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Children’s court: toxicomane pendant l’allaitement, elle retrouve la garde de son fils
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Children’s court: toxicomane pendant l’allaitement, elle retrouve la garde de son fils
Elle réclamait que son fils lui soit confié après que sa garde lui avait été enlevée. Lors d’une visite surprise de la Child Development Unit (CDU), on lui avait reproché d’allaiter son nourrisson alors qu’elle prenait de la drogue dure. Vendredi dernier, l’acting magistrate de la division de la Protection de la Children’s Court, Dushuina Pyndiah-Moorghen, a agréé à la demande de cette mère. «La maman doit suivre toutes les séances de thérapie et de conseils et doit subir un test toxicologique à l’hôpital public avant que l’enfant ne soit confié à ses soins», a-t-elle, cependant, donné comme condition.
En effet, une demande avait été faite à la cour de district de Port-Louis, où la mère réclamait un dépôt d’ordonnance. Mais avec l’entrée en vigueur de la Children’s Court Act 2020 et la mise sur pied de la Children’s Court, qui est opérationnelle depuis le 25 janvier, la mère a, par le biais de Me Lovena Sowkhee, déposé une nouvelle demande devant cette instance judiciaire. Elle a expliqué qu’elle était mariée et que de cette union est né un fils le 14 juillet 2018. «C’était une relation toxique, j’étais victime de violence domestique... D’où la raison de demander une ordonnance de protection contre lui», a raconté la femme, qui est sans emploi mais dont la mère, qui vit à La Réunion, envoie mensuellement une somme variant de Rs 10 000 à Rs 40 000. Séparée de son époux, elle vivait chez sa cousine.
Concédant avoir abusé de drogues dures, dont l’héroïne, elle a confié qu’elle n’y avait pas touché pendant sa grossesse mais qu’elle en avait repris après la naissance de son enfant. «C’est vrai que j’ai consommé de la drogue pendant l’allaitement mais je pensais que cela n’affecterait pas mon enfant», a-t-elle poursuivi.
Son bébé a par la suite souffert de la diarrhée à cause de l’allaitement toxique. Sa cousine a alerté la CDU de la situation. D’où la visite surprise des officiers, le 14 juillet 2020. Le petit, alors âgé de deux ans, a été placé à SOS Children Village Shelter, à Beau-Bassin, tandis que la maman s’était fait admettre à Chrysalide Rehabilitation Centre pour se soigner. Mais au bout de deux jours, elle avait quitté le centre.
Si dans un premier temps elle avait refusé d’effectuer un test de toxicologie, elle s’y est finalement résolue, et le résultat sur la présence d’héroïne s’est révélé négatif. En cour, le Probation Officer a confirmé que lors d’une deuxième visite chez la mère, il a constaté que la maison était habitable et qu’il serait dans l’intérêt de l’enfant qu’il soit confié à sa mère. La CDU a relevé, pour sa part, que la demanderesse doit terminer toutes les sessions de counselling au Sangram Sewa Sadan Day Care et qu’un autre test dans un hôpital public doit être fait pour confirmer l’absence de toute drogue dans son corps. «L’enfant semble aussi très heureux et confortable en présence de la mère qui a exprimé son souhait sincère de vivre avec lui. Bref, une bonne complicité entre la maman et l’enfant a été établie», a observé une psychologue en cour.
Après la production de tous les documents et de ces témoignages, la magistrate a accepté les conditions imposées à la mère avant qu’elle ne puisse récupérer son fils âgé de trois ans. «Un rapport psychologique doit se faire mensuellement et la situation financière de la maman doit être évaluée étant donné qu’elle est sans emploi. Outre les sessions de counselling, le rapport toxicologique doit être remis avant que son enfant ne lui soit remis», a conclu la magistrate.
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