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L’arc-en-ciel de la vannerie signé Sunita Dhunput

3 mai 2022, 19:51

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L’arc-en-ciel de la vannerie signé Sunita Dhunput

Ses paniers se vendent comme des petits pains. Pourtant, au départ, Sunita Dhunput n’imaginait pas un tel succès. Elle tresse ses paniers et sacs avec la même passion qu’à ses débuts, quand elle n’avait que 13 ans. Comme le bon vin, elle s’est bonifiée et réalise aujourd’hui des paniers multicolores et uniques.

C’est à Floréal, à la rue qui porte son nom de famille, que Sunita Dhunput exerce son art. Son atelier abrite des tresses de toutes les couleurs ou strapping comme elle l’appelle. Un véritable arc-en-ciel pour lequel elle a une passion sans bornes. «Cela fait plus d’une trentaine d’années que je me suis lancée dans la confection de paniers. En fait, tout a commencé par ma tante, qui a initié toutes les filles de la famille.»

Elle raconte qu’à l’époque, les parents pensaient que seuls les garçons étaient capables de faire des études plus poussées que le Certificate of Primary Education. «Les filles devaient apprendre un métier. Du coup, mes sœurs et moi, nous avons commencé à confectionner des tant.» Les premières ont été conçues à Vacoas. «Mais j’ai dû revoir notre technique car au moment du séchage, les tant adoptaient une couleur pas jolie. Et quand elles se mouillaient ou avec l’humidité, elles moisissaient et se cassaient facilement.» Elle a donc privilégié les tresses, qu’elle achète en gros à Port-Louis, en pas moins de 13 couleurs. L’effet a été immédiat. «Nous avons commencé à avoir de grosses commandes. Le point positif est que cette matière est durable. Une tant a une durée de vie de cinq à six ans. Quand on en prend bien soin, elle peut s’étendre jusqu’à une dizaine d’années.»

«Si un jour, je ne me mets pas en action, je sens qu’il me manque quelque chose.»

Cet héritage familial, Sunita Dhunput ne peut s’en passer. «Chaque panier est conçu avec beaucoup d’amour et de patience. J’adore mon travail. Si un jour, je ne me mets pas en action, je sens qu’il me manque quelque chose.» Ainsi, assise à sa table, elle explique son rituel quotidien. «Je dois avant tout connaître la dimension que souhaite le client. Après l’exercice de mesure, je divise la tresse en deux. J’aime jouer avec les couleurs et créer des designs particuliers pour que chaque personne ait son propre style de sac. Ensuite, je commence à natter le fond. Une fois terminé, je m’attaque aux coins, et je fais le montage dépendant de la hauteur. Pour terminer, je dois façonner la tant et travailler le bord.» Un exercice qui peut prendre jusqu’à trois heures pour que le produit puisse exister sous toutes ces couleurs.

L’interdiction d’utiliser des sacs en plastique à usage unique a également boosté son entreprise. «En tout cas, je suis épanouie dans ce que je fais. J’aime mon métier», conclut Sunita Dhunput.