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Wakashio et indemnisations: où sont passés les millions ?

29 mai 2022, 17:00

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Wakashio et indemnisations: où sont passés les millions ?

Cela fera deux ans, en juillet 2022, depuis que le MV Wakashio a déversé son fioul sur les côtes de l’île Maurice. Et cela fait deux ans aussi que des pêcheurs pleurent encore après les dégâts causés. Mais qu’a-t-on fait de l’argent donné par l’assureur ?

Japan P&I Club devait, en fait, procéder à un premier paiement de Rs 1 million à 50 personnes, en janvier de l’année dernière. Pas moins de 4 000 demandes individuelles avaient été faites. Alors qu’en 2020, des séances de travail entre les autorités, pour réclamer des indemnités de Rs 10 milliards auprès des armateurs japonais, avaient eu lieu. Mitsui OSK Lines avait alors promis d’injecter 1 milliard de yens dans la dépollution des rivages Depuis, on nage quelque peu dans le mazout.

Jusqu’ici, plus de 800 pêcheurs et banians ont reçu la somme de Rs 113 000 de Japan P&I Club. Mais, font-ils valoir, Rs 81 600 ont été déduites des Rs 194 600 promises au départ, sous le Solidarity Grant. Cela a été comme un coup de poignard révèle Ben, pêcheur et habitant du Sud-Est. «Kass pou matériel kinn abimé, nou bann casier tousala pann gagné mem. Peser inn bizin rékoumans à zéro ek samem kass nounn gagné pou kouver tou nou laperte, nou bann dépenses, nous bann dettes.»

Les pêcheurs et leurs familles ont vécu avec Rs 10 200, entre août 2020 et mars 2021. Alors que leurs revenus mensuels s’élevaient à bien plus par mois avant que le MV Wakashio ne fasse ses dégâts et ne vienne souiller leur garde-manger. D’ailleurs, Sudhir Maudhoo, qui occupe le portefeuille de la Pêche, avait affirmé en mai 2021, qu’en calculant le nombre de prises des pêcheurs et des banians, leurs revenus mensuels s’élevaient à Rs 27 000.

Pour Judex Ramphul, président du syndicat des pêcheurs, «pou enn katastrof avek enn anpler parey, sa kass-la pa sifir. Zot inn gagn ziss Rs 10 200 pandan plizyer mwa san kapav travay ou koné kieté sa ?» D’ajouter que la mer porte toujours des séquelles de ce drame écologique. «L’air a changé, tanperatir diféran. Sé kanmem hydrocarbure kinn spill. Nou bizin pa bliyé…»

Et puis d’autres, dont les businesses ont été touchés par cet échouement, dont les chauffeurs de taxi et les restaurateurs, entre autres, attendent toujours leur argent. Selon un préposé du ministère de la Pêche c’est «entre Japan P&I Club et eux. Le ministère n’a pas de contrôle sur cela»