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Production d’électricité: Vers une guerre d’affidavits entre le CEB et Terragen
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Production d’électricité: Vers une guerre d’affidavits entre le CEB et Terragen
La force majeure invoquée par le propriétaire de la centrale thermique de Belle-Vue pour cesser sa production de courant fait disjoncter le CEB. Il a fait parvenir un contre-affidavit à Terragen, lundi. Qui va lui rendre la pareille, demain.
Le bras de fer entre le Central Electricity Board (CEB) et Terragen Ltd ne cesse pas. Le CEB a fait parvenir un contre-affidavit au propriétaire de la centrale thermique de Belle-Vue, lundi après-midi. Bien que le document ne soit pas encore public, en gros, le CEB conteste le cas de force majeure évoqué par Terragen pour suspendre sa production d’électricité afin d’alimenter le pays. Cependant, le propriétaire de la centrale thermique répliquera par un autre document juridique d’ici demain.
Un des principaux arguments de Terragen est la flambée du charbon sur le plan mondial provoquée par la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Après les différents articles parus dans la presse ces quatre derniers jours, le producteur d’électricité donne des précisions sur la situation financière et sa volonté de trouver une solution à ce problème.
«Terragen tient à préciser qu’elle est dans une situation inédite due à l’envolée des cours du charbon en raison de la guerre en Ukraine. Par conséquent, Terragen se trouve dans la situation de vendre son électricité au CEB à un tarif inférieur à son coût de production. Le paradoxe : plutôt que d’être payée pour produire de l’électricité, Terragen paie pour la produire. Elle n’a donc pas eu d’autre option que d’arrêter son activité. Terragen souhaite donc trouver une solution avec les différentes parties prenantes afin de reprendre sa production d’énergie pour le pays», déclare la direction de la centrale thermique dans un communiqué envoyé à l’express.
Par ailleurs, il nous revient que Terragen a envoyé un peu plus d’une demi-douzaine de notices au CEB pour des discussions, tout en lui expliquant qu’elle va droit à la faillite si aucune solution n’est trouvée, mais elle n’a pas eu de réponse. Fin février 2022, le charbon se vendait à 206 dollars américains pour passer à 430 dollars, le 2 mars. Cette hausse, plaide le producteur d’éner- gie, est provoquée par la guerre russo-ukrainienne. D’où le cas de force majeure.
D’autres en ont bénéficié
Toutefois, le ministre de l’Énergie, Joe Lesjongard, a commenté la situation lors de sa conférence de presse, samedi. Un contrat, dit-il, ne peut être changé brutalement pendant sa durée de validité. Il a affirmé que selon ses informations, de 2012 à 2021, Terragen a fait des profits nets de Rs 1,5 milliard.
Cette remarque de Joe Lesjongard a été longuement commentée par des producteurs d’énergie et dans l’entourage de Terragen, ces derniers jours. D’abord, des spécialistes dans le domaine arguent que l’État et les petits planteurs ont profité des divers profits de Terragen.
La State Investment Corporation Ltd et le Sugar Investment Trust sont deux principaux actionnaires de Terragen. Les deux autres actionnaires sont Terragri Ltd et Albioma. D’ailleurs, d’aucuns affirment que Terragen n’a pas réalisé ses profits quand le charbon était vendu à bas prix, mais c’est le CEB qui en a profité quand ce combustible n’était pas cher.
Par ailleurs, dans l’entourage de Terragen, on apprend que cette société demeure disposée à trouver une solution avec le CEB pour les prochaines semaines, d’autant qu’avec le début de la coupe en juin, la centrale thermique se servira de la bagasse pour faire tourner sa turbine jusqu’à décembre. Une solution, dit-on, est nécessaire pour le bien-être de la population.
Fluctuations à Baie-du-Tombeau
<p>La hotline du CEB a eu plusieurs appels en provenance de Baie-du-Tombeau, hier. La puissance de l’électricité a fluctué au cours de la journée. Ordinateurs, ampoules et autres appareils électriques ont eu du mal à fonctionner convenablement. Plusieurs d’entre eux se sont demandé si la situation était liée à l’arrêt de production d’électricité par Terragen, qui fournissait du courant d’une puissance de 71 MW au CEB, soit 17 % de la demande nationale. Finalement, des techniciens du CEB ont expliqué à un des habitants que c’est un oiseau qui a provoqué un court-circuit sur le réseau desservant cette région.</p>
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