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Université de Maurice: des macaques font le singe au campus
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Université de Maurice: des macaques font le singe au campus
Le campus de Réduit n’accueille pas que des étudiants ces jours-ci. Des macaques y traînent aussi, sur le toit, dans la cour et qui sait, peut-être en plein cours prochainement....
Le 2 avril dernier des singes ont été aperçus sur le toit du bâtiment de l’université de Maurice (UoM). «Nous n’en avons jamais vu de si près ou sur le bâtiment», nous ont fait comprendre certains étudiants et même des professeurs de l’établissement. «De la faculté d’agriculture on peut très rarement en apercevoir un ou deux de loin et ils n’osent jamais s’approcher», relativise Yaneshsingh Seambur, étudiant en dernière année de cette faculté dont les bureaux et les classes se trouvent à l’extrême sud de UoM, la partie la plus proche de la ravine qui traverse le morcellement Au Bout du Monde jusqu’à la Grande-Rivière Nord-Ouest en passant par Réduit, Balfour et Coromandel.
Ce qui fait dire à Vincent Florens, écologue et professeur à l’UoM, que cette «invasion» de singes à l’université n’est pas surprenante même si elle est inhabituelle. «Dans la végétation aux abords de la rivière, il y a des troupes de singes, principalement des macaques longtailed. Ils sont en permanence dans cette région. Il y a un ruisseau qui prend de cette ravine qui vient juste à côté de l’université. Plusieurs arbres forment un corridor de végétation. Ceci peut permettre aux singes de traverser facilement la ravine pour atteindre la cour de l’établissement.»
Vincent Florens analyse ensuite les raisons qui pourraient les pousser à prendre des risques pour s’approcher des régions urbaines. «Il se pourrait que leur population ait augmenté, et/ ou que la nourriture dans leur habitat se fasse rare et ils migrent.»
Vincent Florens rappelle que ce macaque est considéré comme une espèce envahissante. «Ce n’est pas un animal indigène de Maurice. Ce qui fait que les animaux et plantes de Maurice ne sont pas adaptés à exister et à cohabiter avec ces singes. Ils représentent donc une menace à la biodiversité locale.»
Depuis 2020, la région de Balfour à Beau-Bassin (de l’autre côté de la rive) connaît également une recrudescence des incursions de singes dans les cours et maisons. Certains l’attribuent aux travaux intensifs pour le pont Coromandel-Sorèze à quelques kilomètres en contre-bas ; ce qui pousserait les macaques à s’aventurer plus haut donc vers Balfour et Réduit.
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