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Interview | Akil Bissessur: «Le dicton kreol ‘Laverite pa enn ofans,’ est un concept connu et incontestable en droit»
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Interview | Akil Bissessur: «Le dicton kreol ‘Laverite pa enn ofans,’ est un concept connu et incontestable en droit»
N’est-il pas qu’un ridicule fou furieux ou un avocat narcissique en manque de pub ? C’est l’image que brosse de lui le pouvoir et – il faut bien l’avouer – qu’il se brosse un peu lui-même. Avocat, membre de deux «inns» britanniques (ce qui, dit-il, est exceptionnel), propriétaire de chevaux au Champ-de-Mars jusqu’à l’année dernière, l’avocat arrêté dans la semaine aime le bon vin, la littérature anglaise, passe plusieurs semaines par an à Londres et se rend de temps à temps à Old Trafford. «J’ai les moyens de vivre ma vie tranquillement», répond-il en hochant les épaules. Mais il prend le pari de s’expliquer – enfin ! – calmement.
On est vendredi. Vous avez passé la nuit de mercredi en cellule. C’était comment ?
Il n’y a rien de pire que d’enlever à un homme ou une femme sa liberté. Encore plus si dans l’esprit de cet(te) homme/ femme, il/elle est convaincu(e) qu’il n’a commis aucun délit. Ajoutez-y le fait d’être avocat et d’être convaincu de n’avoir fait que son travail pour identifier un policier qui a tabassé son client.
Attendez. Aux yeux de la police, il y a délit. Vous prenez la photo d’un individu de son profil Facebook, vous l’identifiez comme le policier qui a tabassé votre client, vous le jetez en pâture. Vous vous attendiez à quoi comme réaction des Facebookers ? Si c’était vous, ç’aurait été le grand mélodrame.
Écoutez, il faut avoir une approche légale et pas émotionnelle…
Vous m’étonnez !
(Notre ironie le laisse insensible). Le sentiment de la personne est une chose, et la loi en est une autre. Oui, j’aurais été en colère si ce qui est arrivé au policier Callychurn m’arrivait. Je suis en colère en ce moment parce que ma photo avec le titre «arrêté et détenu» est à la Une de tous les journaux…
De mieux en mieux !...
Vous croyez que je suis en manque de pub ? Je jouis d’une réputation, j’exerce au barreau. J’ai des clients sérieux en Angleterre qui ne devraient sans doute pas apprécier que leur avocat jouisse d’une réputation d’homme arrested, detained, and bailed out. Vous savez, j’ai les moyens d’être égoïste et de vivre tranquillement. J’aurais bien pu ne pas être un avocat-engagé ici. Donc oui, ces titres de journaux me mettent en colère. Mais je dois accepter que no offence has been committed, même si cela me dérange, et même si je jouis toujours de la présomption d’innocence parce que c’est tout simplement la vérité. (Il se lance dans un jeu de rôles) Ai-je été arrêté ? Oui ! Ai-je été détenu ? Oui ! Suis-je arrivé au tribunal comme un accusé ? Oui ! Ça me dérange ces titres avec ma photo partout ? Oui. Mais mon sentiment ne compte pas. Le principe, c’est que c’est vrai ! Et quand c’est vrai, il n’y a pas de délit. Je n’ai aucun recours légal contre votre journal, par exemple, parce que c’est la vérité. Cela s’applique à moi, et à M. Deoraj Callychurn. Les affaires sont jugées sur les faits. Dans mon cas en plus, c’est un appel à témoin que j’ai lancé. Le code d’éthique des avocats m’oblige à «fearlessly represent my client, using all legal means».
«Fearlessly», certes. Mais «using legal – not illegal – means»?
Il n’y a rien d’illégal. J’essayais d’identifier le policier qui a tabassé mon client. Quand des journalistes me refilent la photo du policier après mon appel à témoins, je poursuis mes recherches, je découvre son identité et j’informe – et je remercie – tous ceux qui ont participé à l’appel à témoins.
Justement. Vous publiez sa photo APRÈS l’avoir identifié !
