours
Xi Jingping en est au même point. Depuis longtemps, les tibétains qui contestent l’autorité de Pékin sont sévèrement réprimés et réduits au silence. L’Inde (ennemi séculaire de la Chine) avec l’actuel ultra- nationaliste Modi est le seul soutien sur lequel ils peuvent compter.
Les Han, très chauvins, n’aiment pas ceux qui ne se soumettent pas à leur supériorité et haïssent les non-hans, surtout ceux de couleur de peau qui n’est pas blanche. De même pour les turco-musulmans ouïgours qui vivent une répression inadmissible alors que le monde musulman ne proteste pas, le Pakistan en tête, grand «ami» de la Chine par ailleurs.
On prétend que les nouilles et les raviolis seraient d’origine ouïgours. Au départ, les Chinois n’étaient pas mangeurs de riz mais de millet plutôt. C’est à travers la Perse que le riz a été adopté en Chine. La «mondialisation» dans les échanges de l’ancienne Route de la soie avait déjà apporté le fer et le blé à partir des pays proches à l’Ouest. On retrouve là toutes les « sauces » de cette mondialisation et les conquêtes impérialistes dans cette partie de notre histoire humaine. Alors, «Hans» du pays du milieu/du centre, en dehors duquel il ne peut qu’y avoir des «barbares», qui plus est, avec du «feu» sur la tête : Hong(rouge), Mao(poil), Gui(diable) = Red Hair Devils !
Les «Xi …. nophiles» disent que la démocratie occidentale n’est pas pour la «Grande Chine» qui n’hésite pas à réprimer sévèrement les contestataires de son régime dictatorial. Son Armée, dite «Populaire», de Libération dépense son budget de défense (puisqu’il n’y a pas de guerre) dans les affaires, y compris celles peu louables. La Chine, elle-même, n’est plus «populaire» et les médecins, stades, hôtels «de l’Amitié» ont été mis au placard.
Quant à la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, c’est un peu plus difficile de dire «l’Erdoga … nophilie» même si ce dernier a une certaine popularité dans son pays et dans certains pays du monde musulman sunnite. Le «Grand Empire Ottoman» reste la référence. Pour le moment, il se contente de réprimer ses opposants principalement son intelligentsia (avocats, journalistes, professeurs …), les torture et les emprisonne. Le génocide des Arméniens n’a jamais été reconnu et le désir d’émancipation des minorités kurdes est cruellement réprimé. Impérialismes et dictatures ne sont pas incompatibles et le rêve d’Empire «retrouvé» de ces trois dirigeants ont le même ennemi commun, l’Europe. Ces «Empires» sont fortement soutenus par les ex-révolutionnaires tiersmondistes, devenus dictateurs au pouvoir, à vie aussi.
Les Poutinophiles partout !
Mais l’Europe a aussi sa part de responsabilité depuis son histoire coloniale. Elle accueille à bras ouverts les réfugiés ukrainiens par milliers. Ce qui est honorable, courageux même risqué. Les conséquences seront sévères pour elle. Mais aussi et, surtout, pour les pays les plus pauvres qui vont souffrir davantage. Que va faire l’Allemagne du luxueux yacht de Poutine (140 m de long avec 6 ponts) actuellement en réparation? Cette puissante Allemagne qui dépend fortement du gaz russe pour son développement industriel. A Maurice, le marché des Mercedes, BMW et autres Porches va-t-il être affecté ?
Il n’y a pas que Gerhard Schroeder, ancien Chancelier allemand social-démocrate, qui est dans une des plus grandes compagnies russes «Gazprom». D’autres dirigeants et ex-dirigeants en profitent aussi dans des pays dit démocratiques. Poutine n’hésite pas à apporter son soutien (financier notamment) à des nostalgiques du fascisme hitlérien. Partout en Europe, là où VVP peut gêner la social-démocratie, il n’hésite pas à le faire, même si c’est le diable ! Mais paradoxalement, sans avoir rien demandé, ce sont les mouvements d’extrême gauche qui lui apportent une certaine complaisance. Dont ceux qui rêvent encore, eux, de la vraie «révolution bolchévique qui n’a pas encore eu lieu, Le fameux Grand Soir» pour en finir avec le système capitaliste.
Même dans la gauche bien-pensante, certaines ont (et continuent à manger) dans l’assiette de VVP. Comme l’italien Matteo Renzi impliqué dans une société d’automobile, et grassement rémunérés. Les Oligarques, dans les grandes places financières, de Londres à Monaco, sont partout pour faire le «job», certains au service de «l’Empereur terroriste», tandis que d’autres se sont débinés récemment. Certains dans le passé, s’ils n’étaient pas aux bottes de VVP, ont été simplement éliminés, sans aucune hésitation.
