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Vacoas: pagaille en direct
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Vacoas: pagaille en direct
L’enquête en direct de Radio One a commencé, hier, sur une mauvaise note. L’animatrice, Anabelle Savabaddy, qui introduisait Gilbert Bablee, a fait une remarque innocente et teintée d’humour, en souhaitant la bienvenue au Parliamentary Private Secretary (PPS) à… Manhattan. Mais Gilbert Bablee a pris la mouche et a lancé : «Ou pé pran nisa ar mwa.» Ce premier échange a provoqué l’hilarité parmi les Vacoassiens, qui ont ajouté leur grain de sel, n’hésitant pas à charrier et conspuer les invités principaux, et ce, durant toute l’émission. Enfin, la partie de celle-ci qui a pu être sauvée…
L’ancien animateur de Radio Plus, qui avait pour habitude jadis, de demander aux auditeurs de «koz kozé ki bizin kozé», donnait l’impression dès le départ de vouloir contrôler les débats, oubliant sans doute qu’il était l’invité. Il a fallu qu’Anabelle Savabaddy lui rappelle fermement que c’est elle qui était aux commandes pour qu’il se calme. Gilbert Bablee récidivera un peu plus tard en tentant de donner des ordres à l’animatrice, qui fera la sourde oreille. Et le PPS de repiquer son nez dans son dossier, l’air penaud.
En fait, Nando Bodha et Patrick Assirvaden étaient également invités à participer à cette émission; mais on ne sait pas trop si c’est en raison de leur retard qu’ils ont dû rester avec les membres du public et qu’ils n’ont pu prendre place à la table, en compagnie de Gilbert Bablee et du maire de Vacoas-Phoenix, Praveen Kumar Ramburn. «Nous sommes restés debout, Patrick et moi, a expliqué Nando Bodha, pendant plus de 30 minutes.» Et lorsque Patrick Assirvaden demandera à prendre la parole, on lui répondra qu’il n’y a «que trois micros».
En tout cas, en l’absence des deux représentants de l’opposition sur le plateau, les deux membres du MSM ne se sont pas fait prier pour discourir, en long et en large. C’est surtout l’intervention du maire de Vacoas qui mettra le feu aux poudres. Les cris et moqueries venant du public se feront alors entendre, sans discontinuer. Surtout quand Praveen Kumar Ramburn utilisera des mots et expressions dont, visiblement, il ne maîtrise pas la portée : il dira ainsi «[qu’il] a une telle grandeur d’âme [qu’il] acceptera volontiers qu’on [le] maltraite»... Pourtant, un peu plus tard, il voudra quitter le plateau en disant que quelqu’un l’a traité de «gopia». S’ensuit dans la foulée un brouhaha qui couvrira sa voix. L’occasion à chaque fois pour l’animatrice de lui rappeler de «koz dan mikro-la !» ou de lui dire de «pa pran zot (NdlR, le public) kont, kozé, kozé, kozé». Avant de lâcher, en soupirant : «Zamé monn trouv otan dézord.»
Intermède musical
Malgré toute sa bonne volonté, Praveen Kumar Ramburn a cependant dû interrompre son discours, face aux commentaires qui fusaient. Pour tenter de détendre l’atmosphère mais surtout pour que l’on n’entende pas les cris et railleries des Vacoassiens, de même que les expressions de colère du maire, la régie a lancé la musique. Gilbert Bablee, entre-temps, se faisait tout petit, en gardant les yeux fixés sur la feuille de papier qu’il tenait entre les mains.
Lorsque le maire a pu reprendre son discours, en exigeant 15 minutes de temps de parole, il parlera des réalisations au niveau de la ville. Alors que le PPS parlera de son côté des retards dans des projets, allant même jusqu’à qualifier Vacoas de ville morte… Non, pas de Manhattan cette fois. Les chiffres, Praveen Kumar Ramburn les promettra à maintes reprises tout en oubliant de les donner, se contentant de répéter les mêmes ‘réalisations’. Excédé, un jeune homme dans la foule dira : «Li kouma enn péroké.» Et lorsque le maire promet de faire de Vacoas une «green city», ce sont des éclats de rire qui se font entendre. «Rira bien rira le dernier», lance alors Praveen Kumar Ramburn, en expliquant que la cerise sur le gâteau, c’est le projet d’Urban Terminal. Protestations des citadins.
Musique !
«Ayo papa» et police
<p>Parmi les questions posées lors de l’émission, certaines méritent que l’on s’y attarde. Pourquoi y a-t-il des inondations, demandera l’animatrice.<em> «C’est le changement climatique»</em>, répondra le maire. Face aux <em>«ayo papa»</em> de la foule, Praveen Kumar Ramburn n’a plus voulu s’exprimer, estimant qu’il était interrompu à chaque fois. Anabelle Savabaddy annonce alors l’arrivée de renforts policiers. Gilbert Bablee tente, lui, de prendre la parole. Mais il est interrompu par le maire :<em> «Mo pankor terminé…» </em></p>
<p>À un moment, toujours au sujet des inondations et au milieu des débordements verbaux, Gilbert Bablee enchaîne : <em>«Savez-vous combien de vies j’ai sauvées en nettoyant les rivières ?»</em> Des voix dans la foule :<em> «Inn tir pwason?»</em> Le PPS ne se laisse pas démonter :<em> «Travay-la pé fer.» </em>Il n’écoute plus l’animatrice lorsque celle-ci lui dit qu’il ne reste plus beaucoup de temps d’antenne. </p>
<p>Puis, à la fin, on permet à Nando Bodha d’intervenir.<em> «Je ne serai pas long, moi»,</em> lâche-t-il et se contente seulement de dire que le métro et l’UrbanTerminal, c’est grâce à lui <em>«et personne d’autre».</em>.. Patrick Assirvaden demandera tout simplement que le micro soit tendu vers les membres du public. </p>
<p>Mais lorsque Praveen Kumar Ramburn reprendra la parole pour parler de drains, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Musique, encore une fois, pour couvrir les noms d’oiseaux lancés çà et là. L’animatrice doit alors, littéralement, arracher le micro des mains du maire et annonce la fin de cette ‘enquête’ décidément pas comme les autres… </p>
<p>Contacté au sujet de toute cette affaire, Patrick Assirvaden s’est dit très en colère : <em>«Après Plaine-Magnien, les citoyens, y compris beaucoup de femmes, ont exprimé leur indignation. Et les élus orange, qui tenaient un discours propagandiste, ont dû quitter les lieux sous forte escorte policière.</em>» D’ajouter, en riant : <em>«Je ne pense pas qu’ils reviendront de sitôt.» </em></p>
<p>Nous avons essayé de joindre Gilbert Bablee, mais son téléphone était éteint. Quant à Praveen Kumar Ramburn, il a fait savoir qu’il allait rappeler, mais il ne l’avait toujours pas fait à l’heure où nous mettions sous presse.</p>
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