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Hippisme: la MTCSL en très fâcheuse posture

10 mai 2022, 10:29

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Hippisme: la MTCSL en très fâcheuse posture

Mauritius Turf Club Sports And Leisure Ltd se retrouve toujours sans hippodrome. La juge Aruna Devi Narain a décidé hier après-midi, dans son verdict, de ne pas émettre l’ordre intérimaire réclamé par le MTC. Suivant cette décision, le sort de quelque 350 employés est incertain.

La cour ayant rendu un verdict défavorable au Mauritius Turf Club (MTC) en refusant de lui accorder un ordre intérimaire, la Mauritius Turf Club Sports And Leisure Ltd (MTCSL) se retrouve plus que jamais en très fâcheuse posture. Voire dans une situation mettant en péril sa survie et le sort de quelque 350 employés.

La MTCSL, déjà en proie à des grosses difficultés financières, est, en effet, au bord du gouffre et l’expression n’est pas forte. Certains observateurs se demandent même comment elle pourra maintenir le navire à flot pour le mois de mai.

Avec ce jugement, la MTCSL se trouve toujours sans hippodrome et ne peut donc pas avoir une licence de racing organiser. Deux conditions qui affaiblissent, pour ne pas dire rendent impossible, toute demande de prêt auprès des institutions bancaires. Résultat des courses : pas de compétition de sitôt et pas de sou dans les caisses pour honorer les salaires des employés.

Si dans les couloirs de la MTCSL on fondait beaucoup d’espoir sur l’obtention d’un ordre intérimaire pour pouvoir utiliser l’hippodrome du Champ-de-Mars – après s’être vu retirer l’hippodrome «d’une manière brutale» –, reste que le verdict de la juge Aruna Devi Narain a eu l’effet d’une douche froide. Alors qu’on évoquait même un premier départ fin mai, avec le jugement rendu hier après-midi, il se pourrait qu’on doive patienter encore longtemps pour les premiers coups de clairons à l’hippodrome.

«L’heure est grave»

Contacté peu après l’énoncé du verdict, le président du MTC, Jean Michel Giraud, a été d’emblée catégorique : «L’heure est grave», a-t-il déclaré. Le président devait toutefois laisser entendre qu’il n’a pas encore eu une réunion avec ses hommes de loi après le verdict et qu’il ne peut de ce fait pas se prononcer sur la marche à suivre pour la MTCSL. «Je note tout de même qu’il y a des points positifs dans le jugement», souligne-t-il.

Pour l’ancien chairman de la MTCSL, Denis Doger de Spéville, la situation actuelle n’est que le résultat d’un problème d’ego : «Je dois dire que s’il n’y avait pas eu un problème d’ego à certains niveaux, on aurait pu commencer à courir.»

Interrogé, l’entraîneur Patrick Merven, président de l’association des entraîneurs, dit respecter le verdict de la juge. «La cour a rendu un jugement et on se doit de le respecter. De ce que j’ai pu comprendre, c’est le ministère du Logement et des terres qui a la responsabilité du Champ-de-Mars. La question est : à qui le ministère permettra d’utiliser l’hippodrome ? En ce qui me concerne, je suis d’avis qu’à ce stade, seule la MTCSL est apte à organiser les courses dans les plus brefs délais», a-t-il déclaré.

Joint au téléphone, Me Raouf Gulbul, qui défendait les intérêts de la municipalité de Port-Louis dans cette affaire, se dit pour sa part satisfait du jugement de la juge Aruna Devi Narain. Un verdict qu’il juge explicite. «Pour moi, le jugement rendu par la juge est clair. Le point de droit que j’ai soulevé est qu’il n’y avait pas de ‘live issue’. Cela parce que la conces- sion qu’il y avait avec la municipalité avait été ‘terminated’ et le terrain restitué à l’État», a-t-il expliqué.

Quels sont désormais les recours du MTC ? Le club bicentenaire peut, primo, faire appel du jugement rendu par la juge Aruna Devi Narain et espérer que le verdict émis par cette dernière soit renversé. Mais quelles sont les chances de succès et le temps qu’il faudra patienter pour que l’affaire soit entendue ? C’est la question qui reste posée. Secundo, la MTCSL peut ne pas faire appel du jugement et négocier avec le ministère du Logement et des terres pour l’utilisation de la piste du Champ-de-Mars. Dans lequel cas, on pourrait alors démarrer la saison.

La MTCSL a aussi la possibilité de faire appel du jugement rendu par Aruna Devi Narain et d’ouvrir les négociations en même temps. Elle peut toujours ne pas donner suite à l’appel ultérieurement, fait remarquer un professionnel du droit. Quoi qu’il en soit, le MTC, après plus de 200 ans d’histoire, se retrouve dans une situation inédite où il ne sait même pas de quoi sera fait demain.

Dans un communiqué émis hier soir, le MTC a souligné les points qu’il a retenus du jugement. Mais sur une note plus optimiste, il a conclu : «In the circumstances, the MTC and its subsidiary MTCSL look forward to being able to organize races at the Champ de Mars for the racing season 2022.»

 

Les salaires des palefreniers passent sous la responsabilité des entraîneurs ?

<p>Selon des renseignements qui nous sont parvenus à l&rsquo;heure où nous nous mettions sous presse, la direction de la MTCSL aurait informé les entraîneurs à travers leur président, Patrick Merven, de la décision du &laquo;<em>board&raquo; </em>de la MTCSL de ne plus subventionner les salaires des palefreniers. La situation financière des plus précaires de la compagnie subsidiaire du MTC aurait mené à cette décision.</p>