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Distribution de méthadone: les infirmiers de l’hôpital Jeetoo montent au créneau
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Distribution de méthadone: les infirmiers de l’hôpital Jeetoo montent au créneau
Dans une lettre datée du 3 juin, signée du Senior Chief Executive du ministère de la Santé et adressée aux directeurs des hôpitaux régionaux du pays, le haut cadre demande la soumission d’une liste d’infirmiers qui accepteraient de distribuer la méthadone dans ces hôpitaux, chaque jour de 5 à 8 heures du matin contre une allocation. Or, les infirmiers sont contre différents aspects de cette tâche. Pour commencer, plusieurs soignants de l’hôpital Jeetoo dénoncent les problèmes récurrents auxquels ils font face avec ceux qui suivent ce traitement dans l’hôpital.
«Ils sont depuis quelque temps de plus en plus agressifs et le protocole peut difficilement être respecté malgré la présence de la police.» Par exemple, confie un membre du personnel soignant, les toxicomanes sont appelés à présenter leur carte pour recevoir leur dose de méthadone mais la plupart ne respectent pas cette condition. «À ce moment-là, il est difficile pour nous de travailler car on ne sait pas qui sont les réguliers ou pas. Kan pa rod donn zot, ou gagn zouré, ou gagn maltraité, ou kapav gagn baté tou.» Les infirmiers préfèrent alors fermer les yeux.
Mais ce qui les dérange encore plus c’est la somme qui leur sera versée pour les trois heures de travail, soit Rs 192 par heure alors que, répètent-ils, ils doivent faire face à des personnes dangereuses et risquent à tout moment de se faire agresser pour rien. «Nou finn tandé ki ena sertin dispenser départman farmasi ki gagn Rs 1 000 par ler. Cela fait une somme de Rs 3 000 par jour. Pourquoi sommes-nous toujours lésés ?»
Certains avancent qu’ils ne souhaitent plus travailler dans de telles conditions et refuseraient même de se rendre au travail. «Akoz samem ou trouv boukou bann zenn infirmié ki alé lerla... Le choix est aussi imposé quelquefois sur nous par nos supérieurs et s’il y a un refus, nous sommes transférés, dans certains cas.»
Du côté du ministère de la Santé, une source assure qu’aucun membre du personnel n’est «forcé» à distribuer les doses de méthadone. «D’où le fait qu’une liste est demandée. Il s’agit principalement de ceux qui veulent y aller. La distribution doit se faire.»
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