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Drain Infrastructure Construction Ltd: le premier contrat pour Rs 79 millions alloué sans transparence
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Drain Infrastructure Construction Ltd: le premier contrat pour Rs 79 millions alloué sans transparence
Quand Drain Infrastructure Construction Ltd, compagnie d’État, a bénéficié d’un apport de Rs 10,4 milliards dans le Budget de 2021 pour la construction de drains, l’opposition, surtout Osman Mahomed, avait exprimé des doutes, notamment quant au manque de transparence éventuel dans l’allocation des contrats.
L’utilité des drains est de plus en plus remise en question, notamment par le leader de l’opposition et les écologistes, surtout après les récentes inondations. Ces catastrophes semblent cependant être un bon prétexte pour faire du business et construire encore plus de drains, sur l’insistance non seulement de députés de la majorité mais aussi de certains dans l’opposition. Les Rs 10, 4 milliards accordées à Drain Infrastructure Construction Ltd (DICL) aggraveront davantage les finances publiques.
Mais c’est surtout le risque de corruption et de travail de mauvaise qualité et inutile qui préoccupe des députés comme Osman Mahomed. Le Travailliste avait demandé au ministre Bobby Hurreeram, le 9 novembre 2021, au Parlement, si les contrats qui seront alloués par DICL passeront par le Public Procurement Office (PPO). Le ministre avait botté en touche : «It would therefore be premature for me to comment on the manner in which the company will operate or will allocate contracts… en temps et lieu on va répondre…» Le ministre n’a jamais répondu et DCIL a déjà commencé à opérer.
Ping-pong
Ainsi, un contrat, pour un montant – provisoire ? – de Rs 79 millions pour la construction de drains à La Flora a été alloué à Super Building Company Ltd – gérée par un certain Narain Jungum. Y a-t-il eu appel d’offres ? avons-nous demandé à Hurrydeo Bholah, Officer-in-Charge de DICL, et mari de Pratibah Bholah, l’ex-Travailliste, auparavant MSM, qui vient de retourner au parti soleil. «Je ne peux rien vous dire à ce propos», nous répond-il, péremptoire. «Il faut vous adresser à la Land Drainage Authority (LDA), qui est l’institution chapeautant DICL.»
Nous avons donc contacté Nuvin Khedah, le directeur de l’autorité en question. «Adressez-vous à l’Officer-in-Charge de la DICL, parce que je ne peux pas vous donner ces détails.» Pouvez-vous nous dire, avonsnous insisté, si l’allocation de contrats en général par DICL doit passer par des appels d’offres ? «Pour cela aussi, il faut vous tourner vers DICL…»
Retour donc à DICL. Un responsable nous explique : «Oui, on est passé par des appels d’offres, en toute transparence.» Et peut-on, demandons-nous, avoir la liste des soumissionnaires, justement pour la transparence ? Hésitations, puis : «Euh, ce sont des informations confidentielles…» Est-ce que «l’appel d’offres» a été annoncé publiquement ? «Oui, oui. Voyez le site du Governement Information Service.» Nous n’en avons pas vu, lui faisons-nous remarquer. «Ah, je me souviens maintenant, bredouille notre interlocuteur, c’était un Restricted Bidding.» Transparence…
Prochain festival ?
Avec l’octroi de ce premier contrat de Rs 79 millions à Super Builders Co Ltd, on se demande si les Rs 10,4 milliards prévues seront toutes ainsi dépensées, commente Osman Mahomed. «Quid du degré de préparation des ‘designs’ de ces drains ?» se demande-t-il encore. «Selon mes informations, la conception n’était pas complète au moment du site visit par les soumissionnaires sélectionnés.»
Pour le député rouge, qui parle en tant qu’ingénieur civil, DICL a été créée comme une compagnie privée juste pour échapper au contrôle du PPO, du bureau de l’Audit et éventuellement du Parlement. Même si le financement provient de fonds public. «Un autre festival de contrats de Rs 10,4 milliards en perspective ?» se demande-t-il.
Il continue. «DICL est enregistrée comme Builder and Contractor au Registrar of Companies. Cependant, force est de constater qu’elle ne fera que soustraiter ses contrats et qu’elle n’est pas enregistrée auprès du régulateur, le Construction Industry Development Board (CIDB).»
Astuce trouvée par nos gouvernants, nous dit un avocat spécialisé, pour contourner leurs propres lois. Et on trouve drôle que le citoyen fasse preuve d’inventivité pour échapper aux lois ! L’exemple vient d’en haut.»
De plus, un banquier trouve aberrant que la somme consacrée aux drains soit presque égale à celle du projet de construction de 12 000 logements sociaux.
S’il est vrai que ce premier contrat de Rs 79 millions a été octroyé par Restricted Bidding, c’est-à-dire par invitation à un nombre restreint d’entrepreneurs, Osman Mahomed s’interroge : «Combien de contracteurs ont eu cette chance et sur quels critères ont-ils été présélectionnés ? Quelle est leur identité ?» Il explique : «Avec un nombre limité de soumissionnaires, on risque d’exclure de meilleurs offrants. Et une entente pour se partager les contrats entre trois ou quatre contracteurs triés sur le volet est plus aisée. Dire que le directeur du PPO vient de nous donner une leçon à ce propos !»
Le député ingénieur se réfère à Hirendranath Rambhojun, que l’on a vu vendre- di au JT de la MBC disserter longuement sur la nécessité de transparence dans les marchés publics et comment prévenir les «Contract Riggings», ou entente délictueuse, entre soumissionnaires. Après sa prestation télévisuelle, Hirendranath Rambhojun est resté injoignable. Nous voulions telle- ment recueillir ses impressions sur la façon dont DICL alloue ses contrats…
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