Je suis en train d’informer le public. It’s the truth. There can be no prejudice when it’s the truth. That’s a basic principle in law. Maurice est bien familier de ce concept. Selon un célèbre dicton kreol, «laverite pa enn ofans». En fait c’est dans le droit. Sur une vidéo, un policier ressemblant à M. Kallychurn tabasse mon client Darren Activiste au moment de l’embarquer dans le fourgon de police. C’est un fait! Je lance un appel à témoins. Le policier Callychurn s’identifie ; c’est un deuxième fait! Il le fait, n’est-ce pas, en allant porter plainte ? Donc, what the fuss?
Mais l’utilisation de sa photo alors ?
C’est une photo publique de son profil. He rendered it public, pas moi. C’est dans les terms and conditions de Facebook. Mon profil, ma timeline, et/ou tous les éléments qui s’y trouvent sont considérés du domaine public, si je l’ai rendered public et que je n’ai donc pas restreint l’accès à cette photo. Je n’ai pas breach his privacy. Si sa photo de profil était restricted à ses «amis» sur Facebook, et/ que les faits que je lui reproche étaient faux, je lui aurais causé préjudice. But there can be no prejudice when it’s the truth. A basic principle in law. You can feel prejudiced. But your feeling of prejudice doesn’t automatically entail an offence from my part. Je ne suis pas en train de déblatérer. Il y a une jurisprudence pour cela. En l’occurrence, le jugement Seegum vs l’État stipule clairement que toute la partie parlant d’annoyance est anticonstitutionnelle. Dois-je, M. le journaliste, vous rappeler que la jurisprudence, c’est la loi ?
Non.
Voilà pourquoi je n’ai cure de ce que disent les chatwa sur Facebook. C’est un petit groupe de vraies personnes physiques, de vrais pyromanes qui faussent le débat, mais aussi beaucoup de faux profils qui jouent les mêmes rôles. Ce sont eux les grands acteurs de mélodrame. Les juges de ce pays se sont déjà prononcés sur ça.
Mais au fond, vous vous attendiez à quoi en publiant la photo du policier? Que les Facebookers lui offrent un bouquet de fleurs «ek anbrass li dé koté lazou» ?
Je ne suis pas responsable des commentaires. Ma seule priorité c’était et c’est l’identité d’un gars qui a tabassé mon client dans une vidéo.
Vous ne pensez pas souffrir d’un déficit de crédibilité ? Vous parlez beaucoup. Vous dites beaucoup de choses sur Facebook. Le mot «pinokio», je ne sais combien de fois on le trouve sur votre mur. Vous dégainez vite, vous appuyez sur la gâchette comme un malade. Et vous avez toutes ces affaires contre vous.
L’affaire de la plainte de Sherry Singh a été struck out. Je suis en liberté conditionnelle dans une autre affaire parce qu’un voice message que j’ai envoyé à des amis restreints sur un groupe WhatsApp sur une information que j’avais de sources sérieuses a été publié. Je vais gagner cette affaire parce que d’après la loi de l’ICTA, c’est celui qui publish qui commet le délit. Ce n’était pas moi et la police a déjà dit au tribunal qu’elle n’a aucune preuve que j’ai publish. Je vous renvoie à ma précédente réponse. J’aurais très bien pu me passer de tout cela. Je vis aisément. Avant 2020, je passais 150 jours par an à Londres. Parmi mes clients là-bas, il y a des banques. J’ai de gros clients également à Maurice. Je suis considéré comme un expert en divorce matters pour ceux qui divorcent en Angleterre et ont des biens à Maurice. Mais je défends aussi Darren pro bono. Je viens d’une famille aisée, j’ai eu une bonne éducation, j’ai fréquenté le Collège Royal de Curepipe. J’ai étudié dans quatre universités en Angleterre et prêté serment deux fois – à Lincoln’s Inn et Inner Temple – je pense être le seul avocat à Maurice à être membre des deux bar- reaux – je suis trésorier de l’Inner Temple Association de Maurice et j’accueille d’éminents benchers du ce barreau à Maurice…
(On l’interrompt.) «You would have lived a boring life», si vous n’étiez pas tout le temps en train de défier les policiers, Sherry Singh, Harvesh Seegoolam, Pravind Jugnauth et toute sa bande ?
J’aurais été en train de faire une injustice à moi-même, à toute l’éducation que j’ai reçue et à mes valeurs si je passais tout ce que je dénonce sous silence. Zot pé gat sa pei la ! Je disais depuis 2015 dans le sillage du démantèlement de la BAI qu’on se dirigeait vers une dictature. Certains au PTr disaient même «Akil exagère».
