Il était face à la presse, hier après-midi. Alan Ganoo, ministre du Transport et du Light Rail, a annoncé une révision dans le tarif d’autobus et du métro. Ainsi avec près de 500 000 voyageurs au quotidien, pour éviter les pertes, les licenciements ou encore une perturbation dans les transports en commun, notamment les autobus, le gouvernement étant responsable et sensible a tout fait pour qu’il y ait une hausse raisonnable, a-t-il précisé. 

Ce sera une augmentation de Rs 5 à Rs 10 dépendant du trajet du passager d’autobus. Les nouveaux prix entreront en vigueur dès qu’ils seront «gazetted» ce samedi, a fait comprendre le ministre. 

Aussi, il a martelé que les prix n’ont pas été revus depuis 2013 mais que cela a été inévitable cette année avec l’inflation. Il a soutenu que cependant les opérateurs d’autobus ont bénéficié du soutien financier du gouvernement avec notamment une compensation des travailleurs avec le Bus Company Recovery Account mais ce fonds a diminué drastiquement. 

Pour ce qui est du métro, il faudra débourser entre Rs 35 et Rs 55. Les Rs 55 seront pour le trajet entre Port-Louis et Curepipe. Ce sera Rs 45 pour Port-Louis à Quatre-Bornes ou encore Rs 50 pour Port-Louis à Phoenix. 

Autre information à retenir, les opérateurs de contract car, taxi, contract bus ont jusqu’à décembre 2022 pour l’implementation de leur patente et renouvellement de leur licence.

Tarifs adultes

Tarifs étudiants

Tarifs enfants

Témoignages

Magali Deliot de Planet Kids 

«Il y a beaucoup de citoyens qui ont déjà été affectés par la hausse générale des prix. Maintenant, y ajouter la hausse des prix du ticket de bus ? D’accord, ceux qui prennent le bus pour aller travailler seront remboursés par la compagnie mais il y a pas mal de personnes qui prennent le bus pour se rendre à l’hôpital, pour aller faire des courses ou encore rendre visite à la famille. Comment feront-elles ? Ti dimounn mem ki pou soufer ankor enn fwa.» 

Ritesh Ragudu 

«Cela va être un fardeau pour les personnes à faible revenu et pour la plupart des Mauriciens, même si je comprends parfaitement qu’avec l’augmentation du diesel, c’est assez évident qu’une hausse des prix du transport survienne. Mais la question est de savoir quel sera le prochain produit dont le prix connaîtra une hausse car il devient assez difficile de maintenir ces augmentations tous les jours. Peut-être que le gouvernement doit s’impliquer un peu plus pour soulager la population (par exemple ; réduire la taxe ajoutée sur le prix de l’essence) et aussi pour éviter de dépenser l’argent public dans des projets qui pourraient ne pas être nécessaires car le niveau de dette du pays est assez effrayant d’année en année et récemment nous avons vu l’épisode de la crise économique au Sri Lanka.» 

Lionel Lajoie 
«Je dirais que les décisions sont encore et toujours prises de manière arbitraire du genre «Vandredi pou Dimans». C’est encore une mesure qui vient s’ajouter à une série de mesures qui affectent déjà la vie et le quotidien de pas mal de personnes, surtout celles qui touchent un salaire très faible. Cette augmentation vient s’ajouter à la colère et la frustration du peuple.» 

Naweed Caunhye, étudiant 

«Jusque-là, les jeunes qui voyageaient par le métro payaient un prix assez abordable. Avec l’augmentation, cela va être difficile pour les jeunes qui sortent souvent. Rs 39 à chaque trajet, c’est beaucoup.» 

Yashoda, commerçante à la gare de Rose-Hill 

«Ceux qui voyagent dans le métro, c’est la classe moyenne et la classe ouvrière. Ce sont ces gens-là qui sont le plus pénalisés. Il faut trouver un équilibre. Chaque mois, il y a des prix qui augmentent. Il faut que le salaire minimum augmente lui aussi. Je sais qu’il y a les pour et les contre. Sinon pa pou kapav viv dan sa pei-la.»