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Arrestation arbitraire: Akil Bissessur veut poursuivre la police et le PMO

18 mai 2022, 20:00

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Arrestation arbitraire: Akil Bissessur veut poursuivre la police et le PMO

Il avait été arrêté le 12 mars 2021 pour être présumément l’auteur d’une bande sonore où il aurait annoncé l’instauration de l’état d’urgence. La police avait trouvé ce message sur le compte Facebook d’Ivann Bibi et, à la suite d’une petite enquête, avait conclu que l’auteur du message était Akil Bissessur. Mais il n’y a pas de preuve que c’est ce dernier qui a transmis le message à Ivann Bibi, ni même que ces deux personnes se connaissent. La seule «preuve», selon les experts de la police, serait que des internautes ayant partagé le message vocal ont fait mention du nom d’Akil Bissessur. Cependant, la police n’a pas jugé bon d’interroger ces internautes et, d’ailleurs, ces derniers n’étaient pas sûrs, à lire leurs posts, que c’était la voix d’Akil Bissessur. Et la voix sur le message vocal n’a pas été identifiée par la police comme étant celle de l’avocat. 

La cour avait donc décidé, le mercredi 11 mai, que la police n’avait pas, ce jour-là, de «reasonable grounds to put a provisional charge» contre l’accusé. La charge provisoire a été rayée à la demande des avocats d’Akil Bissessur, Mᵉˢ Ashley Hurhangee et Samad Golamaully. La cour a souligné aussi qu’Akil Bissessur n’avait pas de condamnations précédentes mais juste des charges provisoires. D’ailleurs, même une précédente condamnation ne doit pas conduire la police à suspecter une personne pour un autre délit. 

Après la radiation de la charge provisoire contre leur client, les avocats d’Akil Bissessur ont, le 13 mai, écrit au commissaire de police pour demander le nom des policiers qui ont découvert le post sur Facebook, ceux qui ont enquêté sur l’affaire, ceux qui ont ordonné et procédé à son arrestation le 12 mars 2021, ceux qui ont décidé qu’il fallait objecter à sa demande de remise en liberté conditionnelle, ceux qui sont entrés dans la demeure de Bissessur pour faire des fouilles, le nom des témoins et surtout le nom de celui ou celle au Prime Minister’s Office (PMO) qui avait donné les instructions à la police pour prendre la déposition de Bissessur. Pourquoi le PMO ? Selon les avocats de Bissessur, un certain P. C. Sinan en avait fait mention lors de son contre-interrogatoire au tribunal de Rose-Hill, quand l’affaire avait été appelée pour entendre la demande de radiation de la charge provisoire. 

Est-ce que le commissaire de police fournira ces informations aux hommes de loi d’Akil Bissessur ? On ne le sait pas. En tout cas, ces derniers menacent d’avoir recours à la justice pour le forcer à le faire, le cas échéant. Encore une bataille institutionnelle en vue ?