C’est votre réputation. Un exagérateur.
Que s’est-il passé ? Aujourd’hui, avec tout ce que vous voyez ? J’ai raison ou pas ? Quand ils ont voulu arrêter le DPP en essayant de désobéir à un ordre de Habeas Corpus, comme ils viennent de le faire avec moi ; je disais à cette époque que s’ils ne sont pas en train de se plier à l’ordre d’un juge ; s’ils sont en train de bloquer la voiture de Hervé Duval pour empêcher qu’il ne conduise son client, qui n’est autre que le DPP, devant un juge, c’est la dictature. Parce que j’ai vécu de longues années en Angleterre où j’ai vu la police assurer la protection de manifestants pour la protection des rats de laboratoire,devant un hôtel où se tenait une conférence de sociétés cosmétiques ! Vous vous rendez compte ? Devant le parlement britannique, il y a en permanence des militants avec des pancartes. Pa bizin permision komiser de polis pou dir ki ou pa dakor ar kitsoz. À Maurice vous finissez sous la section sédition. Puisque cette interview prend une tournure très juridique, permettez que je vous parle du cas d’un de mes clients.
Si c’est bref, je vous en prie.
Vous savez qui est-ce que je défends à Maurice ? Rigg Singh Needroo a loué mes services et l’affaire sera appelée très bientôt.
C’est qui cet illustre inconnu?
Vous ne savez pas. Je vous raconte. La page Facebook de l’express, comme beaucoup de médias en ligne, avait partagé l’article où Pravind Jugnauth déclare publiquement, «Mwa mo ena enn sel madam», voulant s’opposer à un adversaire politique sans doute. Eh bien, Rig Needroo, commente sur le post de l’express : «Méto madam ena enn ta mari.» Kobita Jugnauth porte plainte et M. Needroo retient mes services.
Je suis estomaqué. C’est sous la ceinture, c’est insultant, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire. C’est diffamatoire ! C’est illégal.
Sous la ceinture, peut-être, harsh peut-être, mais attendez. C’est à la cour de décider si c’est illégal ou pas.
Vous me faites peur. Vous n’allez pas…
(Il nous interrompt.) Eh bien je vais appeler des témoins à la barre.
(On l’interrompt). Vous n’avez pas l’intention de prouver que ce n’est pas diffamatoire, j’espère !
La seule façon de faire condamner mon client, c’est de faire témoigner the complainant. C’est l’épouse du Premier ministre. Elle viendra à la barre. Mais je vais aussi summon d’autres témoins de la gent masculine.
Voilà pourquoi les gens ne vous prennent pas au sérieux !
Mais c’est très sérieux. Il y a un homme qui fait face à un procès sur une plainte de l’épouse du Premier ministre. Il a retenu mes services que je lui offre très sérieusement. My duty is to fearlessly represent this client. Parce que c’est Kobita Jugnauth, je faillis à mon devoir ? Je peux ne pas être moralement d’accord avec mon client…
Kobita Jugnauth a porté plainte contre un de mes clients qui a écrit sur Facebook qu’elle a « enn ta mari ». Je dois appeler Mme Jugnauth à la barre pour le défendre. C’est mon devoir.
On l’interrompt. La justice, ce ne sont pas des raccourcis pour faire innocenter des coupables, non ? La justice, ce n’est pas de «bring the Prime minister’ spouse into disrepute»!
The spouse of the Prime minister made a complaint against my client. Si je n’interroge pas la complainant and witness number 2, le Bar Council peut me disbar. Je peux perdre ma robe. Le point, ce n’est pas de prouver que Kobita Jugnauth éna enn ta mari, mais de trouver des failles dans le fond et la forme de l’argumentaire de la poursuite. That’s my job ! Un avocat peut être disbarred s’il refuse de prêter ses services à un violeur d’enfant. Je vous parle du crime le plus atroce, le plus dégoûtant, le plus révoltant. S’il avoue le crime à son avocat, et que disregarding the lawyer’s advice de plaider coupable, il plaide non-coupable, je dois obéir à ses instructions. C’est la police qui doit faire condamner l’accusé en démontrant au tribunal beyond reasonable doubt qu’il est coupable. Notre devoir est de démontrer que les preuves de la police ne tiennent pas la route.
