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Un 1er-Mai sous le signe du recueillement

2 mai 2022, 11:00

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Un 1er-Mai sous le signe du recueillement

Cette année encore, circonstances particulières obligent – pas de rassemblement de plus de 50 personnes – les différents partis politiques ont opté pour des commémorations aux quatre coins du pays. Les statues et cimetières ont été bien fleuris en ce premier jour de mai.

Le gouvernement s’est donné rendez-vous à la Place d’Armes, à Port-Louis, en début de journée. Les membres du Muvman Liberater et du Mouvement socialiste militant se sont recueillis devant la statue de Sookdeo Bissoondoyal. Par la suite, le groupe s’est dirigé vers le cimetière de St-Jean. À noter la présence du vice-Premier ministre, Steven Obeegadoo, et du ministre du Transport, Alan Ganoo. Si le Premier ministre s’est abstenu de tout commentaire lors de ces déplacements, il s’est exprimé sur la page Facebook du parti.

Pravind Jugnauth est confiant de pouvoir relever le pays. Il a d’emblée tenu à rendre hommage à deux piliers du parti, sir Anerood Jugnauth et Karl Offmann. «Les sacrifices et le dévouement de ces deux personnes ont fait qu’elles ont su mener le parti et le pays là où ils se trouvent aujourd’hui. Et les soldats et moi-même observons les mêmes valeurs.»

Par ailleurs, il a déclaré que le parti travaille «dans la discipline, le respect et sans faire de tapage». Le chef du gouvernement est revenu sur deux mesures «historiques» pour le bien-être des travailleurs, nommément le salaire minimum et la portable pension. Il soutient que les travailleurs font partie d’un autre pilier du pays. «Nous remercions tous les soldats pour leur contribution à tous les secteurs du pays. Depuis deux ans, nous traversons des moments difficiles, comme dans les autres pays. Je pense qu’avec le soutien du peuple, nous allons réussir à relever les défis qui se présentent devant nous», a déclaré Pravind Jugnauth.

Plusieurs membres du MMM, dont Paul Bérenger, Ajay Gunness ou encore les élus de la circonscription no 20, se sont recueillis à St-Jean.

Autre parti politique qui a rendu hommage aux tribuns du pays, c’est le Mouvement militant mauricien. Le leader du parti, Paul Bérenger, accompagné d’Ajay Gunness, Rajesh Bhagwan, Karen Foo Kune-Bacha, Franco Quirin, entre autres, s’est présenté devant les tombes des «grands lutteurs». Pour Paul Bérenger, c’est le moment de renouer avec la tradition après deux ans où le Covid-19 a empêché ces hommages. «Le 1er-Mai est le moment de se souvenir du passé, des grands lutteurs, des grands syndicalistes et des grandes victimes du passé. C’est toujours avec beaucoup d’émotions que nous saluons tonton Azor Adelaïde, aussi Emmanuel Anquetil et Guy Rozemont. Nous nous recueillons aussi un petit mo- ment devant sir Gaëtan Duval.» Il a lancé une petite phrase avant de s’en aller. «Lane prosenn nou ava gete kot no’un arive.»

De leur côté, c’est sur la place Guy Rozemont à PortLouis, que les membres du parti travailliste (PTr) se sont rassemblés. Navin Ramgoolam a lancé que l’on a besoin de son parti pour sauver le pays. «L’histoire du PTr et celle du pays est liée. La bataille a commencé par le Dr Maurice Curé, puis Emmanuel Anquetil, Pandit Sahadeo, le Dr Jeetoo, entre autres. Et c’est la raison pour laquelle à chaque fois, on a besoin du PTr pour sauver le pays et l’on se retrouve une nouvelle fois dans cette situation.» L’ancien Premier ministre s’est montré très critique à l’égard du gouvernement. «Les gens s’expriment dans la rue, certains n’arrivent même pas à faire deux repas par jour. Le gouvernement ne s’inquiète pas pour le peuple, il pense déjà qu’il va remporter les prochaines élections. Nous allons voir comment tout cela va finir…»

Le leader du parti souligne que le gouvernement est même devenu «un gouvernement zougader», suivant l’affaire qui oppose le Mauritius Turf Club à la Gambling Regulatory Authority. «Nous avons d’autres soucis en tête avec le problème que pourrait engendrer l’arrêt de la fourniture d’électricité. Selon moi, Maurice n’est plus un ‘sovereign democratic state’. Surtout après le communiqué émis en fin de semaine par l’Attorney General sur le cas du Slovaque. Il a fait comprendre que nous ne l’avons pas extradé mais que c’est la Slovaquie qui est venue prendre son ressortissant et s’en est allée. Cela veut dire que nous ne sommes plus un pays indépendant, est-ce qu’il réalise ce qu’il raconte ? Si ces personnes conseillent un Premier ministre, alors il faut avoir peur…»

Syndicalistes: Pour que le nom des tribuns ne soit pas oublié

Plusieurs se sont donné rendez-vous au cimetière de St-Jean. Parmi eux, le président de la State Employees Federation, Radhakrishna Sadien, et le président de l’Artisans & General Workers’ Union, Lall Dewnath. Ce dernier a tenu à rendre hommage au membre fondateur de son union, Emmanuel Anquetil. «Il a toujours eu une vision très éclairée dans l’avancement du secteur des laboureurs et artisans. Je tiens aussi à avoir une pensée pour Guy Rozemont, qui a poursuivi la lutte déjà débutée par Anquetil. Il est même à l’origine de ce jour férié pour célébrer les travailleurs.»

Les verts fraternels envisagent d’aller en cour pour l’arrêt de la restriction à 50 personnes

Ils ont tenu à faire entendre leur voix devant le Parlement en ce 1er-Mai. Les membres des Verts Fraternels munis de pancartes ont demandé au gouvernement de mettre fin au rassemblement limité à 50 personnes. Le leader du parti, Sylvio Michel, a même déclaré qu’il envisage d’avoir recours à la Cour suprême pour que cette restriction soit enlevée. Toutefois, il dit que maintenir les gestes barrières reste toujours d’actualité.