Le mouvement social En Avant Moris a tenu une conférence de presse à l’hôtel Saint-Georges à Port-Louis hier pour présenter des solutions et propositions pour le pays et la région de Beau-Bassin/Rose-Hill. C’est la première fois que le mouvement s’adresse à la presse après les récents événements qui ont secoué l’île.

Patrick Belcourt, le leader, a rappelé la naissance de ce mouvement citoyen qui a pris forme après un constat accablant de la déception des citoyens face au gouvernement et aux partis politiques traditionnels qui «ont failli à leur devoir».

«Si les gens viennent vers nous, c’est que personne ne les a écoutés quand ils ont frappé aux différentes portes», a dit d’emblée Patrick Belcourt. Commentant l’actualité politique et du pays en général, le leader d’En Avant Moris a fait état d’un recul de la démocratie et a fait ressortir que le renvoi des élections municipales est extrêmement grave. Il a fait un parallèle avec d’autres pays tels que la France qui a récemment tenu l’élection présidentielle et cela malgré les restrictions sanitaires. Patrick Belcourt a aussi commenté les récentes manifestations de colère dans différentes régions de l’île en se disant déçu des propos du ministre Alan Ganoo qui avait déclaré que ces manifestations n’avaient regroupé qu’une minorité de personnes. «Il y a différentes ambassades à Maurice. Le renvoi des élections et les manifestations donnent un mauvais signal aux investisseurs étrangers», a expliqué Patrick Belcourt. En Avant Moris, dit-il, représente les «vraies valeurs militantistes» pour le bien être de la population. «On ne peut minimiser l’impact des marches pacifiques organisées par Bruneau Laurette ou les combats menés par Rama Valayden. Cependant, il faut comprendre que la politique n’est pas réservée qu’aux partis politiques ou des «roder boute». Il y a de la place pour tous.»

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Les autres membres du mouvement social ont aussi pris la parole. Ziad Peerbux a évoqué la situation compliquée des mères célibataires qui font face à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et des carburants. Il a aussi mis l’accent sur le manque de soutien de l’Etat et propose des mesures comme des allocations spéciales ou des vouchers pour l’achat de lait, la distribution de food packs, de couches pour les nourris- sons, un système de micro-crédit afin que les femmes célibataires puissent se prendre en main. «Nous proposons un suivi psychologique pour les mamans et les enfants afin qu’ils ne tombent pas dans le fléau de la drogue et nous proposons une distribution gratuite de serviettes menstruelles.»

La vice-présidente du mouvement, Aruna Pulton, a affirmé que l’avenir des jeunes reste une véritable préoccupation. «On a besoin d’un système inclusif pour qu’on cesse de créer une génération vulnérable où les jeunes sont victimes de drogue ou de grossesses précoces», a-t-elle affirmé. Le soutien de l’État envers les ONG a aussi été réclamé.