Après avoir évoqué l’affaire Police vs Needroo, vous n’avez pas peur que les gens se disent que «sa piti la enn fou!»
Non. Je sors tous les jours acheter mon pain, je vais déposer du pain chez mes parents; en route, dan laboutik, ce ne sont pas les réactions que je récolte. Sur Facebook, neuf personnes sur 10 adhèrent à mes positions. Certaines personnes peuvent genuinely ne pas être d’accord avec moi. Sinon j’aurais été Dieu. Et puis n’occultez pas le fait que beaucoup de chatwa font des efforts pour me décrire comme un fou furieux. Je n’en ai cure. I am focused. I am committed to my mission.
Les policiers, ils vous ont bien traité au moins ?
Physiquement oui. Ils ne m’ont pas touché, pas menotté. Je n’ai pas vécu ce qu’a vécu mon client Darren. J’ai été respectueusement stripped search avant l’incarcération, car c’est la procédure. Mais attention, le CCID sait être malicieux. À l’approche de 14 h 30, mes avocats disent à l’enquêteur en chef que la caisse du tribunal va bientôt fermer, et que s’ils veulent m’inculper, ils doivent me faire comparaître pour que j’ai une chance d’obtenir une liberté sous caution. Il ne répond pas. À ce moment-là, j’ai la confirmation que le tip reçu de quelqu’un du CCID cinq jours avant va se matérialiser.
En Angleterre, la police protège les manifestants. Ici on vous accuse de sédition.
Comment ça ? Quel «tip» ?
Le jour où je conduis Daren au CCID (en fin de semaine dernière) pour qu’il porte plainte pour brutalité policière contre le policier Callychurn, un policier que je connais m’aborde en privé en me dit: «Sir, mo pé fini dir ou. Zot pou ferm ou, zot pou detain ou.» Donc j’étais mentalement préparé quand les policiers sont venus chez moi mercredi matin. J’avais déjà prévenu mon père que je ne rentrerai pas chez moi le soir. À 14 h 00, c’était clair.
Entre-temps, j’ai demandé à l’avouée Ayesha Jeewa de formuler une demande de Habeas Corpus auprès d’un juge. Je ne lui ai parlé que brièvement, il lui fallait d’autres détails pour terminer le draft de l’affidavit, me le faire jurer, etc. Elle tente de venir me rencontrer au CCID. Elle est accompagnée de mon frère. Une Detective Inspector hausse le ton avec mon avouée et lui dit: «To pa avoka twa, to enn avoué. Ena deza 4-5 avoka avek li.» Elle revient quelques heures plus tard avec la demande prête et fixée devant le juge pour le lendemain matin. Elle n’a besoin que de mes instructions pour faire servirle document à la police. Et on l’empêche de me voir. On la repousse.
Malgré tout ce déclin qui a commencé ou s’est plutôt accéléré en 2015, malgré tous vos dires, Pravind Jugnauth a gagné en 2019. Avez-vous du mal à accepter cette idée et à vous résigner ?
Absolument pas. Je n’aurais eu aucun problème. Il faut reconnaître qu’en 2014, après les élections, personne ne contestait le ralliement populaire autour de Lepep. C’était une évidence. Mais en 2019, c’était diamétralement différent. Des bulletins dans la nature, le T-Square, soupçons par-ci, par-là.
Attendez. Vous ne pouvez pas écarter les jugements de la Cour suprême – que vous dites respecter profondément – sur les pétitions électorales. Presque toutes à l’eau!
Up to now. Toutes les pétitions n’ont pas encore été entendues et judged. Allez, admettons que les élections de 2019 furent gagnées de manière free and fair ; oublions toutes les controverses…
A ceux qui disent que les pauvres n’ont à s’en prendre qu’à eux mêmes, bé Bissoon Mungroo inn al lekol li ?
Vous arrêtez d’écrire sur Facebook ?
(Il fait semblant de ne pas nous entendre). Allez admettons cela, d’accord ? 63 % des votants ont voté contre ce gouvernement. The writing is there. Mais le vote a été divisé avec l’existence de trois blocs politiques. Mais suivons votre ligne de pensée. Li gagn eleksyon. Bliye si pa eleksyon fose si paki. Nou dir li gagne. Eski alors li gayn drwa al aret tou dimounn ki koz kont li ek ki ena enn lopinion kontrer à so lopinion? Eski bizin aret tou dimounn ki pensé, apré tou bann skandal ki finn éna, ki éna bann voler dan ladministrasyon pei ? Je vous ai résumé le cas Daren Activiste.
