Lors de son contre-interrogatoire à la Bail and Remand Court (BRC), le 12 avril, l’ASP Ghoorah de la Major Crime Investigation Team (MCIT) a concédé qu’il y avait des failles dans son enquête sur la fusillade mortelle de Manan Fakhoo. Le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) avait jusqu’au samedi 9 avril pour intenter un procès à Multazaam Sadulla. En cas d’absence d’accusation formelle, la magistrate Deepti Bismohun de la BRC avait indiqué que le suspect serait libéré sous caution.

Me Peraanendhi Mauree, du bureau du DPP, qui n’a fait que repousser l’échéance, a de nouveau réclamé du temps pour le dépôt d’un procès aux Assises, étant donné que de nouveaux éléments devaient être produits au tribunal. Elle a donc demandé la permission de convoquer l’ASP Ghoorah, à titre de témoin. Contre-interrogé par Mes Narghis Bundhun et Nabiil Shamtally, l’ASP a reconnu que son équipe prend du temps pour boucler le dossier sur Multazaam Sadulla. «Les enquêteurs vont solliciter Abiolabs, un laboratoire situé à Ébène et spécialisé dans les services diagnostiques et prédictifs, pour vérifier si les traces d’ADN des suspects apparaissent sur les pièces à conviction.»

«Est-il vrai que le rapport du Forensic Scientific Laboratory indique que l’ADN de mon client n’apparaît pas sur les pièces à conviction ? D’où le besoin d’intervention de cette compagnie privée pour amener une nouvelle conclusion», a alors demandé Me Bundhun. Réponse affirmative du témoin. «Pas de traces ADN des suspects sur les pièces à conviction. Du coup, nous devrons obtenir l’aval du commissaire de police pour retenir les services de ce laboratoire», a poursuivi l’ASP Ghoorah, qui a également révélé l’absence d’empreintes sur les deux motos saisies.

Me Mauree a, quant à elle, demandé deux mois supplémentaires pour déposer un procès contre Sadulla aux Assises. Une décision de la magistrate Deepti Bismohun est attendue.