L’autre paradoxe vient des pays moins riches et surtout plus pauvres (Afrique et Amérique Latine notamment). Aux Nations Unies, ils s’abstiennent pour condamner Poutine. Pourtant, ils sont et seront les premiers à subir les contre-coups de cette guerre d’une manière humainement plus cruelle. Il ne s’agira pas de yachts ou de voitures de luxe mais du ventre, à boire et à manger pour la majeure partie de cette planète.
Les Français poutinophiles
En France, le trio «Le Pen» en tête (père, fille et petite-fille) ont été et sont reçus avec faste par Poutine. Celui qui, pourtant, n’hésite pas à montrer sa brutalité depuis qu’il est au pouvoir. («y compris dans les chiottes pour les Tchétchènes»). L’autre Thierry Mariani, député européen fait souvent la navette entre Paris et Moscou en tant que dirigeant d’une association franco-russe (pourquoi pas !) mais surtout pour défendre les thèses poutiniennes. Des grands noms connus du cinéma (Delon, Depardieu …) sont très bien reçus aussi parce que ce sont des «victimes du régime fiscal» de leur pays.
A droite, il y a les Philippe de Villiers et autre Dominique de Villepin qui ne crachent pas dans la soupe, non plus, de VVP. Le «top» reste François Fillon qui a failli devenir Président de la République française. Il a pris la décision avec «tristesse» de démissionner du conseil d’administration du groupe de pétrochimie Sibur et de l’entreprise Zarubeshneft pour les hydrocarbures. Mais, on retrouve aussi l’ex-socialiste (?) Dominique Strauss-Kahn dans une société de fonds souverain et qui a cru pouvoir devenir Président de la République à un certain moment.
Le meilleur des poutinophiles reste Jean-Luc Mélenchon (JLM), dit de la «vraie gauche», candidat pour la 3e fois à la Présidence de la République. Il est le champion des anti-OTAN et a toujours essayé de trouver des excuses pour défendre la position du dirigeant criminel russe parce que les Européens et les Américains lui font du mal. Comme il est complaisant avec d’autres dictateurs, notamment en Amérique Latine, parce que ça lui permet de «tonner» contre la vassalisation de la France aux USA et à l’OTAN. C’est ce qu’il avait trouvé le moyen de dire quand la France avait décidé d’annuler la vente de deux navires de guerre à La Russie. En ce moment de campagne présidentielle, le «pit-bull» politique nous dit «Stop à la guerre ! Stop à l’invasion de l’Ukraine», il faut rester non-aligné. Si ce n’est pas de la récupération, ça sent le nauséabond quand même. Il n’avait jamais soutenu les opposants ukrainiens contre les dirigeants pro-poutine à l’époque des manifestations populaires de la Place Maidan à Kiev. Ils étaient trop pro-européens justement ! Qui est vassal de qui alors ??
L’héroïque écrivain ukrainien Andreï Kourkov n’hésite pas à crier tout fort «Je suis un Russe ethnique (né à Léningrad/Saint Pétersbourg), je suis devenu un Ukrainien politique (à partir de l’âge de 2 ans, il a grandi en Ukraine). De même, Ludmila Oulitskaïa, écrivaine russe qui n’hésite pas à dire que l’histoire de VVP relève de la psychopathologie. Les massacres inacceptables continuent à Marioupol. Idem à Kharkiv, on parle majoritairement russe (comme presque partout d’ailleurs en Ukraine) mais la langue ukrainienne reste fortement pratiquée, et, de plus en plus. Si d’autres villes stratégiques pour Poutine continuent à résister, Odessa attend son tour, là-bas aussi avec courage et détermination.
Après l’Ukraine, demain Taiwan !
L’espoir de la démocratie est mort pour Hong Kong et la répression continue de plus belle. Le dictateur terroriste chinois utilise la terreur «psychologique» pour le moment afin de «ramener Taiwan à la Mère Patrie». Dans le même état d’esprit que Poutine, pour que la Chine retrouve sa gloire d’antan après avoir «été humilié» par les Occidentaux.
Même le Kuo Mintang, dont l’ancien dirigeant Jiang Jieshi/Tchiang Kaichek avait combattu sauvagement les partisans du Parti Communiste Chinois (PCC) s’est rallié au continent. La courageuse Présidente Tsai avec son parti a été très démocratiquement élue (rare en Asie). Les Taiwanais, pour le moment tiennent tête aux «loups combattants» de la diplomatie chinoise (les Ambassadeurs propagandistes via les Instituts Confucius). Jusqu’à quand ? Devrions nous verser des larmes de tristesse demain pour «Taiwan, mon amour »?
Contre le nazisme, Léonard Cohen dans la chanson «Les partisans» nous donne encore ces frissons de tristesse:
«Les Allemands étaient chez moi, ils me dirent : résigne-toi, mais je n’ai pas peur. J’ai repris mon arme … »
Avec les acteurs du théâtre d’Odessa qui, admirativement, ont repris les répétitions et avec qui on peut dire «Honte aux Poutinophiles» de tout poil !
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