Justement, ce client-là n’est pas juste un petit arriviste au sang chaud, qui veut jouer au héros en se la jouant commando, alors qu’il traîne lui-même de nombreux previous (NdlR: capture d’écran des condamnations de Daren Activiste pour vols a circulé.)
Daren est un exemple à suivre. Enfant, il a grandi dans des foster homes. Je ne sais pas ce que je serais advenu, à sa place. Il faut saluer sa résilience. Ces délits qu’il a commis étaient des juvenile crimes. Il n’avait pas 18 ans. La justice est aussi faite pour ça. Pour réhabiliter, remettre sur le droit chemin, et Darren en est la preuve. Ce n’est pas un arriviste-opportuniste. Il n’y a rien de plus glorieux que de reconnaître ses fautes et d’avancer. Nous avons vu son criminal record go public, et cela est illégal.
Tout ce qui vous arrange est légal, ce qui est contre vous illégal.
Non. Cette manière de tout simplifier insulte l’intelligence. Cette capture d’écran est confidentielle. Certains policiers n’ont pas accès à ces données. Maintenant vous me dites qu’elles sont sur la place publique ? Si comme la photo du policier Callychurn, cette capture d’écran était publique, je n’aurais eu aucun problème.
Passons à l’affaire PIO-Varma. Je devine que vous direz que vous êtes révolté.
Blessé. C’est le mot exact. Quand des policiers d’un pays où devrait régner l’état de droit, ne respectent pas l’ordre d’un juge, qui poussent un avocat à terre alors qu’il essaie de faire respecter cet ordre. Sérieusement, que voulez-vous que je vous dise ?
Les chatwas peuvent me décrire comme un fou furieux, mais je me bats avec conviction et intelligence.
C’est le «karma» ?
Ah oui…
Mais attendez je n’ai pas fini. C’est le karma pour Yatin Varma ? Lui qui avait une tendance un peu propouvoir ces temps-ci, celui-là même qui a rappelé les «Avengers» à l’ordre…
Yatin est un ami. Il est mon avocat et il était au tribunal avec moi jeudi. Il a révisé ma demande d’Habeas Corpus. Qui a assisté Yatin Varma dans sa plainte au poste de Sodnac? Ce sont ces même avocats. Je suis sûr qu’au fond de lui, Yatin Varma réalise que ce sont les Avengers, et ces mêmes avocats engagés qui sont venus le soutenir.
Avant de vous interviewer, j’ai discuté avec un «Senior Counsel» qui m’a dit que «the Avenger-type lawyer is bringing the profession into dirsepute» parce qu’il est exerce dans la rue au lieu du prétoire.
Je respecte le point de vue de ce Senior Counsel qui a eu le courage de say things. Je respecte l’opinion de tous mes confrères. Et il a droit à son opinion et à son expression. Moi je suis entièrement d’accord qu’il y ait un groupe d’avocats qui mènent une cause aussi noble que le respect de notre constitution, de nos juges et des droits des citoyens.
Même si parmi ce groupe d’avocats il y a celui que vous appeliez le «pathological liar» ?
J’ai beaucoup de différends avec Roshi Bhadain. Il a déjà consigné des dépositions contre moi. J’en ai consigné contre lui. Les esprits se sont échauffés entre nos agents respectifs lors de partielle au n°18. Mais par la suite, quand je le vois mener le même combat que moi – sans que the enemy of your enemy becomes your friend – je ne peux qu’exprimer mon accord avec ses actions. Sans lui, sans Rama Valayden, sans l’appel à témoins, kinn fer dan lari – pour répondre à votre ami Senior Counsel – Kistnen aurait été un suicide, si on s’était fié à la police ! Aujourd’hui grâce à eux, le meurtre est établi.
La marche de vendredi prochain, même s’il n’y avait pas les restrictions sanitaires la limitant à 50 participants, je suis sûr que vous n’auriez pas trouvé 150 avocats dans la rue. Pourtant, 900 avocats sont listés sur le site du Bar Council.
