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Coût de la vie: retour en force du «karné rasion»
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Coût de la vie: retour en force du «karné rasion»
Le panier de la ménagère coûte plus cher et il faut donc débourser plus pour faire ses courses. Les plus vulnérables sont de plus en plus touchés par la flambée des prix. Les tarifs d’autobus, du métro et même des taxis ont été revus à la hausse. Ceux qui peinent pour acheter à manger ont encore plus de mal à remplir le panier, voire le caddie. Une option : la boutique du coin, qui permet de faire ses courses à crédit avec le karné rasion... Qui effectue un comeback, vu les circonstances.
Ainsi, selon des interlocuteurs, la cherté de la vie fait que la demande pour les courses à crédit augmente, car il faut payer comptant dans les grandes surfaces. Le vice-président de la Shop Owners Association, Sutcheedanand Dussoye, expose la situation. Si pour certains, la boutique du coin n’est qu’un ‘dépannage’ et qu’ils peuvent se permettre de préférer les grandes surfaces qui offrent une plus grande variété de produits, pour d’autres, la boutique du coin est une solution pour se nourrir.
Il constate que la vente en vrac marche bien, notamment pour le riz, la farine, les grains secs, qui permet aux consommateurs d’acheter la quantité souhaitée à un prix moindre. Au lieu d’acheter un sachet de 500 g de lentilles noires, par exemple, dans une grande surface, on peut s’en procurer la moitié, ou un quart. Qui plus est, Sutcheedanand Dussoye fait ressor- tir que certains consommateurs sont payés par jour ou par quinzaine, et le karné rasion est d’une grande aide.
Itisha Ramowdar, de Mangue Vert Doux Store, sis à Bambous, remarque que c’est surtout en milieu de mois que des Mauriciens ont recours aux achats de provisions à crédit. «Les consommateurs qui font leurs achats à la boutique cherchent aussi les produits les moins chers, au point parfois de prendre le produit en plus petite quantité.». Le produit le plus prisé, affirme-t-elle, est le sachet de lait de 450g.
La cherté de la vie contribue à une hausse des courses à crédit, confirment ainsi nos interlocuteurs. Sutcheedanand Dussoye rappelle cependant l’accord pour le crédit entre le boutiquier et son client doit être respecté. «Les boutiquiers peuvent faire confiance uniquement à une partie des clients habitant les environs. Si les boutiques ne le font pas, beaucoup de personnes souffriront. Il est parfois difficile de devoir refuser, mais certains ne respectent pas les paiements.De mon côté, le crédit est accordé pour des achats de Rs 500 à Rs 1 000 (…) Les courses peuvent coûter jusqu’à Rs 4 000 mais nous n’accordons pas de crédit pour un tel montant.»
Car avec la baisse générale de la consommation, la concurrence des supermarchés et les coûts d’opération en hausse constante, les boutiquiers sont tout autant en difficulté. De plus, «certains clients sont malhonnêtes malgré l’amabilité des boutiquiers ; ils ne remboursent pas leurs dettes. Il y a aussi le cas où un client qui réglait sa note régulièrement disparaît et la dette reste impayée (…) Quand ils ne payent plus, nous perdons non seulement de l’argent mais aussi le client.»
Par ailleurs, Sutcheedanand Dussoye déplore les difficultés à remplir les étagères. «Les plus grands points de vente sont privilégiés pour la livraison. Il faut que la distribution soit améliorée afin que ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer puissent disposer de ce dont ils ont besoin à la boutique du coin.» Parfois, ajoute-t-il, les boutiquiers ne peuvent pas répondre à la demande du client pour les denrées alimentaires et articles de première nécessité.
L’absence de certains produits subventionnés par le gouvernement des rayons est déplorée. Les clients n’ont, dans ce cas, d’autre choix que d’acheter les produits disponibles. Voici une liste de quelques produits qui coûtent moins cher que ceux dont le prix est fixé.
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