Publicité
Présidentielle en France | L’immigration: un enjeu majeur
Par
Partager cet article
Présidentielle en France | L’immigration: un enjeu majeur
Si jamais Marine Le Pen remporte ces élections et devient présidente de la République française, c’est presque certain qu’elle contrôlera l’immigration. Qu’en pensent des immigrés déjà installés en France et qui ont obtenu la nationalité française ? Deux intervenants nous donnent leur avis sur la question alors que la troisième se concentre sur le thème de la démocratie et ce qu’elle appelle «l’état d’urgence permanent» en raison du Covid-19.
«Issue de l’immigration, je n’approuve pourtant pas cette politique de portes grandes ouvertes»
Christel, 41 ans, a émigré de Maurice vers la France quand elle avait 8 ans. À samedi soir, elle était encore indécise. «Une chose est sûre, je ne voterai pas pour un parti de gauche. À mon sens, ces derniers ne font que surenchérir sur qui déplumera le plus le patronat qu’ils veulent astreindre à tout un tas de taxes et de charges, sans réaliser qu’ils poussent les entrepreneurs et investisseurs français à délocaliser et ainsi à détruire l’emploi dans l’Hexagone… Je ne suis également pas d’accord avec la gauche sur l’immigration. Issue moi-même de l’immigration, je n’approuve pourtant pas cette politique de portes grandes ouvertes. J’aime profondément cette France cosmopolite, multiculturelle et accueillante. Le sujet de l’immigration doit aujourd’hui être géré différemment.»
«Dès qu’un immigré a obtenu la nationalité française, il est Français»
N’y a-t-il pas de racisme dans l’air ? Réponse de Christel : «Personnellement, je n’ai jamais été victime de racisme. Je ne dirai pas que la France est raciste. Je pense que les Français de souche, comme les appellent certains, tout comme les immigrés de longue date, sont nombreux à déplorer la mauvaise gestion de l’immigration sans pour autant être racistes. Dès lors qu’un immigré a obtenu la nationalité française, il est français, peu importe sa couleur, ses origines ou sa ‘caste’. Il a accès aux mêmes droits et privilèges et aux mêmes postes de travail que n’importe quel Français.»
Si Christel pense aussi aux promesses et au train de vie de l’État, pour elle, le gouvernement français, peu importe lequel, ne fera pas autant de gaspillages, d’abus et de détournements de fonds publics qu’à Maurice. Pour elle, un gouvernement comme celui de Maurice n’aurait pas pu exister en France. «Si c’était le cas, la personne serait aussitôt destituée et rendrait des comptes. On se rappellera de l’affaire François Fillon, ancien premier ministre, mis en examen en 2017. Si c’était arrivé à Maurice, il serait candidat et élu. Il y a un minimum de justice et de respect pour la population.»
«J’ai la nationalité française mais je ne suis pas d’accord avec les prises de position de Marine Le Pen»
Devanand Newah est établi en France depuis 45 ans. Il ne votera pas au premier tour. «Il y a beaucoup trop de candidats. C’est le deuxième tour qui sera décisif. Et là, je voterai pour Macron qui sera en toute probabilité au deuxième tour.» Pourquoi ce choix ? «Même si j’ai la nationalité française, je ne suis pas d’accord avec les prises de position de Marine Le Pen ou d’Eric Zemmour. Sans les immigrés, l’économie française et les services ne pourraient pas fonctionner.»
Sur le sentiment antimusulman, Devanand nous dira : «Vous savez, il y a une minorité d’extrémistes. Mais la majorité, surtout les intellectuels, sont des modérés. J’ai moi-même de nombreux amis musulmans qui ne sont pas du tout islamistes et il y a beaucoup d’intellectuels et de grands professionnels musulmans en France dont le pays a besoin.»
«Si nous laissons les pleins pouvoirs à un GM, il créera d’autres situations d’urgence»
Sandra est française mais elle ne votera pas car son candidat n’a pas obtenu les 500 parrainages requis et elle trouve que la campagne a été marquée par trop de scandales. «Les membres du gouvernement faisaient campagne pour le président sortant, et les temps d’audience avantageaient certains candidats. De plus les sondages servent surtout à influencer le vote des gens et ne représentent pas la réalité. De toute façon, rares sont les présidents qui agissent vraiment dans l’intérêt du peuple. Tant qu’il n’est pas possible au peuple de voter dans un référendum d’initiative citoyenne et de pouvoir réellement choisir pour les questions importantes, nous ne serons pas dans une vraie démocratie.»
Sandra est d’avis que les états d’urgence permanents octroyant des pouvoirs exceptionnels à un seul homme ne vont pas dans le sens de la démocratie. «Si nous laissons les pleins pouvoirs à un gouvernement en cas d’urgence, celui-ci créera d’autres situations d’urgence pour avoir ces pleins pouvoirs… alors qu’il dépense des sommes colossales dans des cabinets de conseil pour le travail qu’il est censé faire, et pour engraisser Big pharma avec l’argent des citoyens.»
On l’aura compris, Sandra reproche surtout au gouvernement de Macron d’avoir surjoué le Covid.
Publicité
Les plus récents