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Situation au MTC: sans salaire, les palefreniers paient les pots cassés
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Situation au MTC: sans salaire, les palefreniers paient les pots cassés
À hier matin, ils attendaient désespérément leur salaire de mai. Plusieurs centaines d’employés du MTC ne pourront pas célébrer la fête des Mères, comme il se doit, cette année. Quelquesuns reviennent sur leur situation difficile...
C’est une situation dramatique dans laquelle se trouvent le Mauritius Turf Club/ Mauritius Turf Club Sports & Leisure (MTC/ MTCSL), une institution qui organise les courses depuis 210 ans, diront la plupart. «Nous sommes désespérés, surtout après ce qu’on a vécu pour obtenir notre salaire du mois d’avril. Nous avions espoir que les choses allaient s’arranger afin que les courses puissent débuter, mais cela n’a pas été le cas. Toutefois, il faut reconnaître que le MTC nous a toujours soutenus même durant la période de Covid. J’ai surtout une pensée spéciale pour mes collègues qui font un travail difficile en se réveillant très tôt le matin pour s’occuper de leurs poulains», explique un palefrenier qui compte plusieurs années d’expérience.
«Certains ne pourront pas faire plaisir à leur mère»
Pour lui, il aurait fallu oublier les critiques, mettre de côté l’ego ; toutes les parties concernées auraient dû s’asseoir autour d’une table pour trouver une solution en pensant aux pères et mères de famille et tous ceux concernés par ce sport. «Cela me brise le coeur de savoir que certains ne pourront pas fêter leur maman faute de moyens financiers. Nous ne savons pas ce qu’il adviendra de nous, mais étant un amoureux de ce sport, des chevaux, je souhaite voir la saison prendre son envol très bientôt afin de délivrer toute une industrie.»
Pour le président de l’Association des palefreniers, Rajesh Seewoogoolam, il y a encore plus grave. Un des leurs n’a pas reçu son lump sum alors qu’il est parti à la retraite ce mois-ci. «Il s’est tourné vers l’assurance, mais on lui a fait comprendre qu’il n’y avait pas d’argent et qu’il fallait patienter. Atann ziska kan ? Sa personn pa koné.» Si aujourd’hui un seul cas a été répertorié, il se peut que plusieurs autres palefreniers se retrouvent dans une situation similaire plus tard car quatre ou cinq personnes vont partir à la retraite dans les mois à venir. «On espère tous que la saison hippique reprendra et que notre vie retourne à la normale. Car l’argent fait cruellement défaut.»
Quid de leur quotidien ? De leur colère de ne pas avoir reçu leur dû, leur paie ? «Nous ne pouvons pas quitter notre travail du jour au lendemain. Il faut compter le temps de service. Et puis, où irions-nous ?» fait valoir notre interlocuteur. «Pour le mois d’avril, nous avions reçu notre salaire en deux tranches. Aujourd’hui, on accumule encore du retard et l’on ne sait pas quand notre salaire sera reversé. Si pena lekours nou pou pli dan problem apré...» Le palefrenier explique qu’ils attendent tous un dénouement d’ici lundi sur la licence d’exploitation du Champ-de-Mars. Il y a aussi une réunion entre le bureau du travail et les syndicats du MTC, qui aura lieu demain également. «À la suite de quoi, nous espérons avoir une idée plus claire en ce qui concerne notre avenir...»
En attendant, un autre employé du MTC, comptant 30 ans de service, parle d’une véritable détresse humaine. «Travayer dan lapenn net. On a peur car on ne sait pas de quoi demain sera fait...» D’ajouter : «Pa pou kapav fer fet Mama. Pa pou resi gat nou bann pros alor ki nou travay bien dir pou sa…»
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