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Nouvelle présidence au Medical Council: le problème des spécialistes formés à l’étranger reste entier
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Nouvelle présidence au Medical Council: le problème des spécialistes formés à l’étranger reste entier
Maintenant qu’à la tête du Medical Council il y a un visage et un nom, plusieurs sujets qui sont restés en suspens refont surface. En premier lieu, celui des spécialistes mauriciens formés en Europe, dont les universités ne sont pas reconnues au sein de l’Ordre des médecins, et qui ne peuvent exercer à Maurice sans passer par un internat de 18 mois dans un hôpital et sans qu’ils ne passent un examen post-internat avant d’exercer. En effet, cela fait des années que ce problème a été exposé. Les Mauriciens qui sont concernés refusent de retourner au pays pour exercer à cause de cela. Sans compter que la plupart sont d’anciens lauréats. «Pourquoi devoir tout recommencer à Maurice pour être reconnu comme généraliste alors qu’ici (en Europe), je suis déjà considéré comme spécialiste ?» révèle l’un d’entre eux que nous avons contacté, ajoutant que si cette loi «abjecte venait à être amendée, je ne verrais aucun inconvénient à exercer dans mon pays natal».
Rappelons que cela avait même été le sujet d’une PNQ de Xavier-Luc Duval en 2019 alors que le Dr Anwar Husnoo était ministre de la Santé. XavierLuc Duval avait attiré l’attention sur le fait que plusieurs médecins en France veulent venir exercer à Maurice mais ne peuvent pas à cause de cet «obstacle» de la Medical Council Act. Anwar Husnoo avait alors répondu que «le gouvernement se penche actuellement sur ce dossier». Cependant, presque trois ans se sont écoulés et le problème demeure entier. Alors que des sources au sein du Medical Council affirment que lorsque le défunt Dr Shyam Purmessur y était à la tête, il prenait ce sujet vraiment à coeur, quid de la nouvelle présidente, la doctoresse Yaarthi Devi SoopalLutchmun, fraîchement élue la semaine dernière ?
Contactée, la nouvelle présidente affirme que comme elle vient de prendre son poste, elle ne peut encore rien affirmer à ce sujet. Mais elle maintient que les lois restent les lois. «Tout doit se faire selon la Medical Council Act. C’est la loi. Toutefois, nous allons évaluer le problème et demander des amendements si besoin.»
Cependant, plusieurs sources au sein de cette entité allèguent que la question ne sera pas considérée car la présidente du Medical Council devra s’en tenir aux décisions du ministère en ce qui concerne les examens, surtout depuis l’amendement de la Medical Council Act en 2020 qui figure dans la Finance Act et qui prévoit : «For the purpose of subsection (1)(ca), the examination shall, on behalf of and with the administrative assistance of the Council, be conducted by such examining body of international repute as the Minister may, after consultation with the Council, approve…» Ce qui veut dire que le ministre de la Santé a le pouvoir d’approuver le board d’examens qui organisera l’épreuve de fin de cycle, celle qui déterminera si un candidat se qualifie ou pas comme médecin. Nos sources révèlent, que comme la présidente actuelle aurait de très bonnes relations avec le ministère, il serait «idiot» de croire qu’elle luttera pour que des amendements soient faits. «Cependant laissons-lui sa chance…» explique-t-on.
Quoi qu’il en soit, poursuivent nos sources, qu’on le veuille ou non, que le sujet soit évalué ou pas, «le manque de spécialistes au sein de nos hôpitaux demeure…»
Qui est le Dr Yaarthi Devi Soopallutchmun ?
Médecin généraliste, le Dr Yaarthi Devi SoopalLutchmun est la première femme à être à la tête du Medical Council. Elle a travaillé de 2005 à 2013 au ministère de la Santé et occupe depuis 2013 le poste de directrice de la «Medical Unit» au sein de la Sécurité sociale de Maurice.
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