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Mahébourg: après le Wakashio, le «Bato Ros» fissuré
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Mahébourg: après le Wakashio, le «Bato Ros» fissuré
Il a beau être bâti sur le roc ou plus précisément à partir de pierres de taille, il n’empêche que le Bato Ros a commencé à se fissurer, comme le Titanic. Ou plutôt comme le Wakashio. C’est le fâcheux constat de Vinesh Kunnee, lorsqu’il s’est rendu sur le site de ce patrimoine de Mahébourg durant la semaine écoulée. Comme d’autres Mahébourgeois, ce membre de l’organisation non-gouvernementale «We Love Mahebourg Volunteer» assiste, impuissant aux dégâts qui pourraient être irréversibles, à ce monument en forme de pirogue.
Inauguré le 6 octobre 1966 en mémoire de l’illustre tribun Rémy Ollier, le Bato Ros qui fait face au lagon scintillant du village de pêcheurs, se retrouve depuis peu ébréché avec des craquelures considérables lézardant sa ‘coque’ ici et là. Ce qui n’a pas échappé à des vautours qui ont trouvé là une occasion en or pour faire main basse sur des pierres de taille de valeur historique et qu’ils ont dû déjà troqué pour dipin diber.
Scène de désolation
D’où le SOS lancé par Vinesh Kunnee qui a fait une vidéo en direct du Bato Ros en péril, sur Facebook, jeudi. S’adressant aux autorités pour qu’elles procèdent aux réparations avant que ce patrimoine du village balnéaire ne sombre complètement, comme le Wakashio. Cette scène de désolation sur terre fait resurgir l’épisode des brèches sur le tristement célèbre vraquier japonais à l’origine de la marée noire dans cette même partie de l’île, même si l’ampleur de la catastrophe, cette fois, est d’un autre registre.
Une situation qui n’échappe pas aux dirigeants de l’association SOS Patrimoine en Péril. Dans une correspondance au ministre des Arts et du patrimoine culturel, Avinash Teeluck, avec photos et vidéos à l’appui, elle demande l’intervention d’urgence des autorités concernées étant donné la valeur culturelle, visuelle, architecturale et historique du Bato Ros, même s’il n’est pas classé patrimoine national.
SOS Patrimoine en Péril fait avant cela ressortir avoir été informée des fissures observées le long de la structure depuis un certain temps déjà et que le conseil de district de Grand-Port, qui apparemment est investi de la propriété du monument, avait été alerté, mais en vain. «L’état du ‘bateau’ se dégrade suite à l’enlèvement délibéré de certaines pierres, qui semblent être la cible des voleurs, affaiblissant ainsi et menaçant sérieusement la structure», peut-on lire dans la correspondance.
L’association demande en outre au ministère des Arts et du patrimoine culturel d’envisager le classement du Bato Ros en tant que patrimoine national. Cela, afin que les ONG de la localité puissent bénéficier des fonds du CSR pour la rénovation de cette structure, si le conseil de district concerné ou le ministère ne dispose pas de moyens pour le faire.
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