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Chasse au «tang»: chère chair
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Chasse au «tang»: chère chair
La consommation du «kari ti-vites» plus communément appelé «salmi tang» est une tradition de Pâques chez de nombreux Mauriciens. Toutefois cette année, les chasseurs de révèlent qu’il sera plus difficile de combler la forte demande habituelle car ces petites bêtes à la chair tendre se font de plus en plus rares. Les prix aussi seront épicés, très épicés.
Pour beaucoup de Mauriciens, fêter Pâques sans un deksi tang sur la table n’est pas coutume. Cependant, certains devront s’abstenir cette année car la chasse ne sera pas vraiment fructueuse. «Nounn konstaté dépi lané dernyer ki so nomb inn bien diminié. Ena pli boukou dan lakour dimounn ki dan bwa, karo, etc, kot habitué ena», explique un chasseur que nous nommerons Kersley. La cause principale, selon celui, qui chasse cette petite bête depuis des années, c’est l’empiètement humain. Il explique qu’avec le nombre de morcellements, routes, bâtiments, entre autres, qui poussent comme des champignons dans les forêts, terrains agricoles, etc., les tang meurent ou n’ont pas d’autre choix que de migrer vers de nouveaux refuges. C’est à dire dans le jardin des gens. «Il n’est pas conseillé de consommer des tang vivant dans le jardin des gens car ils mangent toutes sortes de choses, comme des restes et saletés.»
Eric (prénom d’emprunt), autre chasseur de tang depuis plus de 15 ans, ajoute que mis à part le béton, il y a aussi d’année en année, un nombre grandissant de braconniers. «Les tang ne peuvent être chassés qu’à partir de mi-avril jusqu’à fin octobre. De la fin de l’année jusqu’à mars, ils ont en hibernation dans leur terrier. C’est le moment où ils se reproduisent et où les femelles accouchent. Enn vré saser koné sa lepok la bizin pa al fatig zot mé malerezman enn ta pa konpran sa.» En effet, beaucoup de personnes ne respecteraient pas ce temps d’hibernation de ces animaux et détruisent leurs terriers pour les chasser, laissant leurs bébés pour morts. «Sa moman-la zot pa pou koné ki mal ki fémel zot kapav touy seki ansint tou. Bé li pa bon. Li anpes zot reprodwir ek diminié zot nomb lespes», ajoute Kersley.
Ces facteurs, expliquent nos interlocuteurs, font que cette année la chasse sera plus difficile. Et comme la chair de tang est plus goûteuse quand elle est fraîche, ce sera très difficile pour les chasseurs d’en trouver en un ou deux jours, en nombre suffisant, pour assurer le nombre de commandes. «D’habitude nous chassons les trois dernières nuits avant Pâques. Cette année nous aurons besoin de plus de temps pour chasser parce que beaucoup d’endroits où ils vivaient ont été détruits.» Il faut savoir que pour qu’un salmis de tang soit réussi, pour environ six personnes, il faut environ quatre bêtes. Avec un seul, il est impossible de faire la préparation comme il se doit.
Combien ça coûte donc ? Comme tous les autres aliments, le prix d’un tang prendra aussi l’ascenseur, explique Éric. Si avant il pouvait se vendre à Rs 350, cette année il sera dans les Rs 500. «Donc pour quatre, ce sera Rs 2 000 minimum. Ça dépend du poids de la bête aussi. Plus c’est gros, plus c’est cher...»
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