Les étals au Ruisseau du Pouce et à la Place Decaen ont été démolis hier. Les marchands ambulants qui y opéraient dans l’attente d’une échoppe au Victoria Urban Terminal (VUT) sont inquiets. Quant à ceux en attente d’un jugement de la Cour, ils sont agacés…

Les jours précédant les démolitions au Ruisseau du Pouce n’étaient pas de tout repos. Mercredi dernier, les policiers avaient encore une fois informé les marchands qu’ils devaient quitter les lieux le jour même. Toutefois, la précipitation était incompréhensible. «Notre affaire est encore en Cour, et ce n’est que le 25 mai qu’on devrait avoir une réponse définitive», avance un des marchands. Pour rappel, 21 marchands avaient logé une injonction contre leur relocalisation au VUT car ils craignent des pertes financières.

Au même moment, Alvin Sookun, marchand au Ruisseau du Pouce, mettait les bouchées doubles pour compléter au plus vite ses démarches administratives pour obtenir son étal au VUT. Cependant, l’avenir de ses confrères l’inquiète et il demande que des solutions temporaires soient trouvées, le temps, pour eux, de compléter les démarches administratives pour avoir les étals. Une des solutions serait de les autoriser a y travailler en attendant la finalisation des formalités. De son côté, Marie Claude Baptiste explique qu’elle est toujours sur la liste d’attente pour avoir un étal. «Maintenant, on nous donne un délai d’un jour pour nous en aller. Où voulez-vous que nous nous installions en attendant ?» s’interroge cette grand-mère de 52 ans. Elle confie qu’elle travaille depuis son adolescence. «Si je n’obtiens pas de place au sein du VUT, je vais m’asseoir devant les Casernes pour faire entendre ma voix. Parce qu’à mon âge, quelle usine va vouloir me donner du travail ?»

Sur place au VUT, une cinquantaine de marchands opèrent déjà. Le lord-maire, Mahfouz Cadersaib, a lancé un appel pour que les 524 marchands qui ont déjà signé leur nouveau contrat occupent leur étal. Quant à la démolition des structures, elle est conforme au rapport soumis par le juge Domah, car ces mêmes structures ont contribué aux inondations, causant la mort de huit personnes au Caudan Underpass et au Port-Louis Harbour Front en 2013.

<p>Les marchands installés au VUT rencontrent déjà des problèmes structurels. L&rsquo;un d&rsquo;eux affirme que les volets de son échoppe ne fonctionnent pas alors qu&rsquo;un autre explique que le sien s&rsquo;est cassé. Un des marchands a prévenu les responsables des lieux mardi dernier et soutient que, 24 heures après, rien n&rsquo;avait été fait. <em>&laquo;Heureusement que mon voisin est quelqu&rsquo;un en qui j&rsquo;ai confiance. J&rsquo;ai dû quitter tous mes vêtements dans son étal.&raquo;</em> Sollicité, un responsable du VUT a fait savoir que les premiers locataires ont été accueillis depuis la semaine dernière. <em>&laquo;Cet exercice s&rsquo;est déroulé dans des conditions très satisfaisantes, en dépit des soucis mineurs liés aux volets roulants de certaines échoppes. Nous travaillons actuellement en étroite collaboration avec le fournisseur pour les résoudre au plus vite.&raquo;</em></p>