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Showkutally Soodhun: «J’étais bel et bien au pavillon Mauricien tous les soirs»

16 avril 2022, 21:00

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Showkutally Soodhun: «J’étais bel et bien au pavillon Mauricien tous les soirs»

L’absence de Showkutally Soodhun à l’Exposition universelle de Dubaï et au pavillon mauricien a donné lieu à beaucoup d’interrogations. La question a même été soulevée à l’Assemblée nationale mardi dernier. Notre ambassadeur itinérant auprès des pays du Golfe revient sur les raisons qui l’ont empêché d’être pleinement présent, mais explique aussi les opportunités que l’événement a représenté pour le pays.

Lors de la dernière séance des travaux de l’Assemblée nationale, votre participation à la Dubaï Expo a été mise en cause. Où étiez-vous ?
J’ai été confronté à un double problème de santé. En me dirigeant vers Dubaï, j’ai été pris d’un malaise. J’ai été admis en Mediclinic pour des soins. Le médecin a conclu que la dégradation de mon état de santé résultait des stress découlant de mes obligations en tant qu’ambassadeur pour faire de notre présence lors de cette manifestation une réussite. Je n’ai pas écouté le conseil du médecin pour rester dans l’établissement pendant trois jours. Après deux jours, je suis parti sur le terrain. Puis, mon fils qui réside à Dubaï a attrapé le Covid-19.

Toutefois, je me faisais un devoir d’être présent à chaque fonction où un ministre devait prendre la parole. Il y a des photos qui peuvent démontrer que j’étais bel et bien sur le terrain. Tous les soirs, vers 20 heures, je me suis fait un devoir d’être présent dans le pavillon de Maurice pour veiller à ce que nous ne rations aucune occasion de répondre à toutes ces personnes qui cherchaient des informations sur la destination mauricienne.

En quoi justement consistaient vos obligations au point de fournir à vos détracteurs des raisons d’alléguer que pendant que les membres de la délégation faisaient tout pour que le pays tire le maximum de profit de cette manifestation, vous jouiez à l’abonné absent ?
Il est presque impossible pour une personne extérieure au déroulement de cette manifestation de se rendre compte du volume de travail que cela implique. L’élément qui a réquisitionné le plus de ressources, c’est l’obligation de gérer les changements qui n’étaient pas prévus au programme initialement. Je vous donne l’exemple du déplacement du Premier ministre, Pravind Jugnauth. Lorsqu’il a décidé de ne pas s’y rendre et qu’il allait être remplacé par le président de la République, il a fallu tout mettre en place pour que cela se passe sans anicroches. Il a fallu surtout agréer les demandes de ces représentations diplomatiques qui souhaitaient voir le président.

Mais le travail a été fait. Steven Obeegadoo, par exemple, a parfaitement réussi son pari de promouvoir la destination mauricienne.

L’évocation de votre «absence» découle d’un sentiment quelque peu généralisé qu’il n’était pas nécessaire d’investir autant dans une telle manifestation alors qu’il n’y a aucune visibilité quant aux fruits que le pays pourrait éventuellement engranger?
Le public a le devoir de questionner le gouvernement pour savoir comment son argent est dépensé. Et le gouvernement a le devoir de tout mettre en œuvre pour placer cet argent au bon endroit afin qu’il puisse rapporter au pays. Ce n’est pas parce que je suis un nominé politique du gouvernement que je suis en train de défendre ce point de vue mais je le fais en tant que citoyen. C’aurait été une erreur stratégique grave si le gouvernement, pour une raison ou une autre, n’avait pas jugé utile de tout faire pour tirer profit des possibilités qu’offre une participation à cette manifestation. Qu’on le veuille ou non, la région du Golfe est une région où des gens ont de l’argent et veulent l’investir intelligemment. Parmi les secteurs qui intéressent figurent le tourisme et la finance.

La raison est bien simple: la tendance dans la région consiste à vouloir diversifier la destination des séjours touristiques dans la région. Ils veulent autre chose que les Maldives ou les Seychelles. Maurice possède cette autre chose. Bon nombre de gens de la région ignoraient l’existence de Maurice qu’ils confondent régulièrement avec la Mauritanie. Puis, avec l’ouverture des frontières, les gens de la région qui ont les moyens pour se déplacer attendent après la fête de l’Aïd pour venir se reposer dans notre pays.

Quant au secteur financier, le ministre Mahen Seeruttun a fait état des résultats de ses rencontres avec les investisseurs potentiels. Il n’est pas interdit de poser des questions, de remettre en question lorsque l’argent public est impliqué, il faudrait aussi être juste et fair dans les critiques.