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Quatre-Bornes: à la recherche du jardin d’enfants et de la ‘famille’ disparus
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Quatre-Bornes: à la recherche du jardin d’enfants et de la ‘famille’ disparus
Adieu balançoires, toboggan, manèges, gazon synthétique et arbre majestueux. Bonjour étendue de coaltar frais. Depuis quelques jours, le jardin d’enfants à côté de la municipalité de Quatre-Bornes a disparu, effacé, rayé de la carte. Le ‘monument’ dédié à la famille, que les habitants qualifiaient d’eyesore, n’a plus été seen à sa place depuis plusieurs mois. Nous avons lancé un avis de recherche.
Direction la municipalité de la ville des fleurs. Tapie entre deux jeunes palmistes, sur le socle adossé au mur de la mairie : la famille, retrouvée. Maman papa et petits étaient bien cachés. À leur place, une fontaine. Les questions coulent de source. L’adjoint au maire, Dooshiant Ramluckhun, et le responsable du welfare, Guy Troylukho, nous reçoivent dans le bureau pas tout à fait oval.
Pourquoi a-t-on déplacé la famille ? Combien a coûté la fontaine ? «Avec l’arrivée du métro, on refait le landscaping de la cour de municipalité. La fontaine, une fois complétée, aura coûté dans les Rs 400 à 500 000.» Ah ? Il y pleuvra des pièces en argent piochées de la poche du contribuable ? «C’est parce que le matériau choisi, c’est le marbre, nous devons attendre l’étude du Mauritius Standards Bureau», explique Guy Troylukho.
Gravés dans le marbre, les souvenirs des enfants qui venaient jouer au jardin d’enfants. Où est-il passé ? Pourquoi a-t-il embrassé le bitume ? «Avec l’arrivée du métro, en raison des rails posés devant la municipalité, nous avons dû aménager un passage pour les pompiers, le SAMU et autres services essentiels, notamment, pour qu’ils puissent circuler librement en cas d’urgence. Notre priorité, c’est la sécurité.»
Les petits Quatrebornais auront-ils un nouvel espace de jeux ? «Oui, c’est prévu, le jardin d’enfants sera relocalisé dans la cour de la municipalité.» Quand ? Est-ce qu’on a une date précise à leur donner ? Bientôt, dans pas longtemps, soon, asap font comprendre nos interlocuteurs. «Il faut fine tune les modalités pour avoir la meilleure option possible.»
Combien aura coûté l’opération «tir zardin met koltar» ? Rien du tout, apprendrons nous, car Larsen & Toubro a pris en charge les travaux. Justement, en parlant de métro, qu’en est-il de la circulation à Quatre-Bornes ? Les habitants se demandent ce qui se passera si jamais un véhicule tombe en panne dans les minces, voire rachitiques, morceaux de route, serrés entres les rails et les trottoirs. Cela ne vat-il pas créer un embouteillage monstre ? Où passera le dépanneur ? «Bé ou pann get simulasion fek fer la, lor MBC? La police tousala pou vini vit-vit pou fer nécéser.»
La simulation à laquelle fait allusion l’adjoint au maire concerne en fait une situation où le métro entrerait en collision, par exemple, avec un véhicule, sur les rails. S’il y a une panne il faut donc appeler la police, les pompiers et M. l’adjoint au maire ? «Non non… Bé kapav trasé met loto-la lor trotwar enn ti moman ziska remorker arrivé. Bizin débrouyé. Nou éna bann lekip ki pou aidé.» Traduction : il n’y a pas de problème, que des solutions.
Un pin’s représentant le quadricolore épinglé sur le revers de sa veste en velours, Dooshiant Ramluckhun se lance dans une envolée sur l’adaptation des citoyens, l’embellissement de la ville, du progrès que nous devons accomplir… «Vous savez, au Japon, à Dubaï (…)» En parlant de progrès, qu’en est-il du bassin kanar, piège à rats pour voitures et bus, qu’est devenue la route St.-Jean ? Ceux qui l’empruntent devront-ils mettre leur bikini et leur short de bain en cas de grosses pluies ? «En fait, c’est l’incivisme des gens qui balancent des ordures çà et là, qui a bloqué le grillage installé au niveau du mur du cimetière qui provoque le refoulement d’eau à chaque averse», affirme Guy Troylukho, maire sous la bannière rouge en 2014. Depuis quand le grillage en question a-t-il été installé ? «Il y a 30 ans…»
Et c’est maintenant que cela pose problème ? «Il y a de plus en plus d’incivisme, de drains bouchés. Le volume de pluie n’est plus le même. Il y a de la boue, des roches, des matériaux, des ordures, qui font obstruction.» N’est-ce pas parce que le canal d’évacuation situé à côté du terre-plein a été comblé ? «Non, non, c’est une accumulation de facteurs. De toute façon nous allons fermer la route St.- Jean à la circulation dès qu’il y a un avis de fortes averses ou de pluies torrentielles.» Et puis, «il y a énormément de procédures à respecter quand il s’agit d’apporter des changements. Par exemple, si les conseillers et nous proposons quelque chose, il faut aussi passer par la NDU et d’autres organismes avant de pouvoir faire bouger les choses…»
Sinon, quels sont les plans pour les prochaines municipales ? Nos interlocuteurs savent-ils quand les élections seront organisées ? «Sa, sa pa dépann lor nou, PM ki pou désidé.» L’adjoint au maire a-t-il toujours envie d’être calife à la place du calife (voir liens ci-dessous) ? «En toute humilité, j’ai été plébiscité par les citoyens. Le travail que nous effectuons se fait en équipe, nous avons une équipe fromidable», déclare Dooshiant Ramluckhun. «Bizin gété sipa pou gagn ticket, sipa nou pou réprézanté tousala, ça biro politik ki désidé», renchérit Guy Troylukho.
Qu’est-ce qui a été accompli jusqu’ici ? «Nous continuons le travail entamé pour le bien-être des habitants de Quatre-Bornes. La ville est dynamique, elle sera davantage embellie. Après des réticences, marchands et clients ont bien adopté le nouveau food-court, par exemple. Nous allons poursuivre sur cette voie», conclut l’adjoint du maire.
Liens utiles :
https://www.lexpress.mu/article/355563/quatrebornes-dooshiant-ramluckhunaccepte-poste-dadjoint
https://www.lexpress.mu/article/355688/dooshiant-ramluckhun-je-suis-virtuellement-maire
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