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Violence à l’école: leurs fils subissent une ablation des testicules, des parents témoignent
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Violence à l’école: leurs fils subissent une ablation des testicules, des parents témoignent
Ils ont été blessés, dans la cour de récré, par des camarades. En une semaine, deux garçons de sept et huit ans ont subi une ablation des testicules. Leurs parents ne comptent pas passer sous silence ces incidents.
Ils ne connaissent pas l’étendue de leurs actions et certains en paient le prix fort. En une semaine, deux petits garçons ont subi une ablation des testicules après avoir été blessés à l’école par leurs camarades. Se pose alors la question de la violence en milieu scolaire, ces incidents seraient-ils dus au bullying qui gagne du terrain ou encore seraient-ce des jeux auxquels s’adonnent des enfants et qui seraient dangereux ?
Dans tous les cas, les parents des victimes ne comptent pas laisser ces affaires rester au point mort. Ils ont, en effet, l’intention de s’engager dans une bataille judiciaire parce que, disent-ils, leurs enfants sont marqués à vie. Ces parents reviennent sur les événements.
«La peur est là, le traumatisme est installé chez eux à jamais. Un suivi psychologique leur a été proposé par la Brigade des mineurs pour les encadrer», disent d’emblée les parents. Samedi, l’une des victimes, un garçon de sept ans, a effectué ses pansements à l’hôpital. «Mon fils ne fait que parler de cet incident. Il est malheureux car il manquera ses cours le temps qu’il guérisse», se désole sa mère.
Cette année, il venait d’être admis à son école actuelle, un établissement primaire privé à Coromandel, au deuxième trimestre du Grade 1. À cause du Covid-19, sa mère a d’abord hésité à l’envoyer à l’école. Mais après l’incident dont a été victime son petit, «j’aurais dû attendre encore un moment avant de l’admettre à l’école», regrette-t-elle.
Le jeudi 12 mai, en revenant de l’école, son fils s’est senti mal, raconte l’habitante de Rose-Hill. Il se plaignait de douleurs au ventre. «Je l’ai emmené chez le médecin en pensant que c’était peut-être une gastro. Il a commencé à se plaindre de douleurs à la jambe et ma belle-mère a baissé son pantalon et, à notre surprise, il avait des ecchymoses sur ses parties intimes.»
Le 15 mai, ses parents l’emmènent à l’hôpital Victoria à Candos, où le médecin leur annonce que leur enfant doit subir une ablation aux testicules car la situation est grave. Le lendemain, la mère reçoit un appel de l’enseignante qui l’informe qu’en fait, que son enfant a été heurté par un autre le 12 mai.
Sauts brusques et pirouettes
Selon ce que lui a confié son fils, pendant la récréation, les enfants pratiquent des jeux dangereux, entre sauts brusques et pirouettes, devant les enseignants. «Quand j’ai demandé une explication, la prof m’a répondu que les enfants pratiquent ce genre d’activités pendant la récréation. Faire des ‘koustik’. Mon fils m’a dit que c’est une fille qui s’est approchée de lui et, en faisant un saut, il a reçu un coup de pied aux parties intimes à deux reprises.» Par ailleurs, la famille attend toujours une explication de la direction sur cet incident. «Nous comptons prendre des actions légales», lâche-t-elle.
Le jeudi 19 mai, c’est un autre élève, celui-là en Grade 4 et âgé de huit ans, qui a été blessé. Il a été victime de bullying, nous raconte sa mère, une habitante de Rivière-duRempart. Ce n’est pas la première mais la troisième fois que son fils reçoit des coups du même garçon, affirme-t-elle. «Le jour de l’incident mon fils n’a pipé mot de ce qu’il avait subi. Il y avait un anniversaire chez mon beau-frère et il n’est pas descendu. Ce n’est que vendredi, vers 3 heures du matin, lorsqu’il a eu des douleurs atroces, que nous avons décidé, son père et moi, de le transporter à une clinique dans le Nord. C’est au médecin qu’il a confié qu’un ami de classe lui avait donné un coup de pied dans les parties intimes alors qu’il marchait dans la cour de l’école pendant la récréation.»
Son état de santé s’était aggravé, nous confie la mère. «Le docteur avait donné six heures pour que le testicule se remette à sa place, mais le sien avait changé de couleur. Il fallait à tout prix l’opérer avant que l’autre testicule ne gangrène.»
La mère explique s’être rendue à l’école où le directeur «a pris une déclaration de nous pour transmettre à la zone concernée du ministère de l’Éducation. Dans l’après-midi, les parents du garçon nous ont rencontrés pour s’excuser sans plus».
La mère fait ressortir que son fils, après cette ablation, ne pourra faire d’activités physiques. «En Grade 1, il s’en était déjà pris à mon fils, il lui avait écrasé un doigt contre le mur. Ce dernier avait dû subir une intervention pour se faire enlever l’ongle. J’avais pensé à l’époque que ce n’était qu’un enfant, mais cette fois, cela a pris une proportion plus grave.» Elle ajoute qu’elle compte lancer des poursuites judiciaires car la sécurité de son fils n’est pas assurée dans l’enceinte de l’école. «So mama dir mwa li enn bon garson. Je n’en doute point mais les incidents sont récurrents et impardonnables.»
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