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Témoin des manquements organisationnels au stade de France - Hans Sok Appadu: «Liverpool-Real Madrid, le pire match que j’ai vécu»

4 juin 2022, 09:57

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Témoin des manquements organisationnels au stade de France - Hans Sok Appadu: «Liverpool-Real Madrid, le pire match que j’ai vécu»

Comme tous les supporters de Liverpool, Hans Sok Appadu a vécu la saison footballistique 2021-2022 sur un nuage, voyant son équipe briller sur tous les tableaux et développer un football alléchant. Pas de quadruplé légendaire à l’arrivée mais une superbe saison avec la possibilité d’avoir une magnifique cerise sur le gâteau avec une finale de Ligue des champions affriolante face au Real Madrid, samedi dernier, au stade de France. Hélas, la fête s’est mal terminée et notre compatriote en ressort un peu traumatisé.

«Le Real Madrid a mérité sa victoire, bravo à eux. Liverpool a eu plein d’occasions qu’il n’a pas su mettre au fond. Mais tout cela paraît secondaire aujourd’hui. La police française et l’UEFA ont tout gâché. Cette finale de Ligue des champions a été très mal gérée. J’ai eu vraiment très peur. On a frôlé la catastrophe. C’est le pire match européen que j’ai vécu», nous confie Hans, reconnaissant vouloir faire un break avec le football pour quelques temps.

Hans et ses amis Kashi Booluck et Jan Frode Stene ont rencontré les anciennes legendes espagnoles Michel Salgado (3e a g.) et Gaizka Mendieta (en veste noire).

En effet, quelle est l’importance d’un match de football comparé à la vie ? Car c’est de cela qu’il est question. Samedi dernier au stade de France, les autorités ont été dépassées par les mouvements de foule aux portes du stade avant la finale et tous les témoins rapportent des choses qui font froid le dos.

Le récit de Hans Sok Appadu ne fait pas exception. «Tout avait bien commencé avant cette finale. Je suis arrivé avec mon épouse la veille du match, on a dîné avec l’ancienne légende des Reds, Ian Rush, son épouse Carol Anthony, et des amis dans un hôtel à Paris. Chacun discutait du match et des chances des Reds. On était vraiment dans le bon ‘mood’ pour cette finale.»

Hans Sok Appadu et son épouse en compagnie de Ian Rush et sa tendre moitié Carol Anthony (à g.), ainsi que Robbie Keane (au c.)Caption

«Le lendemain on était invité à un cocktail party de l’UEFA lors d’une rencontre privée où étaient conviés des anciennes gloires du Real Madrid, comme Michel Salgado, Gakza Mendieta, Fabio Capello, Claude Makelele et quelques anglais comme Ian Rush et Robbie Keane. On a passé un très bon moment, puis on s’est rendu au Fan Zone retrouver tous nos amis Reds à Vincennes. On était loin de se douter que la fête allait tourner au cauchemar quelques heures plus tard…»

Une haine de la France pour les Anglais ?

Coup d’envoi retardé, pagaille à l’entrée, des centaines de fans gazés, des supporters attaqués par des groupes de jeunes ou molestés par des forces de sécurité. La supposée grande finale de Ligue des champions se transforme en champ de bataille. Le spectacle est ruiné.

Rencontre avec l’ex infatigable ratisseur du Real Madrid, Claude Makelele.

Hans est très remonté après les faits dont il a été témoin : «Est-ce qu’il y a une haine de la France pour les Anglais ? Pourquoi nous ont-ils traités comme ça ? Pourquoi les policiers français ont frappé les fans anglais, qui avaient leur billet et qui se sont énervés quand ils se faisaient attaquer par des jeunes français et refusé l’entrée aux portes du stade ? Pourquoi les autorités françaises nous ont ensuite accusé d’avoir provoqué ces incidents dont nous étions les victimes ? Ça fait beaucoup de questions qui restent sans réponses. C’est bien que Liverpool et le Real Madrid demandent une enquête. Le stade de France ne méritait pas d’accueillir cette finale. Ils ont échoué sur la ligne.»

Le sentiment qui prédomine aura été la peur. «J’ai l’habitude d’aller aux matches de Liverpool. Je voyage pas mal à travers le monde pour les supporters. Je n’ai jamais connu une situation comme celle-là. À un moment, j’ai eu peur pour mon épouse et moi. On a failli me voler mon portable devant le stade, un garde m’a averti à temps, j’ai des amis qui ont reçu des gaz lacrymogènes, qui avaient mal aux yeux et à la gorge tout le match, ils n’ont rien apprécié du match. J’ai vu des enfants pleurer, serré contre les grilles, j’en ai aidé quelques-uns, en les protégeant avec mes mains, en leur faisant passer les barrières. J’ai plein d’amis qui ont payé leur place très cher, qui n’ont pas eu le droit d’entrer voir le match. Je suis toujours en état de choc une semaine après le match…» Comme tout le peuple de Liverpool et les gens qui aiment le football.