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Automobile: les pièces de rechange valent de l’or
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Automobile: les pièces de rechange valent de l’or
Posséder une voiture de nos jours s’avère coûteux. Hormis les hausses récurrentes du prix du carburant, les pièces de rechange se vendent à prix d’or. Au grand désarroi du conducteur et, du garagiste.
Les prix explosent ! C’est ce que confie d’emblée Raj*, gérant d’un garage dans la région de Vacoas. Toutes les excuses sont bonnes pour procéder à une hausse, soutient ce dernier, qui est dans le domaine automobile depuis plus de 30 ans. «On parle des deux confinements, puis de la hausse du fret pour expliquer que toutes les pièces que vous voulez acheter ont pris l’ascenseur.» Juste pour expliquer ses dires, il ajoute qu’un moteur qu’il achetait à Rs 20 000, voire Rs 24 000, se vend aujourd’hui à Rs 40 000. «Je me demande si le client va vouloir changer son moteur. Si cela rentre dans son budget.»
Il craint même pour l’avenir de son entreprise si les prix ne sont pas revus à la baisse. «Les clients essayent même de chercher un meilleur deal pour l’achat des pièces dans les différents magasins, mais tous frémissent en entendant les prix.» Il regarde son garage, qui devient de jour en jour un dépotoir pour voitures. «Les gens hésitent même à venir changer ou juste faire un servicing. Ils savent que c’est important pour ne pas endommager encore plus leur véhicule. Mais on ne peut pas leur reprocher cette hésitation.»
Raj soutient également que malgré les prix exorbitants des pièces de rechange, certaines ne proviennent pas du pays souhaité. «On recherche toujours des pièces sortant du Japon, qui sont considérées comme de bonne qualité, mais aujourd’hui, on nous berne. Les pièces proviennent de Thaïlande, de Taiwan, ou encore de Chine. Les pièces japonaises durables ne semblent plus exister.»
Également sollicitée, une revendeuse de pièces automobiles, Anisha, qui gère son entreprise à Flacq, soutient que les prix sont fracassants. «Ce qui est incompréhensible et que personne ne peut nous expliquer, c’est comment le prix du matériel peut augmenter toutes les deux semaines. Un article accuse une hausse de Rs 100 ; deux semaines après encore Rs 100.» Anisha sait que la fréquence des bateaux n’est plus la même qu’avant le Covid-19. «Les bateaux font du retard, et n’arrivent qu’au bout de trois, voire six mois. Mais cela ne justifie pas les prix pratiqués.» Elle confie que certains produits commencent aussi à se faire rares. «Des pièces de suspension pour la marque 555, une pièce japonaise, il nous reste qu’un tout petit stock et il faut savoir jongler.»
Pour continuer à faire tourner son entreprise, elle doit se contenter d’une petite marge de profit. «On peut acheter des pièces à Rs 14 000 et l’on les revend à Rs 14 025. On doit se contenter de peu. Car il ne faut pas oublier qu’il y a la concurrence dans notre secteur. Certains acheteurs nous reprochent les prix pratiqués en l’espace de deux semaines, les jugeant trop élevés. Mais ils ne comprennent pas que nous les achetons également plus cher, de semaine en semaine.» Elle ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Les ventes ont chuté drastiquement. «Je sais que ceux qui ont l’habitude de conduire une voiture ne voudront pas prendre le bus pour la laisser dans le garage. Ils penseront à deux fois avant de faire une réparation, mais ils le feront quand même.» Les importateurs avec lesquels travaille notre interlocutrice lui ont laissé entendre qu’ils comptent se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement où on trouve les mêmes pièces à des prix plus compétitifs. «Mais il faut savoir si la durabilité est la même.»
(*) le prénom a été modifié
À la découverte de la mécanique: un cours uniquement pour les femmes
<p>Changer une roue de voiture, savoir reconnaître que le moteur ne tourne pas rond, uniquement en l’écoutant, ou encore découvrir les pièces qui doivent être huilées dans une voiture. Ce sont des cours que dispense Palama Kylassum, à travers l’<em>Australian International Education</em>, réservés uniquement aux femmes. Il est un fin connaisseur en mécanique pour avoir travaillé durant de longues années à <em>Air Mauritius </em>et auprès d’autres concessionnaires de voitures. <em>«C’est lors d’une conversation avec d’anciens élèves, devenus aujourd’hui des responsables d’une grande entreprise importatrice de voitures, que l’idée de donner des cours aux femmes a surgi. On m’avait demandé de prodiguer une formation technique à la gent féminine de cette entreprise spécialisée.» </em>Il espère qu’avec ce cours, les conductrices ne se laisseront pas berner lors de visites dans les garages. Les cours ont lieu une fois par semaine après 17 heures ; une deuxième session est dispensée le week-end à Quatre-Bornes.</p>
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