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Hippisme: les négociations bloquées dans les stalles

26 avril 2022, 22:00

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Hippisme: les négociations bloquées dans les stalles

C’était hier après–midi. Alors qu’une rencontre était organisée par le propriétaire de chevaux Selvom Mootien comprenant la Mauritius, Turf Club Sport and Leisure (MTCSL) et la Horse Racing Division (HRD), au Labourdonnais Waterfront Hotel, pour tenter de désamorcer la crise qui frappe de plein fouet l’industrie hippique, la HRD et la Gambling Regulatory Authority (GRA) ont choisi de ne pas y participer. Ce qui aurait été une action «des plus louables», selon certains propriétaires de chevaux, n’aura en fin de compte pas eu de retombées. 

Si Jean-Michel Giraud et Paul France Tennant, respectivement président du Mauritius Turf Club (MTC) et directeur de la MTCSL, étaient présents, de même que l’Acting Chief Executive Officer de la MTCSL, Jérôme Pilot, reste que le patron de la HRD, Wayne Wood, Dev Bheekarry, board member, et Arnasalon Poonusawmy, Chairman de la GRA, ont, eux, choisi de ne pas participer à cette rencontre. 

Paul France Tennant (au centre), directeur de la MTCSL, conversant avec Jean-Michel Giraud (à g.) et Ruben Gungabeesoon, propriétaire de chevaux. © Stewelderson Casimir

Contacté à ce propos, Wayne Wood a expliqué qu’il n’était pas disponible pour y participer et qu’il aurait invité Selvom Mootien à s’entretenir avec lui sur le plan technique des courses à son bureau, à la Newton Tower. 

Qu’en est-il des absences de Dev Bheekarry et d’Arnasalon Poonusawmy ? Nous avons cherché des explications auprès de la GRA, qui nous a fait comprendre que l’absence de cette instance régulatrice à ladite rencontre est justifiée uniquement par la «forme» de cette réunion, qui ne serait pas en conformité avec les procédures, tout en affirmant que c’est à elle que revient l’initiative de fixer et d’organiser des rencontres officielles avec ses licencees. 

De plus, la GRA souligne que du jour au lendemain, un individu ne peut s’autoproclamer médiateur entre un organisateur et un régulateur. Profitant de l’occasion pour répondre aux hommes forts de la MTCSL, qui ont exprimé hier après-midi une grande déception, la GRA a tenu à souligner plusieurs faits pour établir sa bonne foi. Elle évoque, entre autres, le nombre d’occasions lors desquelles elle a accordé un délai à la MTCSL pour la soumission des documents en vue d’obtenir un permis de racing organiser. 

Des propriétaires, dont Selvom Mootien (à g.) et des représentants de MTC-MTCSL dans l’attente de la venue des autorités hier, au «Labourdonnais». © Stewelderson Casimir

Autre fait mis en avant : le manque de considération dont le licencee aurait fait part vendredi, suivant la conférence de presse de la MTCSL. Selon la GRA, l’organisateur des courses hippiques n’aurait jamais formulé officiellement ses objections quant aux conditions of licence et elle a affirmé avoir été contrainte d’envoyer un courriel pour s’enquérir de raisons liées au refus de la MTCSL de se conformer à ses conditions, tout en précisant que la réponse se fait toujours attendre. 

Du côté de la MTCSL, on déclare que l’absence de la GRA et de la HRD à la table des négociations n’a rien de nouveau. Jean-Michel Giraud était on ne peut plus clair à ce sujet à sa sortie de l’hôtel Labourdonnais, hier. «Ce n’est pas nouveau, cette attitude. Depuis de nombreux mois, je demande personnellement à ce qu’on s’assoie autour d’une table pour trouver une solution. Je trouve dommage qu’ils n’aient pas trouvé bon de nous rejoindre aujourd’hui.» 

Même s’il se dit déçu que cette réunion n’ait pu aboutir, alors que l’industrie hippique vit l’une de ses périodes les plus sombres, Selvom Mootien reste pour sa part toujours motivé. «La bataille est loin d’être perdue. Les courses doivent reprendre. Et ce pour le bien de tous les stakeholders. Même pour l’État. L’hippisme est le sport favori des Mauriciens et je peux dire que nous avons aujourd’hui une population stressée. Les récents événements sont là pour le prouver. Il faut que les courses reprennent au plus vite.» 

Jérôme Pilot est, quant à lui, d’avis qu’il est grand temps que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, prenne personnellement le dossier en main. «On a le potentiel de devenir un mini Hong Kong en matière de courses hippiques.»