Le Metro Express continue son petit bout de chemin. Qui n’a jamais mis les pieds dans les trams, qui font le va-et-vient, à longueur de journée, entre Port-Louis et Rose-Hill et Quatre-Bornes et prochainement Phoenix ? Qu’est-ce que le métro, quand a-t-il été inauguré et jusqu’où va-t-il s’étendre ? On te dit tout.

Son inauguration 

L’inauguration a eu lieu le 22 décembre 2019. C’était celle de la première ligne reliant Port-Louis à Rose-Hill. La cérémonie inaugurale a été organisée à la gare de Rose-Hill. Ce jour-là, 432 000 tickets gratuits ont été distribués au public afin de permettre à bon nombre de Mauriciens d’avoir un avant-goût de ce nouveau mode de transport rapide.

Qui gère le projet ? 

C’est la compagnie Metro Express Limited qui en a la gestion. Elle a été enregistrée à Maurice, le 26 octobre 2016, et a été créée spécialement pour développer ce projet, qui a été alloué et qui est dirigé par la société indienne Larsen & Toubro Ltd (L&T). Celle-ci a remporté l’appel d’offres du gouvernement mauricien, le 31 juillet 2017. Le terminal du Metro Express se trouve à Petite-Rivière, tandis que son dépôt est à Richelieu.

Quel est le nom du premier tram mis sur rails ? 
Mauricio. 

Quelles sont les caractéristiques ? 
Les trams du Metro Express font 45 mètres de long et 2 m 65 de large. Ils ont une capacité d’accueil de 307 passagers, soit 229 debout et 78 assis. Ils comportent sept wagons avec cinq portes à doubles battants. Ils peuvent atteindre une vitesse maximale de 75 km/h. 

D’où proviennent-ils ? 
Ce sont des trams fabriqués par Construcciónes y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF), qui est une entreprise espagnole spécialisée dans le matériel ferroviaire, allant du tram au train à grande vitesse (TGV). Le véhicule retenu pour le projet Metro Express est l’Urbos 100 troisième génération à sept modules, dont des modules dits S, qui ne touchent pas le sol afin de leur permettre de prendre des virages plus serrés. Ils comportent 18 rames, ainsi qu’un simulateur de conduite. Les Urbos sont des véhicules conçus pour avoir un impact environnemental moindre. En effet, leurs rames utilisent des matériaux légers et respectueux de l’environnement, qui peuvent être recyclés une fois que les véhicules sont mis hors service. Le système de signalisation est, quant à lui, fourni par Systra SA, une entreprise française spécialisée dans l’ingénierie ferroviaire et dont le domaine d’activité va du transport urbain au TGV français. 

La ligne Port-Louis–Rose-Hill 
Le tram du Metro Express peut couvrir la distance entre Rose-Hill et Port-Louis en 19 minutes, soit 13 km, avec sept stations : Rose-Hill, Vandermeersch, Beau-Bassin, Barkly, Coromandel, St-Louis et Port-Louis Victoria. Une fois que le tram pourra aller jusqu’à Curepipe, la ligne comptera 19 stations. Le métro est complémentaire des lignes d’autobus existantes. Le Metro Express est en service de 5 à 22 heures, à une cadence d’une rame chaque cinq à six minutes. 

C’est le 20 juin 2021 que la ligne Quatre-Bornes–Rose-Hill a été inaugurée, ce qui fait une distance additionnelle de 3,4 km et trois stations additionnelles, soit Rose-Hill, Belle-Rose et Quatre-Bornes. Le lundi 28 février, le tram du Metro Express a quitté, pour la première fois, la gare de Quatre-Bornes pour relier la station de Phoenix du côté d’ISKCON, soit un parcours de 3,6 kilomètres. Ce qui fera trois stations supplémentaires, soit St-Jean, Trianon et Phoenix Central. Cela fait suite à une série d’essais, qui ont eu lieu en mars. Le lancement officiel est prévu avant juin. 

Les contraintes 
Ce projet a tout de même suscité des polémiques tant pour son tracé que lors de son exécution. Certaines personnes ont dû déménager car leurs maisons se trouvaient sur le tracé de la future ligne. Les maisons en question ont été détruites. Les opérateurs d’autobus et syndicats de chauffeurs ont aussi exprimé leurs craintes que la mise en place de ce projet ne mette en péril des emplois. Les défenseurs du patrimoine historique ont fait remonter leurs inquiétudes quant à la proximité de la station de l’immigration avec l’Aapravasi Ghat, lieu classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Le gouvernement mauricien a demandé l’envoi d’un expert de l’agence onusienne afin de minimiser l’impact de la station sur ce lieu chargé d’histoire. À Beau-Bassin–Rose-Hill, la promenade Roland Armand, avec ses 134 arbres centenaires abattus, a été sacrifiée au profit du Métro express. Le 10 août 2018, un tuyau en amiante a été endommagé lors des travaux menés par L&T. Au vu du danger que représente cette matière pour la santé humaine, l’approvisionnement en eau a été interrompu dans la ville durant deux jours.

Réponse de Métro Express

"Pour les autobus et les taxis, le Métro Express a construit des stations de métro intermodales qui marchent en symbiose avec les taxis et les autobus. Deux après le lancement du service passager, tout se passe très bien en intégration avec les différents modes de transport.  Pour les personnes qui ont déménagé : le gouvernement les a payés pour qu'ils s’achètent une nouvelle maison, encore mieux que l’ancienne. De plus, le nombre de maisons affectées a été minime grâce à l’étude du tracé.  Pour Aapravasi Ghat, on fait un projet respectueux du patrimoine. Un dossier est monté par le ministère pour obtenir l’aval de l’UNESCO avant la construction.  Pour les arbres abattus à Vandermeersch : l'Ébène Recreational Park, un parc de 8 arpents avec plus de 60 000 plantes dont exotiques et endémiques ont été plantés. C’est un parc qui se trouve à côté de Vandermeersch qui a été aménagé en remplacement à la promenade Roland Armand. D'ailleurs il faut souligner que ces arbres n’étaient pas centenaires.. Roland Armand est devenu administrateur de BBRH en 1975 seulement.   Additionnellement, nous avons lancé un programme d’embellissement et environnemental, tout le long de notre alignement. Plus de 60 000 de plantes, incluant des plantes endémiques, y seront plantées entre Rose-Hill à Port Louis.  Quant au tuyau de la CWA en amiantes préexistantes, c’est le projet de métro express qui a contribué à leur remplacement par de nouveaux tuyaux et de ce fait a permis de contribuer à résoudre ce problème des vieux tuyaux."

<p>Il y a eu un appel d&rsquo;offres du gouvernement mauricien pour la direction du projet. C&rsquo;était pour un montant de Rs 18,8 milliards, dont Rs 9,9 milliards provenaient du gouvernement indien.</p>