On ne peut pas savoir. Environ 200 avocats travaillent au SLO, au bureau du DPP, au bureau de l’Attorney General, et auprès d’autres institutions publiques. Ils ne peuvent pas participer parce qu’ils sont fonctionnaires. On sait comment ça se passe. Ajoutez-y les avocats d’affaires occupés avec leurs clients dans l’offshore et moins extrovertis que nous, qui s’expriment moins et ne traitent pas le même genre de cas que nous. Ils ne viendront sans doute pas. Mais attention. Ça ne veut pas dire qu’ils ne voient pas et sont contre la décadence et le glissement vers la dictature. C’est juste qu’ils n’ont pas le privilège de pouvoir exprimer leur fearlesness. Ensuite il y a un petit groupe d’avocats et d’avoués qui bénéficient du système, les chatwa de la profession. 150 avocats qui marchent entre la Cour Suprême et les Casernes, je trouve cela une belle pression que l’on exercerait sur le gouvernement et sa police. Mais la marche a été limitée à 50 personnes.
Donc on retrouvera les mêmes avocats qui «pe fer avoka lor simé» !
Bé kan pé bat mo kliyan lor simé ki mo bizin fer ? Asiz dan klimatizér dans mo chambers ? Dimounn dir mo pa pér! Je ne fais pas d’efforts pour ne pas avoir peur. C’est juste que je n’ai pas peur. Je voulais être effrayé avant d’entrer dans ma cellule. Ça m’aurait calmé. Mais je n’ai pas eu ce feeling. Que voulez-vous ? Dan mwa pena lapér. Vous savez qu’en Angleterre, le 11 avril, 2 500 avocats, avec leur perruque et leur robe, ont manifesté dans le centre de Londres parce que le gouvernement était en train de réduire le honoraires pour les cas commis d’office ? 2 500 ! Et le gouvernement a dû reculer. Moris enn avoka ki ena enn lord lakour pé gagn baté ek bizin kalkilé si pou fer lamars ?
Quand quelqu’un écrit sur Facebook aux manifestants de Camp-Levieux «ti avoy twa lekol pou to pa travay gramatin manz tanto»…
Mais non. The system is failing the people. Bissoon Mungroo inn al lekol li ? Il détient une criminal conviction quand il était à la Meat Authority. Il a faussé un chèque. Trouvé coupable ! Condamné à la prison, il fait appel à la Cour suprême. Perdi! Il fait appel au Privy Council. Perdi! Au même moment, sir Anerood Jugnauth introduit le service communautaire. Tann mwa bien. Al verifie. Enn avoka kinn étidié bann zizman ki pé dir ou sala. Bissoon Mungroo parmi bann prémiyé ki la penn in komué en servis kominoter. Donc épargnez-moi les arguments des chatwa.
Vous assumez l’exactitude de ces faits ?
J’assume.
Questionnaire rapide. L’Espoir ou le PTr pour diriger le pays et réparer les dégâts causés par le MSM?
L’ESPOIR ET le PTR.
Ou?
Ma réponse c’est «et».
Qu’est-ce qui vous procure le plus grand plaisir ? Sortir du CCID, parler aux micros de toute la presse d’un client aux droits bafoués par la police, ou crier le nom de votre cheval qui franchit le but en vainqueur ?
Ce n’est pas comparable. Mais lutter, fouiller, rechercher, plaider et obtenir justice est une satisfaction incomparable.
Quel est la plus grosse somme que vous ayez misé au Champ-de-Mars ?
Rs 10 000. Sur Olympic Bolt, mon cheval, qui a gagné.
La vie sans Facebook vous démange ? (NdlR: il lui est interdit pour le moment de publier sur les réseaux). Vous cliquez toujours sur l’application?
Oui, pour voir. Non, ça ne me démange pas.
Un verre de vin avec Roshi Bhadain?
On a un bu un whisky ensemble à l’anniversaire de notre confrère Rouben Mooroongapillay.
Pas de courses hippiques encore. La faute à qui ?
Un peu au MTC qui n’a pas vu ça venir. Mais surtout à la GRA et au gouvernement. Il sont en train de violer 210 ans d’histoire. Et Lee Shim en sort gagnant.
Mais arrêtez. Il n’a officiellement rien à voir avec SMS Pariaz. Son nom n’apparaît nulle part…
Si vous le dites. Mais certaines vérités ne nécessitent aucune rocket science.
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