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Portrait │ Ehsan Jawaheer: un soldat du feu passionné
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Portrait │ Ehsan Jawaheer: un soldat du feu passionné
Il n’a jamais perdu la flamme, malgré ses 41 ans passés à combattre le feu. Ehsan Jawaheer reste fidèle à son engagement à servir son prochain. Le risque, il l’a côtoyé et il le côtoie toujours au quotidien. Récit de cet homme courageux et dévoué, alors que le monde a célébré les pompiers hier…
Pas un seul jour, Ehsan Jawaheer n’a regretté être devenu pompier. Ce métier où la vie d’autrui passe même avant la sienne. Pourtant, sa carrière a été loin d’être un long fleuve tranquille. Surtout quand il évoque la mort qu’il a vue de près. «J’ai même entrevu le couloir de la mort.» C’était le 12 février 2011, à Terre-Rouge : deux personnes âgées étaient coincées dans leur maison par la montée des eaux. Avec l’intervention des pompiers de Port-Louis, elles ont pu être sauvées.
Toutefois, en essayant de libérer un crochet utilisé pour le sauvetage, Eshan est projeté dans un canal et entraîné loin de ses collègues. «Le courant m’a emporté. Avec mes équipements qui pesaient lourd, cela n’a pas été facile de résister.» Sa planche de salut, il la doit à un poteau auquel il s’est agrippé. Fort de cette expérience, il se dit encore plus déterminé à accomplir son devoir. «Je n’hésiterai jamais à me jeter à l’eau pour porter secours à une personne en difficulté.»
Notre soldat du feu reconnaît toutefois que la donne a évolué ces dernières années. «Le métier a quelque peu changé. Aujourd’hui, le pompier doit faire son métier et prêter mainforte aux autres services essentiels. En cas de flash flood, les pompiers doivent d’être sur le terrain. Nous sommes aussi une unité de rescue. Si une personne est blessée dans un bâtiment au 6e étage, ce sera le rôle du pompier d’aller la récupérer pour l’amener vers les infirmiers sur place. Ou encore si une personne s’est perdue en forêt ou en montagne, nous devons aller à sa recherche.» De nouvelles attributions qui peuvent parfois faire sourciller certains pompiers.
Néanmoins, ce métier continue à attirer les plus jeunes. «Il faut dire que les réseaux sociaux, les séries et les films y ont largement contribué. Nous avons même des échanges avec des petits qui viennent visiter la caserne. Nous leur expliquons notre métier.» Ehsan aurait aimé qu’une unité de communication soit créée, afin qu’après chaque grande intervention, un porte-parole puisse expliquer comment l’exercice s’est déroulé. «Nous faisons face à des critiques et on aurait aimé pouvoir nous expliquer.»
À la caserne de pompiers, Eshan est de garde de 8 heures à 16 heures ou de 16 heures à 8 heures, dépendant du planning. En plus de 40 ans de métier, il se félicite d’avoir embrassé cette carrière. «Quand je regarde mon parcours, je suis satisfait d’avoir aidé autant de personnes. Et aussi, d’avoir sauvé autant de vies…»
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