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Incidents à Camp-Levieux: Rosy dit avoir été malmenée par les policiers
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Incidents à Camp-Levieux: Rosy dit avoir été malmenée par les policiers
Elle porte toujours les blessures physiques et psychologiques de la journée de mercredi à Camp-Levieux. Rosy Tranquille, 39 ans, dit avoir du mal à s’en remettre, surtout que la vidéo de son agression a fait le tour des réseaux sociaux. En effet, cette habitante de Camp-Levieux a été embarquée de force par des policiers alors qu’elle se trouvait devant chez elle à la recherche de son fils de 10 ans.
Assise sur une chaise dans sa salle à manger en compagnie de ses enfants et d’une proche, Rosy nous explique qu’elle n’a pas fermé l’oeil de la nuit mercredi. Elle n’a pas pu se rendre sur son lieu de travail non plus hier, tant elle est traumatisée. Son corps couvert d’hématomes témoigne de la violence qu’elle a subie alors qu’elle ne faisait même pas partie des manifestants. «Je suis rentrée du travail vers 16 h 30. J’ai vu plus loin qu’il y avait des agitations dans la rue mais je suis rentrée. Je me suis changée et j’ai commencé à cuisiner quand j’ai entendu des cris devant ma porte. Mon premier réflexe était d’aller chercher mon fils de 10 ans qui jouait dehors. Mais dès que j’ai mis les pieds sur la rue je me suis fait embarquer par des policiers.»
Immobilisée par trois policiers alors qu’un autre qui était en civil la tenait par le cou, elle a été traînée jusqu’à un véhicule de la police, sans même qu’on lui donne le temps de s’expliquer. D’ailleurs, les images enregistrées par les médias parlent d’elles-mêmes. «Je n’arrêtais pas de crier et de leur expliquer que je cherchais mon enfant mais ils étaient comme des bêtes. Je sentais leurs doigts s’enfoncer dans ma peau. Je ne pouvais presque pas bouger. Ces quelques minutes ont été les plus longues et les plus traumatisantes de ma vie.»
C’est grâce à son époux, qui l’a entendu crier et qui a couru pour la secourir, qu’elle a pu s’en sortir. Les policiers ont essayé d’embarquer son époux aussi mais les habitants qui s’étaient massés tout autour les en ont empêchés. «Mon fils a assisté à toute la scène et il était en larmes. Quand j’ai revu les vidéos de mon agression mo pa kav anpes mwa gagn maloker. Mo santi mwa imilie e profane», explique avec dégoût cette mère de trois enfants.
Selon un haut gradé de la police, ces policiers ont mal agi car selon la loi «ils n’ont pas le droit de malmener une femme comme cela. Surtout qu’elle ne montrait aucun signe de violence et qu’elle ne mettait pas en danger la vie de qui que ce soit».
En tout cas, Rosy Tranquille ne compte pas laisser cet incident tomber dans l’oubli. «Je ne sais pas encore comment je vais m’y prendre mais je ne compte pas rester les bras croisés et accepter cette injustice ! J’ai toujours été une personne droite et je n’ai jamais eu de problème avec la justice ou quiconque et je ne mérite pas cela.»
Manifestation à Pointe-aux-Sables : «Il n’a fallu qu’un message pour que les habitants sortent de chez eux»
<p>Ils ont été moins bruyants. Plusieurs habitants de Pointe-aux-Sables ont aussi tenu à manifester mercredi soir à cause de l’augmentation du prix des carburants et de la cherté de la vie. Hier, en allant à la rencontre de quelques-uns qui y ont assisté, ces derniers ont expliqué qu’il n’a pas fallu beaucoup de persuasion pour que les gens se rassemblent sur le parking du supermarché de la localité. «Il n’a fallu qu’un message pour que les habitants sortent de chez eux. Nous l’avons fait pacifiquement tout en étant de tout cœur avec les habitants de Camp-Levieux», raconte un participant. Selon une autre personne qui était là mercredi soir, cette manifestation pacifique était nécessaire car «le gouvernement pense que nous resterons éternellement muets peu importe les décisions qu’il prend alors que c’est le peuple qui souffre». Y aura-t-il un deuxième round dans les jours qui viennent ? Selon nos interlocuteurs, s’il faut manifester ils le feront encore et encore mais toujours de manière pacifique.</p>
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