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Questions parlementaires: le couple Muvman Liberater MSM bat de l’aile

19 mai 2022, 16:00

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Questions parlementaires: le couple Muvman Liberater MSM bat de l’aile

Les deux partenaires depuis 2014 de l’alliance gouvernementale ne semblent plus sur la même longueur d’onde. Même s’il n’y a pas eu de collision frontale ouverte, la relation semble être une de façade depuis la révocation de Collendavelloo.

Y-at-il un malaise entre le Mouvement socialiste militant (MSM) et son petit partenaire, le Muvman Liberater (ML) ? En tout cas, une chose est sûre, les trois députés du ML ne font pas ce que les parlementaires du MSM ainsi que Steve Obeegadoo, Alan Ganoo et Tania Diolle font. Dans la soirée du vendredi 13 mai, après que le Premier ministre (PM), Pravind Jugnauth, a eu obtenu une standing ovation des parlementaires de la majorité après son discours sur la motion de blâme du leader de l’opposition, les trois élus du ML, à savoir Ivan Collendavelloo, Zahid Nazurally et Ismaël Rawoo, sont restés assis, à la grande surprise de leurs collègues de la majorité.

Pourtant, ces trois députés avaient reçu des messages sur leurs portables que Pravind Jugnauth devrait être salué par une standing ovation après son discours. Un membre de la majorité devait ajouter que même si aucun des trois n’avait pris connaissance de ce message, ils auraient réagi instantanément après que tous les membres se sont mis debout pour applaudir le chef du gouvernement.

D’ailleurs, à la séance du 10 mai, le PM avait expliqué, dans une réponse à une question parlementaire, avec moult détails comment le Slovaque Peter Uricek a quitté le territoire mauricien sous escorte policière. Il n’avait pas manqué d’accuser l’opposition de vouloir protéger des trafiquants de drogue. Tous ses parlementaires avaient tapé sur la table pour narguer l’opposition, mais les trois élus du ML n’avaient pas suivi le mouvement.

Des membres du ML affirment qu’ils sont «emmerdés» avec le MSM. D’abord, au no 19 (Stanley– Rose-Hill), des conseillers municipaux du parti d’Ivan Collendavelloo affirme que le gouvernement veut tout accaparer. À titre d’exemple, le ML voulait aménager un centre social ou un centre récréatif à Roches-Brunes, mais le gouvernement a kidnappé leur projet pour aménager un day-care centre sur le site choisi. Ce genre de décision, dit-on, doit être pris en concertation.

«Ivan pas un simple député»

Par ailleurs, un cadre du ML affirme que Pravind Jugnauth ignore le ML depuis que Steven Obeegadoo est devenu PM adjoint. «Sommes-nous toujours au gouvernement ? Cela fait deux ans qu’Ivan Collendavelloo n’est plus au Cabinet. Si l’enquête n’a rien contre lui, il faut lui redonner son poste. Nos militants disent qu’ils n’ont pas élu Ivan Collendavelloo pour qu’il ne soit qu’un simple député. C’est une des raisons du malaise. Si le leader a fait quelque chose de mal, pour quelle raison la commission anti-corruption ne l’a pas encore appelé ? D’ailleurs, tandis que les autres élus refusent un recount, il est le seul qui a eu le courage de le faire», déclare ce cadre.

D’autres constats. Lors des débats sur la motion de blâme déposée par Xavier-Luc Duval, Ivan Collendavelloo a eu droit à 20 minutes pour défendre le gouvernement. Il a fait un discours qui a duré moins que le temps accordé, sans vraiment défendre le bilan du gouvernement, malgré ses critiques envers l’opposition.

Toutefois, à la fin de son discours, il a déclaré ceci. «Nous ne sommes pas dans le gouvernement mais nous soutenons le gouvernement. Le ML, nos trois députés, c’est vrai, nous ne sommes que trois, mais nous viendrons par notre vote confirmer à la population, à l’ensemble de notre pays, que notre gouvernement mérite la confiance que la population place dans ce gouvernement et dans son PM. »

Autre fait qui saute aux yeux depuis la reprise des travaux parlementaires le 29 mars : Zahid Nazurally n’a été appelé à présider la séance que mardi, et cela, pendant une vingtaine de minutes seulement, le temps que la députée Arianne Navarre-Marie soulève, à l’ajournement des travaux, un point sur les étudiants et que la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, y réponde.

Néanmoins, nous explique ce membre de la majorité, pendant quelques semaines, c’était le Ramadan, d’où peut-être la décision que le speaker préside les débats même jusqu’à fort tard. Aucun des trois élus du ML n’est du genre à faire des déclarations à la presse, mais ceux à qui ils auraient parlé affirment que le malaise est là…