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Soolekha Jepaul Raddhoa: «Eski kit zour inn éna vidéo lor mo mari ?»

5 juin 2022, 15:00

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Soolekha Jepaul Raddhoa: «Eski kit zour inn éna vidéo lor mo mari ?»

S’il y a bien un nom qui revient avec insistance dans le sillage des vidéos scandaleuses et traumatisantes de torture policière sur des suspects, c’est ce- lui de Prem Raddhoa. Le 1er octobre, cela fera 15 ans depuis que l’ex-chef de la Major Crime Investigation Unit (MCIT) est décédé subitement d’un infarctus à l’aéroport de Pretoria, en Afrique du Sud. Il venait de descendre de l’avion qu’il avait pris pour participer à une conférence sur le blanchiment d’argent. Il avait 57 ans.

Si le detective superintendent of police Prem Raddhoa, comme le surnomme toujours sa veuve, Soolekha Jepaul Raddhoa, était pour certains, le super flic pouvant protéger la société des bandits, d’autres n’ont surtout pas oublié les méthodes peu orthodoxes de son équipe pour élucider un crime. «Jamais feu mon époux n’aurait fait de telles choses. Il avait un caractère humain. Je me souviens qu’une fois, un de ses hommes avait arrêté une personne pour rogue and vagabond. Mon mari, qui a appris que c’était l’anniversaire du suspect, a fait acheter un gâteau pour lui», affirme l’ancienne mairesse et conseillère de la ville de Quatre-Bornes : «Kifer bizin koz dimal de li ? Il a produit beaucoup de résultats au cours de sa carrière. Avec les vidéos circulant aujourd’hui, on constate de visu comment se comportent certains policiers. Eski kit zour inn ena video lor mo mari, apar les on-dit ?»

Selon Soolekha Jepaul Raddhoa, ce que les suspects racontent, des fois, sur les conseils de leurs avocats qui sont payés pour ça, ne sont que pures allégations qu’il faut prouver. On lui rappelle le cas Martine Desmarais, où l’État a dû verser une compensation de Rs 400 000 à ce témoin dans l’affaire Vanessa Lagesse, après qu’elle a été enlevée illégalement et soumise à un traitement cruel et inhumain par l’équipe de Prem Raddhoa. Ou encore l’affaire Rajesh Ramlogun, mort en détention le 8 janvier 2006, aux mains de la même équipe du MCIT de Raddhoa. L’enquête judiciaire avait conclu à un foul play et quatre des équipiers de son mari ont été inculpés, pour ne citer que ces cas-là.

Rien n’y fait. Pour notre interlocutrice, le travail de Prem Raddhoa, responsable de high profile cases, était stressant. Elle ajoute qu’il se consacrait pleinement à sa carrière au détriment de sa famille. Elle reconnaît néanmoins que la police comprend toutes sortes de personnes issues de milieux différents. «On ne peut acculer toute la force policière, une famille dont je fais toujours partie, si seule une poignée d’entre elle fait ce qu’on a vu dans les vidéos. Le commissaire de police et le ministre de l’Intérieur savent ce qu’ils ont à faire.»

Commentant les actes de torture et d’humiliation policières après les images qui ont fait surface, Soolekha Jepaul Raddhoa afffirme que toute chose a une limite.«Enn zanimo, ké sé swa enn lisien, pa kapav tret koumsa. Ki finn pas par zot latet pou fer enn zafer parey ? Nou les lanket swiv so kour…»