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Que se passe-t-il vraiment dans l’affaire Harte ?
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Que se passe-t-il vraiment dans l’affaire Harte ?
On prend les mêmes et on recommence. Après Dassen Narayanen, c’est au tour de Sandeep Moneea d’être de nouveau arrêté dans le sillage de la réouverture de l’enquête sur le meurtre de Michaela Harte, tuée dans une chambre de l’ex-hôtel «Legends» de Grand-Gaube, en janvier 2011.
Deux dépositions de Dassen Narayanen faites dans les locaux de la Major Crime Investigation Team (MCIT) le samedi 16 avril et le lundi 18 avril ont donné une nouvelle tournure à l’enquête sur le meurtre de Micheala Harte. Sandeep Moneea est-il impliqué ? En tout cas, il a été interpellé tôt hier matin par les hommes de la MCIT Sud, sous la supervision de l’ASP Ghoorah. Il répond d’une charge provisoire de «conspiracy to commit larceny» et il est maintenu en cellule.
Cette arrestation survient après les deux interrogatoires de Dassen Narayanen. Les avocats de ce dernier, Mes Vikash Teeluckdharry et Me Poonam Sookun-Teeluckdharry, ont fait ressortir en cour de Rivière-du-Rempart, lundi, lors de la comparution de leur client pour sa demande de libération sous caution, que les dépositions prises en leur absence sont anticonstitutionnelles. «The right to counsel of my client hasn’t been respected», a argué l’un de ses avocats.
Est-ce que les aveux de Dassen Narayanen peuvent également conduire à l’arrestation d’Avinash Treebhowon ? Il nous revient que ce dernier travaille actuellement sur un bateau de croisière. Me Neelkhant Dulloo, qui représente Sandeep Moneea, explique que ces interpellations font suite à plusieurs visites à Maurice de John McAvearey, l’époux de Michaela Harte au moment des faits. «Mo pa koné si pé détourn latansion piblik pou nou pa konn laréalité sosial ki pé arrivé an sé moman», a déclaré l’avocat.
Me Rama Valayden, qui représente également Sandeep Moneea, a écrit au commissaire de police, hier, pour expliquer que l’arrestation de son client est «arbitraire». Il a indiqué que d’autres avocats l’assistent dans cette affaire. «Arassen Kallee, Sameer Hossenbaccus, Neelkhant Dulloo, entre autres, défendrons ce dernier. Nous constatons qu’une erreur judiciaire est en train de se mettre en place.»
Il explique dans la lettre que Sandeep Moneea se trouvait sur son lieu de travail, à Résidence La Cure, quand les hommes de l’ASP Ghoorah sont venus l’arrêter. «Ce que j’ai compris, c’est que mon client a été arrêté après des allégations faites par Dassen Narayanen. Ce dernier a toutefois nié publiquement avoir soumis des preuves impliquant quiconque. Les allégations ayant mené à l’arrestation de mon client doivent être vérifiées pour une justice sans faille. Il faut que le dossier soit remis au DPP pour avoir son avis. L’article 19 de la Criminal Appeal Act 1955 ne donne pas le pouvoir à la police d’arrêter une personne acquittée par un jury, sauf s’il y a de nouveaux éléments contre lui. Des preuves qui soient convaincantes, importantes, en vue de relancer un procès.»
Me Rama Valayden fait aussi ressortir dans sa lettre que la police doit apporter de nouvelles preuves qui n’ont jamais été produites en cour lors du procès. «Je suis sûr que vous êtes au courant, Monsieur le commissaire, que Dassen Narayanen a été à l’hôpital Brown-Séquard, et qu’il est un patient psychiatrique soumis à des traitements médicaux.»
En juillet 2012, après sept semaines de procès, les deux employés de l’ex-hôtel Legends de Grand-Gaube, Dassen Narayanen et Sandeep Monea, ainsi qu’Avinash Treebhowon, avaient été acquittés à l’unanimité du jury aux Assises, dans le meurtre de l’Irlandaise Michaela Harte. Le crime avait été commis dans la chambre 1025 le 10 janvier 2011.
Me Rama Valayden: «pa pran system ziri kouma komik»
<p>À la sortie de l’interrogatoire de Sandeep Moneea à la MCIT, son épouse a déclaré qu’elle n’était pas d’accord avec la façon de faire de la police. <em>«Dix ans après, Dassen Narayanen, un patient psychiatrique, vient accuser mon époux. Pourquoi Dassen Narayanen ne s’était pas présenté en cour d’Assises.»</em></p>
<p>Me Rama Valayden a demandé de ne pas prendre à la légère l’acquittement de son client, qui a été jugé par un jury. <em>«Pa pran system ziri kouma komik.» </em>Il espère que la motion de remise en liberté de son client ne sera pas remise en question en cour. «<em>Je demande qu’on ne fasse pas le difficile.»</em></p>
<p>Pour sa part, Me Neelkhant Dulloo a déclaré, au sujet de la charge de «conspiracy to commit larceny» logée contre Sandeep Moneea : «<em>À la MCIT, les questions avaient trait aux dépositions de Dassen Narayanen qui a déclaré à la police qu’il avait remis une carte magnétique à mon client pour qu’il entre dans la chambre de Michaela Harte. Sandeep Moneea était ‘Supervisor Cleaning’, il avait donc accès à toutes les cartes. Pourquoi devraitil faire appel à Dassen Narayanen pour une carte d’accès ?»</em></p>
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