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«Gelez les récentes augmentations !» - General Workers Federation et autres associations

27 avril 2022, 17:15

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«Gelez les récentes augmentations !» - General Workers Federation et autres associations

Après les événements qui ont secoué le pays vendredi dernier, l’heure est à la réflexion afin de trouver des solutions aux problèmes qui affectent les Mauriciens, surtout les plus démunis. Des syndicats et associations se sont unis pour faire des propositions au gouvernement.

Ils se sont tous réunis à Moka pour partager leur point de vue sur les incidents survenus la semaine dernière. Le pays va mal, la population n’arrive pas à subvenir à ses besoins, avancent ceux présents. Plusieurs propositions ont été faites à l’issue de cette rencontre, avec une demande pour qu’elles soient immédiatement mises en œuvre.

Les responsables de la General Workers Federation (GWF), de l’All Employees Confederation (AEC), du Joint Negotiating Panel of Cane Sector Unions (JNP), de Rezistans ek Alternativ (ReA) et du Centre for Alternative Research and Studies (CARES) sont unanimes. Surtout en ce qui concerne la situation qui prévaut dans le pays. Pour Ashok Subron, le pays traverse une crise avec le Covid-19, la guerre en Ukraine et les dernières augmentations. Pour essayer d’atténuer cette souffrance du peuple, la présentation de mesures immédiates s’avère importante. Justement, ce collectif a tenu à en présenter quelques-unes par la voix d’Ashok Subron. «Il faut revoir immédiatement le salaire minimum et le porter à Rs 13 500. Cette somme devrait aussi être offerte à tous les bénéficiaires de prestations sociales. Ainsi, ils pourraient subvenir à leurs besoins.»

Gel des récentes augmentations

Autre suggestion, c’est le gel des récentes augmentations. «Le carburant, le gaz. Aussi le prix de l’électricité et celui du pain, qui sont dans le pipeline. Il faudrait aussi étendre pour encore six mois la loi anti-licenciement afin de protéger les travailleurs. Qu’il y ait un contrôle de prix, et non comme cela s’est fait la dernière fois.» Ce n’est pas tout. Le collectif suggère aussi qu’un système soit instauré pour que les prix des produits soient affichés. «Du prix d’origine jusqu’à celui de vente, en passant par le retail price ou encore le wholesale.» Pour le financement de ces mesures immédiates, Ashok Subron soutient que ce serait aux banques de subvenir à ces frais. «Les banques font part de profits par milliards. Ce sont les actionnaires qui vont devoir mettre la main à la poche pour atténuer à la souffrance du peuple.»

Le collectif propose également de lever la restriction sur les rassemblements. «Le peuple a le droit de s’exprimer, et il faut donc enlever cette restriction de rassemblement de 50 personnes. Ce n’est pas logique que dans les foodcourts, il y ait beaucoup de monde, ni que certaines compagnies organisent des concerts avec plus de 50 personnes.» Le syndicaliste suggère même aux membres du gouvernement d’adopter une certaine retenue quand ils s’adressent à une population déjà à genoux.

Cette conférence de presse a aussi été marquée par le retour de Rashid Imrith, après 13 mois d’absence. Ce syndicaliste confie avoir écrit au ministre des Finances en marge du Budget. «Nous lui avons suggéré qu’il faudrait une rupture dans la manière de procéder. De prendre en considération les propositions des syndicalistes et des forces vives et non seulement ce que le patronat avance. On lui a même demandé de venir avec ses propositions et que cela se discute par la suite autour d’une table ronde. Malheureusement, nous n’avons obtenu aucune réponse du ministre des Finances.» Rashid Imrith a même demandé que le Budget soit repoussé pour après juin.

Il a déclaré que le discours programme fait par le gouvernement après les élections de 2019 ne tient plus la route. «Avec le Covid-19, la guerre en Ukraine, ce discours-programme est obsolète. Il faudrait mettre en place un Economic Planning Development, un forum indépendant qui pourrait présenter un plan sur les cinq prochaines années dans un premier temps. Pourquoi ne pas laisser le président chapoter ce projet ? Ce forum devrait inspirer confiance et n’importe quel gouvernement qui viendra au pouvoir devra respecter ce qui a été discuté.»

Par ailleurs, dimanche, dans le cadre de la fête du Travail, les représentants de ces différentes associations et syndicats vont se rencontrer au centre Emmanuel Anquetil à Bain-des-Dames pour une journée de réflexion. Le thème sera «Valer lavi enn travayer».