Il y en a de nouvelles qui apparaissent au quotidien. Chaque jour, des victimes se rendent aux Casernes centrales pour dénoncer des policiers tortionnaires. Samedi dernier, Linion Pep Morisien a organisé une rencontre, à Rose-Hill, invitant ceux qui se sentent lésés à briser le silence. Et les victimes sont nombreuses. Parmi, on retrouve même des collégiens…

Au total, plus d’une soixantaine de témoignages ont été recueillis. En voyant les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours, certains ont pris leur courage à deux mains. Jeunes, vieux, hommes, femmes, mères de famille battues devant leurs enfants, toutes communautés confondues, ont évoqué leurs blessures physiques, morales, leur dignité souillée… 

Fait notable aussi : «Il y a  des cas où ce sont des collégiens qui ont été victimes de brutalité policière. Néanmoins, ce sont des cas sensibles et bien évidement, il faudra consulter les parents des victimes concernées avant d’aller de l'avant avec ces affaires», précise l'avocat José Moirt, qui prête main-forte dans cette démarche.

Rama Valayden, pour sa part, s’est dit une nouvelle fois choqué par l’ampleur de ce dossier et demande que les policiers concernés soient suspendus de leurs fonctions. «Les transférer ne suffit pas. Il faut des sanctions sévères.»

En tout cas, devant cette avalanche de confidences, Linion Pep Morisien a décidé de tout compiler et de rédiger un rapport qui sera envoyé au comité contre la torture des Nations unies, le plus tôt possible. «Nous savons que dans le passé, le gouvernement mauricien a fait un état des lieux complaisant sur la situation des droits de l’homme à Maurice. Mais nous comptons bien les alerter sur la véritable situation», a assuré José Moirt, demandant à l’Association des psychologues d'apporter son soutien aux différentes victimes.  Le père Mongelard, lui, a promis que les religieux seront à leur écoute.