Publicité
Centre d’entraînement privé de Lee Shim: tour de piste
Par
Partager cet article
Centre d’entraînement privé de Lee Shim: tour de piste
Près de 50 arpents de terre, trois pistes, dont une de 1 800 mètres en chantier, une centaine de boxes pour les chevaux. Bienvenue dans le centre d’entraînement privé de Jean-Michel Lee Shim, à Petit-Gamin. Il a accepté exceptionnellement que nous fassions une visite guidée des lieux, hier matin.
C’est la principale interrogation depuis les tout derniers événements dans le monde hippique, notamment la résiliation par la municipalité de Port-Louis du bail détenu par le Mauritius Turf Club (MTC). Depuis, l’on murmure à l’oreille des chevaux que l’homme d’affaires Jean-Michel Lee Shim, pourrait reprendre les rênes du business. Info ou intox ? Rumeur ou fait ? Toujours estil que tout ce litige sent le crottin de cheval à plein nez.
Surtout que le développement qu’a entrepris Jean-Michel Lee Shim, sur un terrain de 47 arpents à Petit-Gamin, non loin de Balaclava, dans le Nord de l’île, est impressionnant, colossal, bien que le chantier ne soit pas terminé. Les premiers travaux, selon nos informations, ont débuté en mars de l’année dernière et ils avancent au triple galop.
Le du Champ-de-Mars fait 1 298 mètres – verra le jour. Des employés, plusieurs dizaines, engagés par une dizaine d’entrepreneurs, s’attèlent depuis peu à la réalisation de cet exploit. Un véritable travail de fourmi, minutieusement supervisé en permanence pour ne laisser passer aucune faute, ou défaut plutôt. En système de rotation, les travaux ss’effectuent quasi 24/7, comme s’il y avait une course contre la montre. Ce projet, indique-t-on, crée de l’emploi pour les habitants de Petit-Gamin mais aussi pour plusieurs personnes des villages avoisinants. Divers engins, camions, tractopelles, camions-grues ou encore niveleuses, tournent à plein régime. «Aswar nou met bann foglights pou kapav kontign nou travay.»
Ce sont les écuries qui sont sorties de terre en premier. Une en mars 2021, puis une deuxième en juillet. À ce jour, elles peuvent accueillir jusqu’à 96 chevaux, selon les indications. Est-ce qu’il y en aura d’autres ? Pas pour le moment, dit-on. Les loges seront-elles installées ? On n’en saura pas plus. Il y a également deux autres pistes d’entraînement qui sont opérationnelles et utilisées au quotidien par des entraîneurs. Une de 800 mètres et une autre de 700 mètres...
Le matériau utilisé : le sable. Chose qui avait suscité la polémique l’année dernière, rappelons-le. Plusieurs se demandaient d’où provenaient ces tonnes de sable alors que le sable marin est interdit d’utilisation depuis 2001 dans les projets de construction à Maurice. Encore une fois, on assure que ce n’était pas du sable issu de la plage mais acheté d’une compagnie à Baie-du-Cap, tout en précisant que tout le monde peut s’en procurer. «Depuis peu, la rock dust (NdlR, connu également comme le rock flour ou rock mineral powder) est aussi utilisée. Il a été démontré que ce matériau était idéal sur la piste, pour les chevaux, de par sa texture.» D’ailleurs, hier, une partie de la piste était déjà recouverte de cette ‘poudre de roche’. «Li pa tas dan sabo bann seval. Li boukou pli bon ki disab.»
Malgré cette visite, plusieurs de nos questions sont restées sans réponse. Par exemple, combien coûte un projet d’une telle envergure ? Quels sont les plans futurs de Jean-Michel Lee Shim pour cet endroit ? À qui appartient le terrain ? Combien d’employés exactement y travaillent ? Entre autres… En attendant, si le terrain est complètement clôturé par une bâche verte, l’on note que l’aspect sécurité n’a pas du tout été négligé, avec un gardien à chaque entrée et au bout de chaque porte... Des caméras surveillent les allées et venues. Et nous n’avons pas pu nous approcher des chevaux car le responsable n’était pas sur les lieux lors de notre visite. Contrôle strict, dites-vous ?
Profil
Jean-Michel Lee Shim sans oeillères
Il n’a pas voulu répondre à nos questions. Étant trop occupé par le travail, laisse-t-on comprendre. En attendant, voici ce que l’on sait du personnage, qui entraîne souvent des polémiques dans son sillage…
Il est un crack du monde des affaires, le patron de SMS Pariaz Ltd, société de paris en ligne, mais aussi fondateur des associations Solidarité Maryé Piké et JMLS Cancer Support. Il est aussi propriétaire du journal en ligne Mazavaroo, entre autres. Certains l’appellent Fantomas, pour faire comprendre qu’il conseillerait le Premier ministre dans l’ombre… Chose qu’il a cependant démentie dans son journal, indiquant qu’il ne dépend pas de la politique. N’empêche qu’il est connu pour être un des plus gros bailleurs de fonds du clan MSM. Ceux qui le côtoient parlent «d’un homme bien sous plusieurs angles, mé selman dimounn ena enn limaz negatif dé li. Li pa kas latet li, li gagn kritik toulezour...» En 2021, il a affirmé qu’il avait été victime d’une tentative de meurtre. Allant jusqu’à offrir Rs 5 millions à qui l’aiderait à identifier le coupable, surpris, selon lui, par les caméras de surveillance. Ingénieur formé au pays de sa Majesté, Jean-Michel Lee Shim serait rentré à Maurice dans les années 80. Il n’a cependant pas fait fortune que dans les paris hippiques et footballistiques. Il a lancé plusieurs entreprises avant d’acquérir l’usine à sacs, à Quatre-Bornes. Après avoir lancé une usine de boulons, il a enchaîné avec une manufacture de tôle en aluminium. De 2008 à 2011, il a représenté Football Dataco.
«Dimounn ena enn limaz negatif dé li. Li pa kas latet li, li gagn kritik toulezour...»
Dans le passé, Paul Foo Kune avait saisi le Central Criminal Investigation Department (CCID) pour accuser Jean-Michel Lee Shim, son ami intime et ancien partenaire en affaires, d’avoir graissé la patte aux secrétaires des juges Abdurafeek Hamuth et Asraf Caunhye. Cela, afin qu’un ordre réclamé par la société Sport Data Feed (SDF) contre des maisons spécialisées dans les paris footballistiques lui soit favorable. Aujourd’hui, il est aussi à couteaux tirés avec l’avocat Rama Valayden et son épouse Talisma pour des différends irréconciliables, dont l’affaire Béatrice Kwan Tat. Mais là encore, c’est une autre course d’obstacles…
Publicité
Les plus récents