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16E Assemblée annuelle de la MEXA: Gouvernement et secteur privé s’accordent sur la résilience des exportations

29 avril 2022, 21:32

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 16E Assemblée annuelle de la MEXA: Gouvernement et secteur privé s’accordent sur la résilience des exportations

Les données sur la performance des exportations en 2021 témoignent des perspectives de croissance du secteur et invitent à œuvrer pour la transformation de ses entités et saisir les opportunités de développement. Tous les secteurs ont enregistré une bonne performance, à l’instar du secteur horloger qui a réalisé un record de 70,5 %

Après avoir reçu de plein fouet, coup sur coup, les effets des deux phénomènes inattendus que sont la pandémie de Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le secteur qui manifeste un profil prometteur est celui des exportations. Des gains non-négligeables ont été enregistrés dans tous les segments, soit une croissance de 8,7% dans le textile habillement, 6,7% dans le poisson et les préparations dérivées, 35,3 % dans les équipements médicaux, 45,6 % dans la bijouterie et pierres précieuses, et une hausse record de 70,5 % dans l’exportation de montres et réveils. La démonstration conjointe a été faite, mercredi, par le gouvernement et la Mauritius Export Association (MEXA), principal porte-parole des opérateurs, lors de sa seizième assemblée générale annuelle à l’hôtel Labourdonnais Waterfront à Port-Louis.

Le ministre du Développement industriel, des petites et moyennes entreprises et des coopératives, Soomilduth Bholah, a fait un état des lieux de ces performances. Les exportations domestiques en 2021 passe d’une contraction de 8,1 % en 2020 à une croissance de 9,2 % en 2021 ; les export-oriented enterprises spécialisées dans les produits industriels enregistrent une hausse de 14,6 % en 2021 contre -9,8 % en 2020. Il estime que le secteur a démontré que la pandémie n’a pas fragilisé les fondements de sa résilience. Alors que faire à l’avenir face aux situations inattendues ? «En raison de notre situation géographique qui nous place au bout de la chaîne de distribution, nous n’avons pas d’autres options que de développer notre capacité à nous adapter aux conditions du secteur des affaires et nous ajuster.»

Principales forces motrices

Quelle est la posture des acteurs du secteur ? Pour le vieux routier qu’est Arif Currimjee, président actuel de la MEXA et reconduit à ce poste qu’il occupait, il y a 32 ans, lors de l’assemblée générale de la défunte Maurititus Export Processing Zone Association (MEPZA), la réussite future doit s’appuyer sur les points forts d’un passé où l’exportation était une des principales forces motrices de l’économie mauricienne avec ses quelque 80 000 travailleurs. Il en retient trois : la manifestation chez les dirigeants politiques (comme ce fut le cas pour feu SAJ), d’une foi inébranlable dans la réussite possible du secteur ; l’accès au financement et fonds de roulement indispensables à la survie des entreprises qui ont le vent en poupe ; et la nécessité de missions de promotion pour rendre la destination plus visible et attirante tant aux investisseurs qu’aux acheteurs potentiels

Pour Anif Currimjee, des possibilités existent pour que le pays tire profit de la situation dans l’économie mondiale actuelle. Il pense notamment à ces acheteurs américains qui souhaitent s’approvisionner dans d’autres pays, dont Maurice, plutôt qu’en Chine. Il devait saluer par rapport à l’accès au financement et fonds de roulement, la décision du gouvernement de mettre sur pied l’Industrial Finance Company of Mauritius (IFCM). «L’IFCM devrait être en mesure d’apporter de la valeur en exploitant les possibilités de solutions en chaînes d’approvisionnement basées sur l’affacturage. Il s’agit d’une facilité dont nombre d’exportateurs ont besoin pour assurer la croissance de leur entreprise.» Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a expliqué que son insistance pour être présent auprès des acteurs de l’exportation n’est pas le fruit du hasard. «Je suis venu leur manifester le soutien du gouvernement par rapport aux épreuves que ce secteur a endurées, pendant la pandémie de Covid-19. Je suis venu saluer leur performance et leur contribution positive par rapport à tout ce qu’ils ont fait pour rattraper le retard occasionné par les effets de la pandémie sur leurs opérations.» Il avance que selon les chiffres officiels, la performance du secteur sera supérieure par quelque Rs 80 Mds à celle de 2019. «Pour 2022, la performance du secteur sera encore meilleure. Le handicap provoqué par les effets de ces deux ans de crise a été neutralisé. Le secteur a fait preuve de résilience. Les acteurs du secteur ont pris des décisions qui leur permettent de regarder l’avenir avec sérénité et optimisme.»

Renganaden Padayachy a réfuté l’argument de ceux qui pensent que le pire est derrière la porte. «Il n’y a», dit-il, «pas de raison de croire, comme certains le prétendent, que l’économie est en faillite. C’est loin d’être le cas. Ce qui nous a aidé à rebondir après les effets désastreux de la pandémie sur le tourisme, c’est le fait que nous avons tout fait pour constituer une solide réserve en devises étrangères. C’est aussi ce qui nous a permis d’amortir l’impact de cette crise sur le tourisme. Il n’y a pas eu un taux de chômage alarmant. Grâce à l’aide massive du gouvernement, on ne peut pas dire qu’il y a des secteurs de l’économie nationale au bord de la faillite. Ce qu’il faut pour relancer la dynamique des entreprises, surtout celles de l’exportation, c’est de tout mettre en œuvre pour assurer leur transformation. Il faut les aider à avoir plus de visibilité. Dans le prochain budget, il y a des mesures pour apporter tout le soutien nécessaire aux entrepreneurs. Notre stratégie a toujours consisté à montrer notre sens des responsabilités et notre solidarité envers les plus faibles de notre société. Il faut maintenir cette stratégie.»