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Courses hippiques en suspens: désespoir humain et incertitude
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Courses hippiques en suspens: désespoir humain et incertitude
Plusieurs employés de la Mauritius Turf Club Sports and Leisure (MTCSL) se sont massés dans la cour du club bicentenaire hier. Ils répondaient à une convocation du département des ressources humaines de leur compagnie. Suivant une rencontre avec les hauts cadres de la MTCSL et avec Jean Michel Giraud, le président du Mauritius Turf Club, ils devaient apprendre que leur salaire d’avril 2022 pourrait ne pas être versé en raison d’un problème de liquidités.
Le mois dernier, la MTCSL a pu sécuriser un prêt pour assurer le salaire de ses quelque 350 employés. Toutefois, pour le mois d’avril, des négociations qui ont duré jusqu’à fort tard le mercredi 27 avril avec les institutions bancaires n’ont pas abouti. Les derniers événements, notamment la résiliation par la municipalité du bail du Champ-de-Mars, a été néfaste à la compagnie.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la tension était palpable chez les employés de la MTCSL fortement composés de palefreniers. Le ton est, du reste, monté d’un cran lorsque certains employés se sont retrouvés face aux hauts officiels du club. Le président Giraud aurait été soumis à un feu roulant de questions.
Témoignages
Akbar est gardien et comme près d’une centaine de ses collègues, il a appris hier, par Jean Michel Giraud, que le salaire de ce mois n’a pu être assuré car il n’y a pas eu d’activité. Il soutient qu’une fois que les courses reprendront, la banque acceptera de financer les salaires de tous. «Nous devons avoir la date du début de la saison hippique pour que tout rentre dans l’ordre», a-t-il affirmé.
Toutefois, les principaux concernés n’en démordent pas. Ils ont une famille à leur charge et aussi des dettes à rembourser mensuellement. «Kouma nou pou fer?» se demande Akbar. Il explique que ses enfants sont toujours à l’école et il a un remboursement mensuel d’un prêt auprès d’une banque.
«Il est possible que je doive trouver de l’argent additionnel pour payer les intérêts. Kisann-la pou donn mwa sa ?» Il explique qu’il peut comprendre qu’il y ait un retard dans le paiement de leur salaire mais que personne ne sait jusqu’à présent quand l’argent leur sera versé. Dans les jours à venir, les semaines, les mois ?
Entre-temps, se demandent d’autres employés, que feront-ils ? Doivent-ils toujours se rendre au travail chaque matin ? Oui, leur a répondu la direction. En parallèle, une solution est à l’étude pour remédier à la situation au plus vite. «Me ena dimounn pena mem kas pou vinn travay, la...»
Un palefrenier avec 15 ans de service parle, de son côté, de situation inédite. Du jamais vu. «Nou down la. Nepli kone ki pou fer.» D’ajouter, cependant, que plusieurs ont décidé de se rendre sur leur lieu de travail demain malgré l’incertitude n’ayant pas d’autre choix, en attendant des jours meilleurs.
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