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Santé: le VIH gagne du terrain
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Santé: le VIH gagne du terrain
Les chiffres donnent froid dans le dos. Lors de la dernière édition de Candlelight 2022, dimanche dernier, l’association PILS a affirmé comment le VIH a pris une pente ascendante majeure en quelques années à Maurice. Hormis la pandémie du Covid-19, d’autres facteurs en sont malheureusement la cause.
Shana (prénom d’emprunt) ne cesse de pleurer la mort de son fils Ashley depuis l’année dernière. Âgée de 48 ans, cette mère a vu son enfant d’une vingtaine d’années s’éteindre lentement et dans la souffrance avec le VIH. «Kan linn koumans gagn bann syntom nou ti an konfinnman en 2020. Li ti enn konsomater ladrog mé li ti pé sey areté. Kan linn koumans malad nou ti pé pansé ladrog pé fini li mé apré konfinnman 2020, linn tonbé lakaz ek kan nounn amenn li lopital ek apré bann test inn dir nou li éna sida.»
Selon Shana, son fils avait commencé un traitement qu’il a eu du mal à continuer lors du deuxième confinement. «Les rendez-vous à l’hôpital ont été annulés. Li pann gagn sertin medsinn.» Le cas d’Ashley figure malheureusement parmi des centaines. Selon les chiffres de PILS, 141 décès liés au VIH ont été enregistrés à Maurice en 2020, et il y a eu une hausse de 16 % en ce qui concerne les nouvelles infections entre 2015 et 2019. Par ailleurs, près de deux tiers des nouvelles infections en 2020 concernent des personnes hétérosexuelles. Le nombre de nouveaux cas détectés chez les jeunes de 15 à 24 ans repart aussi à la hausse, passant de 15 % en 2018 à 18 % en 2020.
Il est vrai qu’«à Maurice et ailleurs, le Covid-19 a mis à mal les progrès effectués contre le VIH, alors même que grâce aux avancées sceintifiques, nous disposons de connaissances et d’outils pour mettre fin à l’épidémie en tant que menace de santé publique d’ici 2030». Cependant, on ne peut pas uniquement montrer le Covid du doigt car certains facteurs, à maintes reprises évoqués, demeurent, dont la stigmatisation et la discrimination. «En particulier à l’encontre des populations les plus exposées au VIH», explique PILS. Shana en témoigne d’ailleurs. «Bann seki malad gagn per pou dir. Noumem nounn deza gagn bann kozé ek infirmyé dan lopital, zot inn dir mo garson linn al rodé paski li pran ladrog ek aster pe vinn azout travay initil alor ki éna Covid-19. Sa inn fer nou bokou dimal.»
Il faut y ajouter des facteurs comme «le manque d’accessibilité aux services de prévention, de traitement, de soins et de soutien, la précarité et les lois répressives en matière de consommation de drogues», ajoute PILS et le virus se propage. «Un autre problème majeur est d’ordre structurel car l’initiation au traitement antirétroviral (TAR) le jour même n’est pas possible parce qu’après un test rapide, des échantillons sont prélevés et envoyés au laboratoire central pour confirmation. Cela prend entre deux semaines et un mois. Durant cet intervalle, un nombre important de personnes ne reçoivent jamais leurs résultats, et on les perd de vue.»
Concernant le nombre de cas de VIH en hausse, le ministère de la Santé affirme qu’il donnera prochainement la parole à quelqu’un chargé du dossier pour mettre en avant le plan de travail visant à lutter contre la maladie.
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