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Fête du travail: pas de meetings, pas de briyani mais de grosses économies

1 mai 2022, 10:27

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Fête du travail: pas de meetings, pas de briyani mais de grosses économies

Ce 1er-Mai est surtout la fête des travailleurs. Mais cette date était, il y a quelques années encore, rythmée par les réunions politiques, les batailles de foules, les take-aways de briyani, entre autres. Mais les choses ont bien changé…

Pour la troisième année consécutive, il n’y aura aucune mobilisation politique dans le cadre de la fête du Travail, aujourd’hui. Les restrictions sanitaires de mars 2020 à ce jour en sont les principales raisons. Les derniers grands rassemblements politiques pour un 1er Mai, remontent à 2019, soit à cinq mois des dernières élections générales. Et en 2023, le gouvernement en sera à sa quatrième année de mandat et d’ici là, il est difficile de prévoir comment la scène politique évoluera.

Toutefois avec l’absence de ces grands rendezvous politiques, traditions bien ancrées chez nous depuis des décennies, les principaux partis font de grosses économies. Car pour chaque 1er-Mai, ces partis, parfois à travers leurs ‘bienfaiteurs’, dépensent de grosses sommes d’argent pour gagner la bataille des foules. Que ce soit en affiches, banderoles, estrades, location d’autobus et autres… briyani et pain-saumon. Interrogé, un ancien ministre, ayant bien connu les dépenses du Mouvement socialiste militant et du Parti travailliste, estime qu’un parti au pouvoir doit dépenser de Rs 8 à 10 millions pour un meeting du 1er-Mai. Pour les principaux partis d’opposition, les dépenses seraient quatre fois inférieures.

Pour ériger une estrade avec décoration et sonorisation, il faut investir entre Rs 1 et 1,5 million. «Quand est au pouvoir, on réquisitionne quelque 400 autobus. De nos jours, il faut compter jusqu’à Rs 10 000 pour un autobus, comprenant le briyani et des boissons, parfois alcoolisées. Sans oublier les affiches, banderoles, oriflammes et parfois on imprime des T-shirts.» Selon notre interlocuteur, tout cet argent ne sort pas des caisses du parti, mais des poches des bailleurs des fonds surtout.

D’ailleurs, Covid ou pas, un député prévoit, qu’à l’avenir, il y aura de moins en moins de rassemblements du 1erMai. «Avec les réseaux sociaux, il est plus facile de passer des messages. Les grands rassemblements n’auront lieu qu’à la veille des élections. Je pense que les Mauriciens ont maintenant pris cette habitude de vivre dans la nouvelle normalité.» Par ailleurs, si deux lieux sont connus pour attirer de grosses foules – place Bazar, à Vacoas, et place Jules Koenig à QuatreBornes – ils ne sont plus disponibles pour de grands meetings en raison du Metro Express, qui a réduit en grande partie l’espace disponible.

Certes, il y a encore une ‘partie’ de Rose-Hill, et la municipalité de Port-Louis, mais comparés à Vacoas et Quatre-Bornes, ils sont loin de pouvoir contenir des grosses foules. Avec les économies réalisées au cours des trois dernières années, même si les partis politiques envisagent d’investir gros pour les prochaines élections générales, ils risquent de faire face à des obstacles. À moins que la prochaine campagne électorale ne se fasse autrement…