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Hippisme: une attente angoissante

19 mai 2022, 17:00

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Hippisme: une attente angoissante

Six jours se sont écoulés depuis que la Mauritius Turf Club Sports & Leisure Ltd (MTCSL) a effectué une demande auprès du ministère des Terres et du Logement pour l’obtention de l’hippodrome du Champ-de-Mars. Et, à hier après-midi, la compagnie organisatrice des courses était toujours en attente d’une réponse.

Il serait bon de rappeler qu’un permis pour utiliser le Champ-de Mars est une condition sine qua non pour que : la MTCSL puisse obtenir éventuellement sa licence de Horse Racing Organiser de la Gambling Regulatory Authority (GRA). Face à la situation actuelle, les 350 employés du Mauritius Turf Club (MTC)/MTCSL vivent dans un stress permanent car ils n’ont aucune certitude sur ce que leur réserve l’avenir.

Pour rappel, les caisses de la compagnie sont pratiquement vides, et ils ont reçu leurs salaires pour le mois d’avril avec quelques jours de retard. Là, également, il est bon de préciser qu’ils doivent leur salut à quelques généreux donateurs, dont certains stakeholders, sans lesquels le MTC/MTCSL aurait été incapable de les payer le mois dernier.

Hier, Benoît Halbwachs, qui est le secrétaire du MTC, et qui gère actuellement le «day to day business» en l’absence d’un Chief Executive Officer (CEO) au sein de la MTCSL, a eu deux réunions : la première avec les différents managers de la compagnie ainsi qu’une trentaine de membres du staff ; et la seconde, avec les chefs palefreniers des différentes écuries, pour passer en revue la situation.

Selon nos recoupements, Benoît Halbwachs, qui avait à ses côtés le représentant légal de la MTCSL, Hurshit Woomchurn, aurait expliqué aux employés que le «club» était toujours en attente d’une réponse du ministère du Logement et des Terres concernant l’utilisation du Champ-de-Mars. Il leur aurait également fait comprendre, non sans une certaine inquiétude, que si la MTCSL n’obtient pas sa licence d’organisateur de courses dans les plus brefs délais, la compagnie se retrouverait alors dans l’incapacité d’assurer les salaires pour le mois de mai.

Visiblement conscients de la situation, certains cadres de la compagnie n’auraient alors pas manqué d’exprimer à Benoît Halbwachs leurs doutes quant à la capacité de la MTCSL d’obtenir éventuellement sa licence d’organisateur de courses auprès de la GRA car «les caisses sont vides et n’étant pas une compagnie financièrement solvable, elle ne serait pas ‘compliant’ pour détenir un permis selon les provisions de la GRA Act…»

Partenariat avec un autre organisateur ?

Face à cette réalité, les employés étaient tous unanimes à reconnaître que la compagnie se dirigeait vers une mort certaine et, pour éviter une telle situation, certains d’entre eux auraient alors proposé que la MTCSL s’engage dans un partenariat avec un autre organisateur de course pour essayer de survivre. (NdlR, la compagnie People’s Turf (PLC) s’est récemment positionnée pour organiser les courses à Maurice et son CEO, Khulwant Ubheeram, aurait même affirmé, détenir une letter of intent de la GRA pour suppléer à la MTCSL si jamais cette dernière n’obtenait pas sa licence. Comme la MTCSL, elle aurait également déjà formulé une demande au ministère du Logement et des Terres pour utiliser l’hippodrome du Champ-de-Mars).

Pour de nombreux employés, dans la conjoncture actuelle, le MTC/MTCSL n’a pas beaucoup de choix et il faut impérativement que le board étudie cette option pour permettre à la compagnie de se refaire une santé financièrement et sauver également leurs emplois. Selon leur logique, les promoteurs de People’s Turf (PLC) ne seraient pas réfractaires à un tel partenariat car même s’ils disposent des moyens financiers conséquents, ils auront tôt ou tard besoin de l’expertise, de la logistique et surtout des ressources humaines des employés de la MTC/MTCSL pour mener à bien leur projet.

Tout en affirmant que le «club» relancera le ministère du Logement et des Terres concernant sa demande pour l’obtention du Champ de-Mars, Benoît Halbwachs aurait avisé les employés qu’il soumettra leur proposition au board du MTC/MTCSL lors d’une réunion prévue aujourd’hui.