Revirement de situation dans le sillage de l’arrestation de Dhananjaye Toolooa, 72 ans, accusé d’avoir mortellement poignardé sa petite-fille de 19 ans, à Camp-de-Masque. Si, dans un premier temps, les débats sur la motion de sa remise en liberté devaient avoir lieu hier, lundi 18 avril, devant la Cour de district de Flacq, le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) a enlevé son objection le même jour quant à la libération conditionnelle du suspect. 

Ce dernier avait été placé en état d’arrestation le 17 mars et a été libéré contre une caution de Rs 25 000, et après avoir signé une reconnaissance de dettes de Rs 100 000. Cela, après que le magistrat a pris en compte les plaidoiries de la défense, qui avait indiqué que le suspect vient d’une famille très pauvre, qui ne subvient à ses besoins que grâce à la la pension du septuagnéaire. 

Représenté par Mᵉ Zahid Nazurally, Dhananjaye Toolooa a vu l’accusation provisoire de «murder» qui pèse sur lui convertie en celle de «manslaughter». «L’accusation de ‘murder’ contre le suspect a été rayée. Toutefois, c’est une accusation de ‘manslaughter’ qui a été retenue à la place car les preuves dans la présente affaire ne révèlent plus l’infraction de meurtre», a indiqué le bureau du DPP en cour. Décision ratifiée par le magistrat Ruhomally. 

Naomi Mahima Gunga, mère d’un enfant de quatre ans, avait eu une violente altercation avec le septuagénaire. À la suite de quoi ce dernier s’est emparé d’un couteau de cuisine avant de planter la lame dans l’estomac de sa petite-fille. La jeune femme s’est écroulée dans une mare de sang avant de succomber à ses blessures. 

Toujours est-il, selon nos recoupements, que les investigateurs ont recueilli toutes les déclarations de l’habitant de Camp-de-Masque. Le septuagénaire avait expliqué, en présence de Mᵉ Nazurally qu’il avait en effet agressé la victime mais en guise de self-defense. «Ce jour-là, ma petite-fille s’était mise dans une rage folle. Elle avait commencé à m’attaquer physiquement. Elle m’avait agressé à coups de bâton sur ma tête et s’en était prise à ma femme également. Elle avait même brisé les vitres et endommagé la fenêtre. Linn mem avoy enn fosiy koup lerb dan mo direksion ek monn bizin protez mwa ek mo madam», avait-il dans son «defense statement». 

Dhananjaye Toolooa présentera, par le biais de son avocat, une motion de radiation d’accusation provisoire à une date ultérieure.