Publicité
Colère à Camp-Levieux │Kervern Lajoie: après l’arrestation, l’incompréhension
Par
Partager cet article
Colère à Camp-Levieux │Kervern Lajoie: après l’arrestation, l’incompréhension
«Mo ti sorti travay, linz travay ti ankor lor mwa, sima lor lame, lapolis inn ramas mwa.» Kerven Lajoie se trouvait près des manifestants lors de l’intervention policière. Il revenait du travail et a vu un attroupement dans le quartier et la forte présence policière. Comprenant la raison de la mobilisation, il a voulu faire entendre sa voix.
«Monn zis dir koumsa gramatin tanto tou zafer pe monte. Zis akoz sa bann-la aret mwa», relate le jeune homme. Suite à son arrestation, Ker vern Lajoie dit nager en pleine incompréhension. Il affirme que d’un côté une équipe tente tant bien que mal d’arrêter Darren l’activiste et que toute l’attention y est focalisée, de l’autre, Kerven Lajoie est tiré de force par des policiers, placé dans un véhicule de la police et emmené au poste de Camp-Levieux.
«Une fois arrivé au poste, on m’a placé dans une pièce où il y avait un rideau. Je ne savais pas quoi faire et je ne comprenais toujours pas pourquoi ils m’ont embarqué. Il était environ 16 heures. Cinq minutes plus tard, j’ai vu débarquer d’autres policiers avec un deuxième homme qui avait été arrêté», poursuit Kerven Lajoie. Il allègue qu’après que des policiers aient «bat pitila» ils s’e seraient pris à lui. «zot ti a 8 dimounn. Mo fami inn trouvé», se remémore Kerven Lajoie qui, à ce moment-là, craignait le pire.
C’est Akil Bissessur qui assure sa défense pro bono. Vers 17 heures il est transféré au poste de police de Rose-Hill, chose qui semble normale pour Kerven Lajoie. «Zot inn pran mo lanket, zot inn dir mwa signe. Mo pa konn lir mo pa kone ki ena lorla. Lapolis inn dir mwa sinon mo pou al fermé si mo pa signe», confie Kerven Lajoie.
Kerven Lajoie ne sera pas au bout de ses surprises lorsqu’il apprend qu’il n’est transféré au poste de police de Grand-Baie mais sera reconduit à Camp-Levieux tard dans la nuit après avoir appris qu’il devra payer une caution. On l’accuse d’avoir insulté un policier. L’avocat lancera un appel au calme en demandant de libérer les personnes arrêtées. À sa sortie, pour éviter d’envenimer la situation, Kerven Lajoie dira : «CID finn bien fer so travay. Pann bat mwa. Nou al lakaz.»
Jeudi, c’est armé de son courage et en compagnie de l’homme de loi Akil Bisssesur qu’il se rendra au poste de police de Camp-Levieux pour porter plainte contre les huit policiers qu’il accuse de l’avoir battu en cellule. Une caméra de surveillance se trouvant dans la pièce où il aurait été tabassé demeure la pièce à conviction principale et Akil Bissessur a demandé à ce que la police isole les images. Une action qui pourrait bien contribuer à faire la lumière dans cette affaire.
Publicité
Les plus récents