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Questions parlementaires: 80 doléances soumises au comité sur les négligences médicales

21 avril 2022, 17:45

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Questions parlementaires: 80 doléances soumises au comité sur les négligences médicales

Le ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal, répondant à une question de la députée du MMM, Karen Foo Kune-Bacha, a déclaré que ces 80 cas ont été compilés depuis 2019 à ce jour. «Sur ces 80 cas, un total de 20 cas ont trait à des allégations de négligence médicale dans les unités de maternité et de néonatologie de tous les hôpitaux de l’île. Six étaient liés aux unités néonatales et les 14 autres aux maternités.»

Le ministre a ensuite affirmé qu’après une enquête préliminaire du Medical Negligence Standing Committee, il a été conclu que, de ces 20 cas, la négligence médicale s’est avérée dans deux cas de néonatologie et sept dans les maternités. Les résultats de cette enquête ont été renvoyés au Medical Council «for further investigation and appropriate disciplinary action, as deemed necessary.»

Karen Foo Kune-Bacha a voulu savoir si, à ce jour, les familles des victimes ont été dédommagées. Ce à quoi Kailash Jagutpal n’a pas voulu répondre, et la députée en a profité pour poser une question supplémentaire à ce sujet : «Malgré tout ce qui a été dit par le ministre, les faits sont que, semaine après semaine, nous entendons encore et encore des cas de négligence sur les nouveau-nés. Dans l’ensemble, le système de santé actuel tel qu’il est a malheureusement le potentiel de causer de graves dommages à de nombreux bébés si les changements nécessaires ne sont pas mis en œuvre.» Le ministre a souligné que les mots «malgré» et «malheureusement» ne sont pas appropriés car son ministère travaille beaucoup pour améliorer ses services.

À une autre question de la députée, qui voulait savoir si un audit indépendant avait été effectué, le ministre a fait ressortir qu’un audit indépendant sur les décès en néonatologie a été réalisé par le Dr Simon Clark, viceprésident for Policy, Royal College of Paediatrics and Child Health of United KingdomCe dernier, a-t-il indiqué, a visité toutes les unités néonatales des cinq hôpitaux régionaux et a effectué un audit médical en novembre de l’année dernière. Depuis lors, il organise, en mode virtuel, une tournée hebdomadaire des services avec la participation des spécialistes, des médecins et des agents de santé. Il prodigue ses conseils par rapport aux soins et aux traitements qu’il faut prodiguer aux bébés gravement malades. Le Dr Simon Clark a déjà soumis ses recommandations à cet effet.»

Outre la question sur l’audit indépendant, Karen Foo Kune-Bacha a voulu savoir si des mesures ont été prises afin d’éviter que ces cas de négligences médicales ne se reproduisent. Le Dr Kailesh Jagutpal a souligné que son ministère a récemment ouvert une Neonatal Intensive Care Unit (NICU) de 11 lits à l’hôpital Victoria. Une nouvelle unité de huit à dix lits est aussi envisagée à l’hôpital Nehru. Il a souligné qu’afin d’améliorer davantage la qualité du service néonatal et la gestion des soins intensifs des nouveau-nés, les dossiers de tous les bébés admis sont passés en revue par les médecins lors de réunions quotidiennes à la NICU pour suivre l’évolution de leur état de santé.

Par ailleurs, les consultants élaborent des directives et protocoles qui seront appliqués dans les services de néonatologie comme références pour la réalisation d’audits médicaux. Le ministre Jagutpal a également souligné que son ministère travaille en étroite collaboration avec le Dr Simon qui met actuellement en place un programme de formation pour les pédiatres afin qu’à l’avenir, ils puissent être reconnus comme aptes à travailler comme néonatologistes.

De nouveaux traitements ont été également introduits, telle que la thérapie de refroidissement (hypothermie thérapeutique) récemment mise en place dans les cinq unités de soins intensifs néonatales. En outre, la thérapie à l’oxyde nitrique deviendra bientôt une réalité dans les NICU. «Maurice sera l’un des rares pays africains à proposer cette thérapie dans les unités de soins intensifs néonatales. L’élaboration d’un programme de formation dédié au traitement des bébés gravement malades, atteints d’hypertension pulmonaire sévère, qui ont peu de chances de survie est également envisagée. Ce traitement augmentera les chances de survie de ces bébés.»