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Affaire Fakhoo: «un désaveu pour la MCIT» - Raouf Gulbul

20 avril 2022, 20:34

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Affaire Fakhoo: «un désaveu pour la MCIT» - Raouf Gulbul

«Je salue l’initiative du bureau du Directeur des poursuites publiques, le bon sens a prévalu. En revanche, je dirai que c’est une exagération de la part des enquêteurs qui ont mal agi.» Me Raouf Gulbul, l’avocat de Javed Meetoo, arrêté le 15 mars dans le cadre de l’affaire de la fusillade mortelle de Manan Fakhoo, n’a pas été tendre envers la Major Crime Investigation Team (MCIT) après la libération de son client, hier, contre une caution de Rs 25 000. L’accusation initiale de harbouring terrorist en vertu de la Prevention of Terrorism Act (PoTA) a en effet été commuée en harbouring offender, en l’absence d’éléments pour la soutenir.

Javed Meetoo était accusé d’avoir hébergé Multazaam Sadulla dans l’affaire entourant l’assassinat de Manan Fakhoo, à Beau-Bassin. Me Raouf Gulbul avait réclamé l’abandon de cette accusation, qualifiée de déraisonnable et de disproportionnée. Allant dans le même sens en cour hier, Me Akhil Ramdahen, du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), a indiqué que l’accusation a été réduite en vertu de l’article 39 du Code pénal. Décision ratifiée par la magistrature de la cour de district de Port-Louis.

Sollicité pour une réaction, Me Raouf Gulbul, en colère, explique : «La PoTA donne clairement la définition d’un terroriste et dans quelles circonstances un individu peut être poursuivi en vertu de cette loi. Et les faits qui sont reprochés à mon client ne sont pas validés dans ladite loi.» Pour lui, la MCIT a failli et ne doit pas répéter la même erreur. «Mon client a pratiquement passé cinq semaines à La Bastille. En affirmant qu’un Mauricien est un terroriste, la MCIT n’a pas pris en compte la sécurité et la bonne réputation de Maurice sur le plan local et même international. Dépoz enn sarz térorist san fondman, sé pa enn badinaz.» Me Raouf Gulbul dit accueillir favorablement la position du DPP et celle de la magistrature, ce qui représente un désaveu pour la police.

«Je me demande si l’enquêteur principal a sollicité l’avis du DPP avant de lancer une telle accusation, car selon les dispositions de la loi, tout enquêteur doit consulter le DPP avant de déposer une accusation de terrorisme. Si ce n’est pas le cas, l’investigateur a agi sur un coup de tête pour faire sensation et c’est très grave», fustige Me Gulbul, qui estime qu’une enquête approfondie doit être initiée dans ce cas.