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Soodhun «frustré», le gouvernement agacé, un ministre irrité
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Soodhun «frustré», le gouvernement agacé, un ministre irrité
Un coup de gueule. Qui a été mal perçu par quelques membres du gouvernement alors que les membres de l’opposition dressent l’oreille… Showkutally Soodhun, ambassadeur itinérant de Maurice en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, n’a pas caché sa «frustration et sa colère» dans la presse dominicale. Cela, parce qu’il n’a pas eu le feu vert du ministère des Affaires étrangères pour se rendre en Arabie saoudite, afin de négocier avec le gouvernement local pour obtenir plus de visas pour les Mauriciens, dans le cadre du pèlerinage à La Mecque. Il a même parlé de démission, si le gouvernement le lui demande...
Cependant, 48 heures après, il est déjà en Arabie saoudite «pour parler avec le ministre du hadj et les institutions saoudiennes» afin d’aider les hadjis mauriciens. C’est ce que Showkutally Soodhun a déclaré à un intermédiaire lundi matin, alors qu’on lui a fait comprendre qu’on voulait lui parler de son rôle dans l’organisation de ce pèlerinage.
Toujours est-il que la déclaration de Soodhun n’a guère été appréciée par des membres du gouvernement, surtout au ministère des Affaires étrangères. D’abord, une source nous affirme que ce ministère n’a jamais refusé que Showkutally Soodhun se rende en Arabie saoudite pour négocier. Toutefois, dit-on, il y avait des procédures à respecter, comme l’exigent les règles de la diplomatie.
Le ministère des Arts et du patrimoine culturel, responsable du hadj, avec l’Islamic Cultural Centre (ICC), a également pris connaissance de la déclaration de l’ambassadeur itinérant, affirmant qu’il visait plutôt le ministère des Affaires étrangères… Le ministre Avinash Teeluck, fait-on valoir, avait confirmé au Parlement, le 17 mai, que Showkutally Soodhun allait agir comme intermédiaire avec les autorités saoudiennes.
N’empêche, l’opposition insiste : le gouvernement a mis l’ancien ministre de côté. «Il a été boycotté. Tout le monde sait que ces dernières années, il était très engagé dans l’organisation du pèlerinage. Cependant, je ne pense pas qu’il allait démissionner. C’était juste pour lui une façon de mettre la pression», déclare un élu de l’opposition. Un proche du Parti travailliste (PTr), ayant des contacts avec des membres de l’ICC, croit comprendre que c’est pour des raisons diplomatiques que Showkutally Soodhun avait été écarté. Il fait référence à une question parlementaire de Patrick Assirvaden, le 23 mars 2021, dans laquelle le député avait demandé au ministre Alan Ganoo si Showkutally Soodhun était persona non grata en Arabie saoudite, tout en parlant d’une lettre émise par le gouvernement saoudien.
Alan Ganoo avait déclaré que Patrick Assirvaden devait assumer la responsabilité de ses propos tout en rejetant ces accusations. Une semaine plus tard, le speaker, Sooroojdev Phokeer, avait fait enlever cette question du hansard. Pour sa part, Showkutally Soodhun avait aussi démenti ces allégations. Mais cette affaire, renchérit ce membre du PTr, démontre qu’il y a des frictions au sein du MSM. Bien que Showkutally Soodhun ne fasse pas de politique active, il a pendant très longtemps été un haut cadre de ce parti et très proche de feu sir Anerood Jugnauth.
Par ailleurs, nous apprenons également qu’un ministre de la majorité ne serait pas très à l’aise dans ses souliers, dérangé par les hausses successives des prix des produits de consommation et des carburants. Pour le moment, il ne veut pas s’exprimer, mais les députés du gouvernement et de l’opposition sont au courant qu’il a eu un accrochage assez violent avec un collègue du Cabinet dernièrement. L’un avait reproché à l’autre d’être responsable de son impopularité. Dans son entourage, on affirme que le ministre en question attend le bon moment pour exprimer son ras-le-bol.
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